Pour Khaled Hussein, responsable du département finances et globalisation à l’Escwa, l’explication réside dans la baisse fulgurante des IDE à destination de la région en 2011, alors en plein printemps arabe. « Cette année là, explique-t-il, les IDE dans le monde avaient augmenté de 18 % alors que nous enregistrions dans la région une chute de 35 %. En 2012, le phénomène s’est inversé, les IDE dans le monde ont connu de sérieuses difficultés dues à la crise financière mondiale avec une baisse de 18 %, tandis que dans la région, les IDE reprennaient peu à peu. »
Cela dit, même si le Liban a enregistré une hausse des IDE, il a tout de même subi également l’impact des crises mondiales et régionales. En effet, en 2008, les IDE au Liban s’élevaient à 4,3 millions de dollars contre 3,8 millions aujourd’hui. Pour le spécialiste de l’Escwa, « aucun pays arabe n’a réussi à reprendre depuis 2008, à l’exception de l’Irak ».
Par ailleurs, selon Khaled Hussein, le problème des pays arabes en matière d’IDE demeure la concentration de ces flux entre deux pays que sont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (12 millions et 9,6 millions de dollars respectivement). Le Liban, 3e bénéficiaire de la région, arrive loin derrière les EAU avec 3,8 millions de dollars. « L’autre problème est que ces IDE sont concentrés sur les télécommunications, le pétrole et l’immobilier, ajoute le responsable de l’Escwa, alors que ces flux devraient être dirigés vers des secteurs de l’économie réelle pour soutenir la croissance. »
C’est effectivement ce que souligne le rapport du Cnuced, indiquant que « l’augmentation des IDE au Liban a été soutenu par des acquisitions dans le secteur des assurances et de l’immobilier. »
Pour Khaled Hussein, « le Liban devrait profiter de sa position géographique avantageuse, attirer des investissements dans le domaine du tourisme, développer l’agriculture qui ne représente que 1 % du PIB et soutenir l’industrie ».
En ce qui concerne les investisseurs en provenance des pays du Golfe, le spécialiste a indiqué qu’ils représentaient toujours la partie la plus importante des IDE au Liban, mais que ces derniers se montraient plus frileux en raison du contexte
politico-sécuritaire, d’où leur préférence pour des secteurs comme l’immobilier.
Alors que le pays vient tout juste de se découvrir un potentiel offshore considérable, il pourrait bien être la source de nouvelles convoitises. Quoi qu’il en soit, investissements dans des secteurs productifs ou non, au Liban, le premier obstacle aux IDE demeure l’instabilité politique et sécuritaire.
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