La Cappadoce, région lunaire au croisement des civilisations

D’immenses plaines aux mille déclinaisons de vert, d’impressionnants reliefs montagneux, des vallées aux couleurs pastel, sans oublier les célèbres cheminées de fées... La Cappadoce, décidément, est un monde à part, que L’Orient-Le Jour a eu l’opportunité d’explorer en avant-première dans le cadre d’un circuit de découverte sur plusieurs jours organisé par l’agence Nakhal.

Située au cœur de la Turquie, cette région a abrité de nombreuses civilisations : les Hittites, les Perses, qui lui donnent le nom de Katpatuka (« pays des chevaux de race »), les Romains, les premiers chrétiens – dont saint Paul, originaire de Tarse, en Cappadoce.
La Vierge Marie elle-même y aurait été emmenée, après la crucifixion du Christ, par Jean l’évangéliste, pour échapper aux persécutions. Elle serait demeurée en Cappadoce jusqu’à sa bienheureuse Assomption, ou dormition. Aujourd’hui connu sous le nom de la Maison de la Vierge Marie, ou Meryemana, ce lieu sacré, reconnu par l’Église, est visité chaque année par des milliers de fidèles du monde entier venus se recueillir dans les vestiges partiellement ouverts au public.

La spiritualité et l’authenticité
Autres témoins de ces époques lointaines, les sites qui font la notoriété de la Cappadoce nous permettent d’admirer à Göreme ou encore à Kaymakli de magnifiques églises ornées de fresques et des habitations troglodytiques, creusées dans la roche par les communautés monastiques byzantines entre le VIIIe et le XIIIe siècle. Attention, toutefois : certains « immeubles » troglodytes peuvent descendre jusqu’à plusieurs étages sous terre, les claustrophobes et les frileux sont prévenus !

À proximité, Avanos, ses vallées lunaires et ses cheminées de fées, véritables maisons de hobbits creusées dans des formations volcaniques aux formes étranges, que l’on peut survoler en montgolfière au petit matin...
Mais poursuivons notre chemin. La Cappadoce, c’est aussi le berceau de l’ordre des Derviches tourneurs, dont ont peut admirer les prestations mystiques quelques kilomètres plus loin au centre culturel de Konya, en toute authenticité, loin des shows pour touristes. Et que dire du tombeau de Mawlana Jalaleddine el-Roumi, le grand penseur spirituel et poète persan qui prônait la fraternité entre les religions, orné de calligraphies exquises et en parfait état de conservation.
Quelques kilomètres plus loin, et un paysage étrange se profile. Les Turcs l’appellent le « château de coton », et à raison. Les parois calcaires de Pamukkale, dans la province de Denizli, sont d’un blanc éblouissant que fait ressortir le bleu des sources chaudes qui s’écoulent des entrailles de la montagne. Un lieu magique pour se ressourcer et, pour les amateurs, l’occasion de découvrir la nécropole d’Hiérapolis ou encore le tombeau supposé de saint Philippe, à proximité.

Enfin, le voyage s’achève sur le majestueux site d’Éphèse, l’une des plus anciennes et plus importantes cités grecques puis romaines d’Asie Mineure. Son temple d’Artémis figure parmi les sept merveilles du monde antique. Situé dans la province d’Izmir, il déploie sur des kilomètres de magnifiques vestiges ; des temples, des colonnes, des théâtres et des bas-reliefs sculptés sont autant de témoignages du riche passé de cette grande ville portuaire, malmenée par les séismes au fil des siècles. De quoi nous faire remonter le temps, et, l’espace d’un instant, oublier nos préoccupations quotidiennes pour admirer, bouche bée, la maîtrise de civilisations depuis longtemps disparues.

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