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Économie - Zone euro

La BCE fait ce qu’on attend d’elle et baisse ses taux

La Banque centrale européenne a indiqué qu’elle continuerait au moins jusqu’en juillet 2014 de fournir des liquidités illimitées aux banques et qu’elle étudierait les moyens de favoriser les prêts aux petites et moyennes entreprises.

La Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux d’intérêt hier pour la première fois depuis dix mois. L’institution de Francfort a ainsi abaissé d’un quart de point son taux de refinancement, son principal instrument de politique monétaire, pour le ramener à 0,5 %, un nouveau plus bas historique. Cette décision était anticipée par une courte majorité des économistes, car le président de la BCE Mario Draghi avait dit début avril que le Conseil des gouverneurs était « prêt à agir », ce qu’il a réaffirmé hier. Peu d’économistes jugent cependant que la baisse des taux décidée lors d’une réunion du Conseil à Bratislava, en Slovaquie, aura un effet décisif sur les prix et la croissance. Prenant d’ailleurs acte, indirectement, de l’impact limité de sa décision, la BCE a précisé qu’elle continuerait au moins jusqu’en juillet 2014 de fournir des liquidités illimitées aux banques de la zone euro et qu’elle étudierait les moyens de favoriser les prêts aux petites et moyennes entreprises, de plus en plus difficiles à obtenir dans plusieurs pays de la région.


« La faiblesse du sentiment économique s’est prolongée au printemps de cette année, a déclaré Mario Draghi. Notre politique monétaire restera accommodante aussi longtemps que nécessaire. » Il a répété que la reprise économique devrait débuter au deuxième semestre de cette année, mais il a aussi souligné la persistance de risques baissiers affectant cette prévision. La BCE va donc suivre « très attentivement » l’évolution des indicateurs conjoncturels et du crédit, a poursuivi Mario Draghi, utilisant une expression qui, dans le passé, a généralement précédé une modification de la politique monétaire. Il a précisé que la baisse des taux avait été décidée à un large consensus, laissant entendre qu’une ou deux voix s’étaient prononcées contre.


Les indicateurs économiques publiés ces dernières semaines avaient renforcé la probabilité d’une baisse des taux en soulignant le ralentissement continu de l’activité tout comme celui des prix. L’inflation dans la zone euro est ainsi revenue à 1,2 % en rythme annuel en avril, alors que la BCE vise un niveau proche de légèrement inférieur à 2 %. Quant au chômage, il touche désormais 12,1 % de la population active, un niveau sans précédent. « La BCE joue la sécurité, même si elle sait que l’effet sera probablement limité », a déclaré Anders Svendsen, analyste de Nordea.
L’euro a dans un premier temps bien réagi à l’annonce de la baisse des taux, mais il a ensuite cédé du terrain face au dollar et à la livre sterling, Mario Draghi ayant déclaré que la BCE était « techniquement prête » à l’éventualité de taux d’intérêt négatifs.


La BCE constate depuis plusieurs mois déjà que sa politique monétaire peine à favoriser l’octroi de crédits bancaires, notamment aux petites et moyennes entreprises des pays les plus en difficulté de la zone euro, comme l’Italie ou l’Espagne. Pour résoudre ce problème de diffusion de la politique monétaire, elle pourrait donc envisager d’autres mesures que la baisse des taux, à la fois pour soutenir le crédit et pour empêcher un ralentissement trop marqué des prix. « On ne peut prétexter de craintes pour le financement pour ne pas prêter », a souligné Mario Draghi. Il a précisé que la BCE pourrait soutenir le marché des « asset-backed securities » (ABS) adossés à des prêts aux entreprises non financières, afin d’inciter les banques à prêter davantage à celles-ci. Les ABS permettent aux banques de se décharger sur d’autres investisseurs d’une partie du risque lié aux prêts aux PME, un risque qu’elles renâclent à accroître en ce moment, car elles privilégient le renforcement de leur bilan rendu nécessaire par les nouvelles règles de solvabilité dites de Bâle III.


« À terme, nous pensons que la BCE devra acheter des actifs du secteur privé afin de réparer le mécanisme de transmission », explique Andrew Bosomworth, de Pimco, le premier gestionnaire de fonds obligataires du monde. Interrogé sur le débat politique en cours en Europe sur l’austérité et la croissance, Mario Draghi a une nouvelle fois appelé les gouvernements à engager des réformes structurelles tout en renforçant l’union monétaire. Il a souligné notamment la nécessité d’une mise en œuvre rapide de l’union bancaire, un projet ambitieux dont certaines dispositions inquiètent l’Allemagne.

 

 

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commentaires (2)

La raison du plus fort est toujours la meilleure... Ou les buts justifient les moyens... ET... C'EST L'ETERNEL "BAUDET", en l'occurence ( LES PEUPLES ) QUI PAIE TOUJOURS LES FACTURES ET LES POTS CASSÉS DES AUTRES !

SAKR LOUBNAN

10 h 36, le 03 mai 2013

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Commentaires (2)

  • La raison du plus fort est toujours la meilleure... Ou les buts justifient les moyens... ET... C'EST L'ETERNEL "BAUDET", en l'occurence ( LES PEUPLES ) QUI PAIE TOUJOURS LES FACTURES ET LES POTS CASSÉS DES AUTRES !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 36, le 03 mai 2013

  • Grosse rigolade....des liquidités illimitées...aux banques! Les quelles banques sont les premières responsables de "la crise"(sic!)...pendant qu'on matraque les peuples de toutes les façons imaginables. On récompense les voleurs institutionnels, et on punit les victimes! C'est absolument incroyable, vicieux, malhonnête, tordu, immoral....mais figurez vous, messieurs dames, que c'est "légal"! Et quoi de plus normal ,ce sont les voleurs qui font la loi, dans tous les sens du terme...le système parfait...jusqu'au moment où....

    GEDEON Christian

    10 h 27, le 03 mai 2013

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