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À La Une - Liban

« À mon avis, la Turquie revoit ses calculs », affirme le porte-parole des Moqdad

Selon Maher Moqdad, Ankara pourrait annoncer du nouveau à propos de l’enlèvement de Hassan Moqdad avant une éventuelle escalade annoncée par la famille.

Maher Moqdad, un des porte-paroles du clan du même nom, à l'origine de l'enlèvement de ressortissants syriens au Liban le 15 août 2012.

Le porte-parole du clan Moqdad, Maher Moqdad, a réitéré hier, en réponse à une question de L’Orient-Le Jour, sa conviction que l’Armée syrienne libre (ASL) est responsable de l’enlèvement de Hassan Moqdad à Damas, il y a plus d’une semaine. Or le commandant de l’ASL, Riad el-Assaad, a catégoriquement démenti hier que son organisation ait kidnappé un quelconque membre de la famille Moqdad... « Nous ne tenons pas compte de ce que disent les membres de l’ASL, ce ne sont que des employés auprès de la nation turque, lance Maher Moqdad. Les Turcs ont leur propre agenda électoral en prévision du scrutin qui aura lieu chez eux l’année prochaine. Les médias turcs ont déjà relevé le fait que si la Turquie n’avait pas utilisé son territoire pour servir de base à l’ASL, elle n’aurait pas provoqué l’enlèvement d’otages turcs au Liban. »


Le clan Moqdad avait enlevé, mercredi dernier, des dizaines de ressortissants syriens qu’il dit appartenir à l’ASL, ainsi qu’un ressortissant turc, en représailles à l’enlèvement de Hassan Moqdad, quelques jours plus tôt à Damas. Le clan menace de recourir à l’escalade dès jeudi si Hassan n’est pas libéré.


Pourquoi la Turquie ne réagit-elle pas si elle est réellement impliquée, comme le prétendent les Moqdad? « Croyez-moi, elle en fait beaucoup actuellement, et elle ne tardera pas à annoncer les résultats de ses efforts », assure le porte-parole de la famille. Selon lui, la « commission ministérielle des Moqdad », comme il l’a appelée, devrait se réunir ce soir pour décider de nouvelles mesures qu’il annoncera lui-même demain, jeudi. Des mesures dont il affirme n’avoir pas encore pris connaissance. « À mon avis, les Turcs revoient leurs calculs et ils auront du nouveau avant jeudi », estime-t-il.


À une question concernant le second ressortissant turc enlevé au Liban, Maher Moqdad nie que sa famille ait quoi que ce soit à voir avec cette affaire, ou qu’elle soit en possession d’informations sur les ravisseurs. Elle n’a pas non plus de nouvelles de son propre otage en Syrie, Hassan Moqdad. « Nous sommes en contact avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui ne l’a pas encore localisé, ainsi qu’avec les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, explique Maher Moqdad. Mais il n’y a toujours aucune nouvelle. »

« C’est à la justice de délivrer des mandats d’amener »
Interrogé sur les propos du président de la République Michel Sleiman, qui a demandé hier que soient lancés des mandats d’amener à l’encontre des ravisseurs d’otages au Liban, Maher Moqdad déclare que « le président se raccroche à ce qui reste de l’État ». « Qu’il cherche plus activement les disparus en Syrie au lieu de revendiquer des mandats d’amener », ajoute-t-il.


Mais le président a effectivement mentionné les otages libanais en Syrie et les efforts à déployer pour obtenir leur libération... « Ce n’est pas assez, c’est la négligence du président et des autorités qui nous a obligés à agir de la sorte pour obtenir la libération de notre fils », affirme-t-il.


Nous avons posé la question concernant la requête du président de la République au ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel. Il a relevé que « le Conseil des ministres a pris la décision de demander à la justice de se saisir du dossier depuis la semaine dernière », indiquant que « c’est à la justice de délivrer des mandats d’amener afin que les forces de l’ordre agissent en conséquence ». Nous n’avons pourtant pas constaté de mesures concrètes sur ce plan... « C’est à la justice de délivrer ces mandats », répète-t-il. Allons-nous observer un réel changement dans les mesures prises sur le terrain ? « Certainement, pourquoi ne serait-ce pas le cas ? » répond M. Charbel.


Et d’ajouter : « Cette question d’enlèvements de Libanais en Syrie et de ressortissants étrangers au Liban est réellement complexe. Après tout, certains Libanais sont retenus prisonniers en Syrie depuis trois mois ! Je dois préciser que je suis résolument contre les enlèvements des deux côtés. »


Interrogé sur sa future mission en Turquie pour une médiation de ce pays dans le cadre de ce dossier, le ministre affirme n’avoir pas encore décidé de la date de sa seconde visite (il avait fait le déplacement le week-end dernier). « Cela dépendra des résultats de nos pourparlers », poursuit-il, refusant de préciser où en sont les négociations qui portent surtout sur les onze pèlerins libanais chiites enlevés à Alep il y a trois mois.


Selon des sources bien informées, la priorité pour l’État serait actuellement de faire libérer les onze otages pèlerins, qui ont été victimes la semaine dernière d’un bombardement aérien. Leur sort est toujours inconnu, mais selon cette même source, les Turcs auraient assuré au ministre Charbel ne pas détenir de preuves de la mort de certains d’entre eux. Ils lui ont également promis d’envoyer une équipe sur place pour tenter de les localiser, étant donné que leur trace a été perdue après le bombardement.


La source précitée assure que l’État reportera probablement la question des mandats d’amener contre les ravisseurs d’otages au Liban, de crainte d’éventuelles répercussions sur le sort des otages libanais en Syrie.

 

 

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