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Culture - Cinéma

La nouvelle vague libanaise illumine les écrans du Festival du film oriental de Genève

Après une centaine de projections et la venue au bord du lac Léman d’une cinquantaine d’invités, le Festival international du film oriental de Genève vient d’éteindre ses projecteurs. Au rang des bonnes nouvelles pour le cinéma libanais, onze œuvres présentées à un public charmé par tant de découvertes épicées et une mention spéciale remise à Joe Bou Eid pour « Tannoura Maxi ». Retour en images.

Les jeunes cinéastes libanais en compagnie de Zahi Haddad.

Pour sa 8e édition, qui s’est déroulée du 12 au 21 avril, le Festival international du film oriental de Genève (Fifog) a présenté une centaine de films à un public genevois de plus en plus séduit par les sonorités et les images reconstituant une culture multiple et bariolée, l’Orient sous toutes ses coutures. Ils étaient ainsi plusieurs milliers à s’intéresser aux thématiques du moment qui se sont arrêtées sur la résistance par l’humour et par la musique, ainsi que sur le rôle des femmes dans les récentes révolutions arabes.

Le Liban, onze fois
Mais cette édition 2013 a également bien vibré devant les accents du cinéma libanais, avantageusement placé sous les feux de la rampe. «Le cinéma libanais produit de plus en plus d’œuvres de qualité et il était logique de lui faire la part belle», explique Tahar Houchi, directeur artistique du festival. «En visionnant les films, nous avons découvert des œuvres particulièrement abouties, commente Zahi Haddad, directeur de l’agence de relations publiques Z Link, en charge du programme libanais pour la troisième année consécutive. Nous accueillons ainsi une nouvelle génération de réalisateurs qui déboule sur les écrans avec une étonnante maturité: une technique maîtrisée associée à des sujets captivants, parfois inédits et toujours pleins d’espoir.»
Ainsi, onze documentaires, courts et longs-métrages (voir encadré) ont filmé tous les thèmes pour offrir un pays en pleine mutation : le quotidien, les rêves d’avenir, l’innocence exaltée, pour emmener le spectateur à Beyrouth et sur les routes du pays en quête d’identités. L’amour, la famille et la mémoire étaient également de la partie parce que, sans eux, rien ne serait possible. Désincarnée, la guerre n’était, quant à elle, plus une actrice, mais une époque, une toile de fond sur laquelle étaient projetés des personnages qui se souviennent avec émotion de leur enfance, de leurs parents, de leur culture.
Sérieuse ou taquine, cette sélection 2013 a parlé plusieurs langues, qu’il s’agisse de la comédie, du drame, de la recherche historique ou d’une démarche plus personnelle. Sans tabous, elle a essayé de tout dire et posé les bonnes questions à elle-même et à ses contemporains. En ouvrant les débats, elle s’est donné et s’est émancipée pour s’envoler vers des horizons toujours plus libérés. Décomplexés. Pour présenter le Liban et un travail artistique toujours plus riches de leur variété et de leurs différences. Et, à l’heure des récompenses, Tannoura Maxi, réalisé par Joe Bou Eid, s’est vu décerner une mention de soutien pour saluer «la liberté artistique dont il a fait preuve».

Table ronde
En marge de ce scénario quasi idyllique, trois réalisateurs invités par le Fifog se sont retrouvés, à la librairie arabe L’Olivier, pour une rencontre avec le public durant laquelle ils ont témoigné des difficultés qu’ils expérimentent dans leur travail. Soulignant la vivacité cinématographique libanaise, Lara Saba (Le temps d’une seconde), Joe Bou Eid (Tannoura Maxi) et Daniel Joseph (Taxi Balad) ont ainsi déploré le manque de fonds publics et rappelé la course haletante aux aides internationales et au mécénat dans laquelle ils doivent continuellement s’engager. Au-delà d’une censure parfois incompréhensive mais inévitablement modérée par l’accès aux nouvelles technologies, ils ont également regretté les effets de certaines mentalités: «Il arrive que l’on nous coupe l’herbe sous les pieds en considérant nos films comme trop locaux ou en les mettant en compétition avec les blockbusters américains.»
Mais la flamme demeure, avec « une nouvelle génération de cinéphiles qui est en train de naître», et encourage les réalisateurs à poursuivre leur démarche artistique, si salutaire pour eux-mêmes et tous ceux qu’elle éclaire.
Pour sa 8e édition, qui s’est déroulée du 12 au 21 avril, le Festival international du film oriental de Genève (Fifog) a présenté une centaine de films à un public genevois de plus en plus séduit par les sonorités et les images reconstituant une culture multiple et bariolée, l’Orient sous toutes ses coutures. Ils étaient ainsi plusieurs milliers à s’intéresser aux thématiques...

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