Rechercher
Rechercher

Culture - Théâtre

« 3aj2et Seyr », un road-movie dans les rues de Beyrouth

Josyane Boulos retourne sur les planches du théâtre Monnot* pour présenter son récent spectacle, « 3aj2et Seyr » (embouteillages), qui dissèque le comportement des Libanais au volant.*

La dérision pour faire passer des messages.

Une comédie satirique en arabe, mise en scène par Clément Vieu. Au milieu d’une scène toute noire, une voiture, deux femmes, deux générations différentes: Yasmine (Josyane Boulos), la quarantaine, très BCBG, qui va à la rencontre de son amant, Chadi (que l’on ne verra pas). Elle est contrainte d’accompagner à l’université la jeune et belle Lisa (Karen Nohra), la fille de la nouvelle secrétaire de Chadi. Mais lorsque toutes les deux se retrouvent coincées dans les embouteillages des rues de Beyrouth, surgit le comportement des femmes au volant, mais également celui de tous les hommes. Comportements admirablement bien rendus par Tino Karam qui campe successivement les rôles de «zouzou», du pompiste égyptien, du marchand ambulant syrien, du «jaggal» libanais qui se moque des lois et se permet tout. Une comédie où l’on rit d’abord de soi, car chacun se reconnaît: celui qui critique, mais n’en fait pas moins; celui qui déplore l’absence de lois, mais soudoie le policier... On rit de l’autre, de ce sans-gêne, cet arrogant qui se moque des interdits et impose son propre règlement. «Dans cette comédie satirique qui utilise le rire et l’ironie pour faire passer le message, il n’y a pas de morale, mais des constatations et des comportements qui montrent l’anarchie, le manque de civisme et la frustration d’un peuple exaspéré au quotidien », explique Clément.

« Dis-moi comment tu conduis ! »
Dans ce huit clos qui invite aux confidences et à l’intimité, tout est là: l’agressivité, la jalousie, le doute, le fossé entre deux générations, les questions existentielles sur le mariage, le divorce... Le tout provoqué par la tension environnante.
Ce spectacle aurait pu également s’intituler «Dis-moi comment tu conduis, je te dirai qui tu es!» tant l’attitude au volant reflète la personnalité du chauffeur (homme ou femme soit-il!). Avec la maturité de sa quarantaine, Yasmine repertorie les hommes en fonction de leur façon de conduire. Il y a d’abord le «jaggal», cheveux gominés et dragueur à volonté; «l’impatient», toujours pressé qui klaxonne à volonté, et le «paresseux», cet «escargot qu’on ne peut pas épouser, car on mourrait d’ennui»! Il y a également la personnalité des femmes qui apparaît lorsqu’elles conduisent: «les peureuses» qui craignent de se garer, donc de se caser; «les possessives» qui ne lâchent ni leur volant ni leurs hommes»; les «vulgaires qui mâchent leur chewing-gum mais pas leurs mots»!
Une heure de comédie légère et drôle, où jeu de «gros» mots, pitreries et séquences loufoques tournent en dérision les Libanais au volant ! Autant de comportements inspirés des Cartons rouges, ces petites histoires que consignait Josyane Boulos lorsqu’elle était coincée dans les embouteillages et qu’elle a voulu adapter et mettre en scène des années plus tard.

* Jusqu’au 19 mai, les jeudis et dimanches. Surtitré en français.

 

Pour mémoire

La YASA : Appliquer avec fermeté et sans exception le code de la route

Une comédie satirique en arabe, mise en scène par Clément Vieu. Au milieu d’une scène toute noire, une voiture, deux femmes, deux générations différentes: Yasmine (Josyane Boulos), la quarantaine, très BCBG, qui va à la rencontre de son amant, Chadi (que l’on ne verra pas). Elle est contrainte d’accompagner à l’université la jeune et belle Lisa (Karen Nohra), la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut