Rechercher
Rechercher

Sport - Cyclisme - Dopage

Pantani et Ullrich, une confirmation du passé

Le vainqueur du Tour 98, l’Italien Marco Pantani, et son dauphin l’Allemand Jan Ullrich ont eu recours à l’EPO cette année-là, selon les annexes du rapport des sénateurs sur le dopage divulgué hier, qui confirme le lourd passé du cyclisme.

Une photo prise lors de la 14e étape du Tour de France 1998, montrant les deux géants du cyclisme de l’époque, Lance Armstrong et son éternel dauphin l’Allemand Jan Ullrich… Bien des années plus tard, il s’est avéré que c’étaient des géants aux pieds d’argile, ou des monstres de dopage, au choix. Ou les deux. Photo archives/Reuters

Pantani, Ullrich, l’Allemand Erik Zabel, le Français Laurent Jalabert, l’Italien Mario Cipollini ou encore l’Espagnol Abraham Olano sont les plus connus des cyclistes qui figurent, sans surprise, parmi les tricheurs d’alors. Comme un panthéon des années noires du cyclisme mondial.
Les sénateurs sont donc allés au bout de leur démarche, en publiant les bordereaux de prélèvements effectués sur les Tours 98 et 99 en annexe à leurs 60 propositions pour améliorer la lutte contre le dopage. Elles vont de la création d’une commission Vérité et Réconciliation à l’alourdissement des sanctions, en passant par un renforcement du rôle de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) ou une meilleure coopération avec la police et la justice.
Transmis à leur demande par le ministère des Sports, ces bordereaux révèlent les noms associés à des échantillons prélevés sur le Tour 98, et réanalysés en 2004 à des fins de validation scientifique d’une nouvelle méthode de détection de l’EPO. Jusqu’alors, les résultats de ces réanalyses étaient restés anonymes, faute de recoupements, les échantillons ne portant pas de noms, mais un numéro.

« Personne n’est dupe »
Outre les grands noms évoqués, des coureurs de moindre envergure se retrouvent sous les feux des projecteurs 15 ans après les faits, à l’image du Français Jacky Durand, qui a d’ores et déjà expliqué assumer son passé, tout en rappelant à juste titre que « personne n’est dupe » sur le cyclisme d’alors.
La lecture des résultats rappelle à elle seule qu’à cette époque, et pendant ce Tour marqué par l’affaire Festina, l’usage de l’EPO était monnaie courante dans le peloton, alors que cette substance n’allait officiellement devenir détectable qu’en 2001.
La situation de l’Américain Bobby Julich, 3e du Tour 98, est à ce titre symbolique, et indécise. Si l’on se fie à la première méthode de détection de l’EPO mise au point en 2000, une méthode visuelle, Julich a bien eu recours à l’EPO. En revanche, il est impossible de savoir si le coureur aurait été considéré comme positif selon les critères de 2004 (dans le cadre d’un contrôle antidopage en bonne et due forme), puisque les réanalyses concluent à une réanalyse indispensable.
Et c’est le cas de nombreux coureurs dont les annexes fournissent les identités, comme par exemple le fils du grand champion Eddy Merckx, Axel, qui présente ainsi les mêmes incertitudes que Julich.
Pour d’autres en revanche, les résultats ne laissent planer aucun doute.
Selon les standards de l’Agence mondiale antidopage (AMA) en vigueur en 2004, au moment où les réanalyses de ces échantillons ont été effectuées, il fallait, pour qu’un coureur soit clairement déclaré positif après un contrôle, que son pourcentage d’isoformes basiques soit supérieur à 85 %.

Record pour Olano
Lors de l’étape du Plateau de Beille, le 22 juillet 1998, que Pantani allait remporter, l’Italien présentait par exemple un taux de 95,6 %.
Le même jour, Laurent Jalabert affichait 94,8 %.
Le record du genre appartient à l’Espagnol Abraham Olano, le 19 juillet à l’arrivée à Montauban, avec un taux de... 100 %.
Mercredi, les sénateurs ont fait durer le suspense avant de confirmer qu’ils publieraient bien les bordereaux.
Jamais ils n’avaient attiré autant de médias lors des cinq mois de travaux de la commission, mais ils se sont bien gardés de divulguer eux-mêmes les noms de coureurs dont les réanalyses d’échantillons ont dévoilé les pratiques dopantes.
Ce « silence radio » a d’ailleurs compliqué la tâche de la cinquantaine de journalistes présents, dont les envoyés de certains médias étrangers (espagnol, allemand, belge...) qui ont dû recouper eux-mêmes les noms des coureurs inscrits sur les bordereaux de prélèvements avec les numéros des flacons et les résultats des analyses.
Une manière implicite d’affirmer une dernière fois, conformément aux objectifs initiaux de cette commission d’enquête, que c’est d’abord aux sportifs eux-mêmes de briser l’omerta qui entoure le dopage, et d’oser reconnaître la vérité.

(Source : AFP)
Pantani, Ullrich, l’Allemand Erik Zabel, le Français Laurent Jalabert, l’Italien Mario Cipollini ou encore l’Espagnol Abraham Olano sont les plus connus des cyclistes qui figurent, sans surprise, parmi les tricheurs d’alors. Comme un panthéon des années noires du cyclisme mondial.Les sénateurs sont donc allés au bout de leur démarche, en publiant les bordereaux de prélèvements...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut