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Lifestyle - Hommage

« Ce jour-là, je suis devenu musicien... »

Khaled Mouzannar ovationné dans la Grande Pomme à la soirée de gala de SEAL.

La communauté libanaise de New York a réservé un accueil triomphal au jeune musicien libanais Khaled Mouzannar par des applaudissements soutenus et une « standing ovation ». Invité d’honneur à la soirée de gala de SEAL (Social Economic Action for Lebanon), touché pour son action économique au profit du Liban, Khaled Mouzannar a écorché vif un public extrêmement sensible à tout ce qui concerne le pays du Cèdre. Habitué aux feux de la rampe, au monde du cinéma et aux festivals, ce jeune héros aux cheveux longs, bien intimidé au départ devant ces « émigrés de plusieurs générations », s’est vite senti à l’aise. En un tour de main, il a su envoûter l’audience et même faire pleurer en contant son histoire personnelle associé à son parcours musical.


Habituée à organiser des événements de levée de fonds pour sa propre organisation CLES, Carmen Chahine Debanné a accepté cette fois de mettre ses précieux talents au service de cette noble cause en battant le rappel de toutes ses connaissances et en supervisant avec doigté la mise en scène des discours, ainsi que l’organisation des tables et des arrangements floraux. Jouant les maîtres de cérémonie, sa fille Myrna Dahdah, fraîche et enjouée, a donné le ton, ponctuant avec maîtrise la chorégraphie de la soirée. Sans aucun doute, le jeu en valait la chandelle ! La levée de fonds a porté ses fruits totalisant la somme de 300 000 dollars, obtenue grâce aussi aux talents professionnels de Aieleen Agopian, vice-présidente du département d’art contemporain de Sotheby’s, qui a su dynamiser l’audience. Les recettes enregistrées serviront à financer divers projets agroéconomiques et éducatifs dans toutes les régions du Liban.


Faisant appel à la générosité des participants, Joumana Tager, présidente de SEAL, a mis en exergue les « six raisons » pour réaliser les objectifs ciblés et rigoureusement sélectionnés de cette organisation « apolitique et areligieuse », fondée en 1987. Car « 100 % des dons servent à financer des projets économiques au Liban » dont 21 dans le Nord, 17 dans le Sud, 24 au Mont-Liban, 11 dans la Békaa, deux à Beyrouth, et 8 répartis dans toutes les régions du pays. « Notre action est claire et ciblée : nous investissons dans les gens pour leur donner, ainsi qu’à leur familles et leurs communautés, les outils dont ils ont besoin pour démarrer leur entreprise, être autonomes et gagner décemment leur vie. Générer des revenus et créer des emplois restent nos priorités premières pour tout projet, » a-t-elle affirmé. Depuis 1988, le bilan de SEAL est impressionnant. L’organisation a financé 83 projets totalisant 1,7 million de dollars, concentrés principalement dans les domaines de l’agrobusiness, l’éducation et la formation professionnelle. « Chaque projet qui varie entre 15 000 et 25 000 dollars, permet parfois d’avoir un grand impact sur le changement de la vie de tout un village. »

 « Au fond de l’inconnu »
Telle une chorégraphie qui s’enchaîne, le percutant court métrage réalisé par Andrew Codd sur Khaled Mouzannar a suscité d’emblée un impact favorable. Le musicien raconte l’histoire émouvante et symbolique d’émigrés libanais fuyant la guerre et la famine vers des lieux plus paisibles, et qui finissent par trouver la mort dans le naufrage du Titanic. Rien ne semble avoir changé. « Les Libanais de la diaspora portent encore les mêmes rêves et les mêmes problèmes. Les différentes générations de cette communauté libanaise réagissent encore de la même façon parce qu’elles ont une idée d’un Liban mythique », constate-t-il en souriant. « C’est une sorte de maladie collective des Libanais à l’étranger. Ils ne rêvent que d’une seule chose, c’est de rentrer au pays. Mais lorsqu’ils y sont, ils rêvent de repartir. C’est fascinant. J’essaie de l’expliquer par le proverbe : l’ennemi est derrière nous, la mer est devant nous. » C’est aussi l’appel de l’inconnu. Ce que Baudelaire exprime dans son poème « Le voyage » : « Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau. »


Khaled Mouzannar n’a pas eu besoin de jouer devant son public d’un instrument musical, Il s’est contenté de faire du tremolo verbal en anglais ! Choisissant méticuleusement ses mots pour conter son parcours, le jeune musicien n’oublie pas de saluer l’indéniable influence de sa mère, Leila Mouzannar, et de son mentor Boghos Gelelian, décédé l’an dernier, qui lui inculque, dès l’âge de 18 ans, la rigueur des règles musicales. Il s’attarde davantage sur son aventure familiale collective lorsqu’il fuyait les bombardements aveugles en 1990. C’est là où tout se joue. Il trouve refuge chez Ragi, leur protecteur qui les accueille. Sorti pour guetter les lieux, ce dernier reçoit de plein fouet un obus qui le tue sur-le-champ. Pour occulter la vision de cette mort tragique, le bruit des explosions d’obus, les miaulements des chats terrifiés, Khaled enfonce les écouteurs, met le volume à plein tube, ferme les yeux, et se laisse emporter vers un ailleurs musical. « Ce jour là, je suis devenu musicien... », dit-il.


Cette simple histoire vécue a fait pleurer l’audience ainsi que Walid Mouzannar, son père, provoquant la « standing ovation » accompagnée d’une clameur accueillante. Khaled venait ainsi de conquérir à jamais la diaspora libanaise de New York.

 

 

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commentaires (1)

Comme ca fait plaisir de voir nos talents libanais donnant une image superbe du Liban a l'etranger! Bravo M. Khaled Mouzannar! On est fier de vous!

Michele Aoun

09 h 39, le 19 avril 2013

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Commentaires (1)

  • Comme ca fait plaisir de voir nos talents libanais donnant une image superbe du Liban a l'etranger! Bravo M. Khaled Mouzannar! On est fier de vous!

    Michele Aoun

    09 h 39, le 19 avril 2013

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