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Lifestyle - Théâtre nomade au Maroc

« Lhaj Brahim, qui est allé trois fois à La Mecque, jetait des regards furtifs sur la petite bonne »...

À Missour, ils sont près de 300, de tout âge, à suivre de bout en bout le spectacle entièrement gratuit où se mêlent humour, acrobatie et danse. Fadel Senna/AFP

« C’est un public assoiffé », remarque Chafiq Bisbis, un des comédiens du théâtre nomade qui, en cet été 2013, se produit en plein air devant des centaines de spectateurs à Missour, un village du sud-est du Maroc, où les activités culturelles font défaut. Créé en 2006 par Mohammad el-Hassouni, la troupe de ce théâtre nomade « se déplace vers les gens » qui n’y ont pas accès, relève-t-il. C’est particulièrement le cas des régions reculées du Maroc, à des années-lumière des grandes villes côtières comme Casablanca ou Tanger. Dans un jardin public au cœur du village berbère de Missour, à quelque 500 km au sud-est de la capitale Rabat, ils sont près de 300, de tout âge, à suivre de bout en bout ce spectacle entièrement gratuit où se mêlent humour, acrobatie et danse. « La pièce a pour titre Tqerqib ennab (papotages), et elle aborde tous les sujets du quotidien, avec un arabe dialectal simple et accessible à tous. C’est totalement cru », explique le metteur en scène, Mohammad el-Hassouni.
Le spectacle commence après la prière quotidienne du Maghreb, en début de soirée. Debout ou accroupis, formant un cercle hermétique autour de la présentation, les spectateurs paraissent absorbés par la pièce, aux thématiques essentiellement sociales. « Ce spectacle nous touche », se réjouit Soukaina Azzaoui, une jeune habitante de Missour. « Il y a des sujets proches de nous, qui s’adressent à toutes les classes sociales et à tous les âges », confirme-t-elle. La jeune femme semble réellement conquise : « Ils nous ont offert ce que nous attendions, bravo à eux ! » Tqerqib ennab comprend plusieurs petites histoires du quotidien marocain : des relations intimes entre jeunes couples aux inégalités dont les femmes sont victimes dans une société conservatrice, en passant par la pauvreté en milieu rural. Ces histoires sont contées avec dérision, sous forme de bavardages légers qui se veulent indiscrets. « Lhaj Brahim, qui est allé trois fois à La Mecque pour se laver de ses péchés, était allongé sur le canapé... et de temps en temps, jetait des regards furtifs sur la petite bonne qui lui servait son verre de thé ! » s’exclame l’une des comédiennes. Acrobates, clowns, danseurs et marionnettistes se relaient sur scène, tandis que des spectateurs tentent parfois de se mêler aux comédiens. Au terme de la pièce, le public vient spontanément saluer les comédiens, leur serrant la main et se prenant en photo avec eux.
Le théâtre nomade, constitué d’une dizaine de comédiens et d’animateurs professionnels, est financé par des fondations actives dans le domaine du développement. « C’est un public assoiffé de théâtre que nous rencontrons chaque fois qu’on se produit dans ce genre de village (...) Ce village a besoin de ce genre d’activité culturelle », se félicite le comédien Chafiq Bisbis. « Le fait que cette troupe se déplace ici est quelque chose de formidable. Il faut multiplier ces initiatives », renchérit Mohammad Meskini, un instituteur de Missour. Depuis sa création en 2006, le théâtre nomade s’est produit dans de nombreux villages afin de « rapprocher l’art des populations démunies », résume Mohammad el-Hassouni, avant de prendre la route en pleine nuit avec sa troupe, en direction de la région de Fès, dans le centre du royaume.
(Source : AFP)
« C’est un public assoiffé », remarque Chafiq Bisbis, un des comédiens du théâtre nomade qui, en cet été 2013, se produit en plein air devant des centaines de spectateurs à Missour, un village du sud-est du Maroc, où les activités culturelles font défaut. Créé en 2006 par Mohammad el-Hassouni, la troupe de ce théâtre nomade « se déplace vers les gens » qui n’y ont pas...

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