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Moyen Orient et Monde - Tunisie

Boubaker Hakim, ennemi numéro un

Mohammad Brahmi et Chokri Belaïd tués avec la même arme ; manifestations pour et contre le gouvernement.

Boubaker Hakim, 30 ans, est le suspect n° 1 dans les assassinats de Mohammad Brahmi et Chokri Belaïd.

Les autorités tunisiennes ont annoncé hier qu’elles recherchaient activement un islamiste radical, suspect n° 1 dans l’assassinat de l’opposant Mohammad Brahmi et celui quelques mois plus tôt de Chokri Belaïd.


Vingt-quatre heures après ce nouvel assassinat, le gouvernement a publié une liste de 14 personnes (des extrémistes radicaux, certains appartenant à Ansar ashariaa, principale organisation salafiste en Tunisie) impliquées dans les deux meurtres. Quatre ont été arrêtées, huit sont en fuite, dont Boubaker Hakim, présenté comme le principal suspect, et deux sont en liberté conditionnelle, selon le ministre de l’Intérieur. Boubaker Hakim, 30 ans, est « un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international », a indiqué le ministre Lotfi Ben Jeddou. Natif de Paris, il était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d’armes, a ajouté M. Ben Jeddou, précisant qu’il avait échappé récemment à la police et que de nombreuses armes avaient été retrouvées à son domicile. Selon le ministre, « l’arme utilisée pour abattre Mohammad Brahmi est la même qui a servi à tuer Chokri Belaïd ».


L’autopsie a montré que l’opposant avait été atteint par 14 balles de 9 millimètres, a indiqué le bureau de procureur de la République. Balkis, sa fille de 19 ans, a raconté hier les circonstances de l’assassinat de son père par deux hommes à moto devant le domicile familial près de Tunis. « Vers midi, nous avons entendu des coups de feu et les cris de douleur de mon père, nous sommes sortis, mon frère, ma mère et moi, pour le trouver le corps criblé de balles au volant de sa voiture garée devant la maison », a témoigné la jeune fille.


Le chef de Nidaa Tounès, principal parti d’opposition, a imputé au cabinet la responsabilité de l’assassinat, estimant que « si ce gouvernement avait dévoilé l’identité des commanditaires et des tueurs de Chokri Belaïd, nous n’en serions pas là ». Le meurtre de Belaïd avait plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis le soulèvement de 2011. Hier, des centaines de personnes ont manifesté à Tunis pour réclamer la chute du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda qu’ils désignent comme responsables de la mort de l’opposant. Dans l’après-midi, ce sont les partisans du gouvernement qui ont manifesté. Encadrés par la police et un service d’ordre, ils ont parcouru une partie de l’avenue centrale Habib Bourguiba ouverte à la circulation.


La présidence a décrété hier, journée de deuil national, et la puissante centrale syndicale UGTT a appelé à la grève générale. Les rues de Tunis étaient désertées, nombre de commerces fermés, et le tramway tournait presque à vide, tandis que de très nombreux vols ont été annulés. À l’intérieur du pays, la grève a été très suivie, y compris dans le secteur privé, et des sit-in ont été organisés à Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa et au Kef. La grève était particulièrement suivie à Sidi Bouzid, ville natale de l’opposant assassiné et point de départ de la révolte qui a renversé le régime de Zine el-Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Hier également, la Syrie a condamné l’assassinat de M. Brahmi. « Le gouvernement et le peuple de Syrie dénoncent l’assassinat de Mohammad Brahmi, demandent à sanctionner les auteurs, à définir les responsabilités, et la protection des leaders politiques et des syndicalistes en Tunisie », indique un communiqué publié par le ministère syrien de l’Information. « Cet assassinat est un crime odieux (...) contre le peuple tunisien et contre le mouvement nationaliste progressiste dans le monde arabe », ajoute le texte publié par la télévision syrienne.

 

 

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Vingt-quatre heures après ce nouvel assassinat, le gouvernement a publié une liste de 14 personnes (des extrémistes radicaux, certains appartenant à Ansar...

commentaires (2)

Il tombe bien ce Boubaker...non? çà dédouanne ces malades d'Ennahda un peu facilement ,non?

GEDEON Christian

13 h 30, le 27 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • Il tombe bien ce Boubaker...non? çà dédouanne ces malades d'Ennahda un peu facilement ,non?

    GEDEON Christian

    13 h 30, le 27 juillet 2013

  • Il a du retourner en Syrie se faire aider des occidentaux décadents! c'est pas le même statu selon qu'on est au Maghreb ou en Syrie, n'est ce pas !!

    Jaber Kamel

    12 h 46, le 27 juillet 2013

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