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Culture - Initiative

Le musée Würth d’Erstein, écrin d’une passion pour l’art

En pleine zone industrielle, au sud de Strasbourg, se dresse un musée d’art contemporain : l’un des quinze édifiés à travers l’Europe par l’entrepreneur allemand Reinhold Würth, surnommé le « roi de la vis », pour qui art et affaires vont de pair.

Le musée Würth d’Erstein (Bas-Rhin) est l’un des trois plus grands musées de son groupe, avec ceux de Schwäbisch Hall (Allemagne) et La Rioja (Espagne). Tous sont construits à proximité immédiate d’une filiale de cette multinationale spécialisée dans les vis, écrous et fixations en tout genre.
Le résultat est pour le moins surprenant: le siège administratif de Würth France et son centre logistique côtoient ainsi un parallélepidède de béton brut et de verre, aux éclairages savamment étudiés pour mettre au mieux en valeur sculptures et toiles des plus grands noms de l’art contemporain.
Entre le flanc gauche du musée et le siège administratif un jardin paysager de cinq hectares et son étang où évoluent des carpes ajoutent une touche de nature à l’ensemble.
Ouvert en 2008, le musée d’Erstein a battu cette année ses records de fréquentation avec 42000 visiteurs à ce jour pour son exposition «L’appel de la forêt», qui présente pêle-mêle un arbre emballé de Christo et des œuvres graphiques du Britannique David Hockney, de l’expressionniste Max Beckmann et du surréaliste Max Ernst, exclusivement tirés de la collection Würth.
Celle-ci compte aujourd’hui 16000 œuvres de quelque 2500 artistes, dont une importante concentration d’œuvres d’Anselm Kiefer, Beckmann, Ernst et Christo, qui tournent dans les différents musées du groupe. S’y ajoutent depuis peu des peintures de maîtres anciens, comme la Madonne de Darmstadt, de Hans Holbein le jeune (1526/1528).
Reinhold Würth, 78 ans, affirme à l’AFP être mû par «une passion» qui ne l’«a plus quitté» depuis l’acquisition dans les années 1960 d’une aquarelle de l’expressionniste Emil Nolde.
Cet entrepreneur atypique, qui a pris en 1954 les rênes de la PME paternelle, à deux employés, pour en faire un groupe de 64 000 salariés, présent aujourd’hui dans 80 pays, affirme que sa démarche est dénuée de toute motivation fiscale. «C’est une “collection-corporate” qui fait partie du capital du groupe Würth», souligne-t-il.
Intégrer les musées «dans le contexte des filiales favorise une coexistence fructueuse entre l’art et les affaires au quotidien», souligne Reinhold Würth.
Les employés du groupe y ont d’ailleurs libre accès, et les visites guidées offertes à la pause déjeuner sont «toujours très vite complètes», assure-t-il.
Pour autant, aime-t-on particulièrement l’art quand on travaille chez Würth ? Non. «Ce sont toujours un peu les mêmes collaborateurs qui viennent», concède la directrice du musée d’Erstein, Marie-France Bertrand.
Si les chiffres de fréquentation sont en hausse (35000 visiteurs en 2008, 45000 en 2012), Marie-France Bertrand reconnaît qu’ils sont loin de couvrir les coûts du musée d’Erstein, qui, au contraire de ses homologues publics, ne touche pas de subventions de fonctionnement et reste de fait un écrin onéreux pour les joyaux de la collection Würth.
Finalement, quand il parle de «coexistence fructueuse» entre l’art et les affaires, Reinhold Würth pense peut-être avant tout à la notoriété de son groupe, dont il reconnaît lui-même qu’elle a, à chaque implantation d’un musée Würth dans un nouveau pays, «énormément progressé».
Le musée Würth d’Erstein (Bas-Rhin) est l’un des trois plus grands musées de son groupe, avec ceux de Schwäbisch Hall (Allemagne) et La Rioja (Espagne). Tous sont construits à proximité immédiate d’une filiale de cette multinationale spécialisée dans les vis, écrous et fixations en tout genre.Le résultat est pour le moins surprenant: le siège administratif de Würth France et...
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