Rechercher
Rechercher

À La Une - Tunisie

Les femmes au coeur de la première journée du Forum social mondial à Tunis

"A bas la dictature, A bas le Capital", "A bas le sionisme", "Liberté pour la Palestine", "Solidarité avec les femmes du monde entier"

Des femmes manifestent dans le centre-ville de Tunis, le 26 mars 2013. AFP/FETHI BELAID

Le Forum social mondial (FSM), réunion annuelle alter-mondialiste, s'est ouvert mardi à Tunis avec un débat sur la condition des femmes et une marche sur l'avenue centrale de la capitale, épicentre de la première révolution du Printemps arabe en 2011.

 

Venus d'Allemagne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon, de France, d'Egypte, du Maroc, d'Algérie... les participants au mille visages du FSM ont commencé à défiler aux cris "A bas la dictature, A bas le Capital", "A bas le sionisme", "Liberté pour la Palestine", "Solidarité avec les femmes du monde entier".

Anarchistes, écologistes, pacifistes, syndicalistes ont marché aux côtés de Sahraouis en Djellaba traditionnelle, de femmes voilées ou d'hommes à la kippa, agitant des banderoles colorées sur l'avenue Habib Bourguiba, épicentre de la révolte qui a chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir en 2011.

 

Avant la révolution, "il y a trois ans, le FSM en Tunisie c'était impensable. Grâce au sacrifice de notre peuple nous l'avons réalisé", a dit Mohamed Jmour, dirigeant du parti de gauche de Chokri Belaïd dont l'assassinat en février a aggravé la crise en Tunisie culminant avec un changement du gouvernement.

 

Des slogans en arabe, français, anglais, espagnol résonnaient au coeur de Tunis, où un important dispositif sécuritaire a été déployé pour parer à tout risque, le pays ayant été confronté ces derniers mois à des violences sociales et à des troubles sanglants orchestrés par la mouvance islamiste radicale.

 

Vêtus tout de jaune, un groupe de Japonais appellent à interdire les guerres dans le monde, alors que des drapeaux syriens rappellent la guerre civile dans ce pays.

 

Le FSM a débuté dans une ambiance festive sur le campus de l'université de Manar, près de Tunis, avec une "assemblée des femmes en lutte" contre la discrimination.

 

Deux ans après le début du Printemps arabe qui a vu des islamistes conservateurs arriver au pouvoir dans plusieurs pays, le rôle des femmes sera au coeur de dizaines d'ateliers du FSM. Les débats toucheront non seulement aux questions économiques et politiques mais aussi à des thèmes très sensibles dans le monde musulman comme la sexualité.

 

Les féministes tunisiennes ont en particulier vivement critiqué les islamistes du parti Ennahda, qui dirigent le gouvernement, les accusant de vouloir revenir sur leurs acquis, uniques dans le monde arabe, au lieu de consacrer l'égalité des sexes.

"Ennahda veut instaurer la charia (loi islamique) et priver les femmes de leurs libertés, c'est le même projet qu'en Egypte" où les Frères musulmans sont au pouvoir après la révolution de 2011, a martelé Zeineb Chihi, une universitaire, devant des centaines de personnes.

 

Prenant la parole devant la foule, Ahlem Belhadj, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, a dénoncé "la violence faite aux femmes pour qu'elles quittent l'espace politique".

 

Les milieux associatifs tunisiens ont maintes fois accusé Ennahda de vouloir limiter les droits des femmes, bien que le parti islamiste ait renoncé à inscrire la loi islamique dans le Constitution.

Mais une tentative avortée en 2012 d'introduire la notion de "complémentarité" des sexes au lieu d'égalité dans la future loi fondamentale a, pour de nombreuses organisations, mis en évidence les réelles intentions d'Ennahda.

 

Les jours suivants quelque 1.000 ateliers sont prévus sur une myriade de thèmes. "Les processus révolutionnaires, révoltes, soulèvements, guerres civiles et contestations" seront néanmoins le thème central, selon les organisateurs.

 

Quelque 30.000 personnes et 4.500 organisations sont attendues pour la douzième édition du FSM, un rassemblement qui se veut le pendant du Forum de Davos, la réunion annuelle du gratin économique et politique mondial.

 

Pour mémoire

La page Femen-Tunisie piratée par des islamistes après des photos seins nus
Le Forum social mondial (FSM), réunion annuelle alter-mondialiste, s'est ouvert mardi à Tunis avec un débat sur la condition des femmes et une marche sur l'avenue centrale de la capitale, épicentre de la première révolution du Printemps arabe en 2011.
 
Venus d'Allemagne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon, de France, d'Egypte, du Maroc, d'Algérie... les participants au mille visages du...

commentaires (2)

Ah le FSM...la plus belle,ou une des plus belles arnaques qu'on ait inventé...avec une aile très active qui milite en faveur du resoect des "traditions",au nom(sic!) de la lutte anti capitaliste et anti libérale...des maoïstes attardés à l'envers,quoi!Et si le "pouvoir" tunisien a autorisé cette réunion,est il vraiment utile de se demander pourquoi?arnaqueurs,récupérateurs,menteurs...et surtout,totalement inefficaces!Il est bien loin le premier FSM....si on allait regarder du côté des comptes de ses "dirigeants"?!On serait,je crois,tout à fait surpris!vendus!

GEDEON Christian

14 h 16, le 27 mars 2013

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Ah le FSM...la plus belle,ou une des plus belles arnaques qu'on ait inventé...avec une aile très active qui milite en faveur du resoect des "traditions",au nom(sic!) de la lutte anti capitaliste et anti libérale...des maoïstes attardés à l'envers,quoi!Et si le "pouvoir" tunisien a autorisé cette réunion,est il vraiment utile de se demander pourquoi?arnaqueurs,récupérateurs,menteurs...et surtout,totalement inefficaces!Il est bien loin le premier FSM....si on allait regarder du côté des comptes de ses "dirigeants"?!On serait,je crois,tout à fait surpris!vendus!

    GEDEON Christian

    14 h 16, le 27 mars 2013

  • Bravo pour ce rassemblement qui donne espoir à une nouvelle condition de la femme arabe soumise au nom dela religion Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    15 h 56, le 26 mars 2013

Retour en haut