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À La Une - Syrie

Le régime syrien touche à sa fin, estime Sayda

Week-end meurtrier : au moins 162 morts.

 Élu hier à la tête du CNS, Abdel Basset Sayda a fait le consensus autour de sa personnalité modérée, malgré son manque de notoriété. Saygin Serdaroglu/AFP

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition au régime de Damas, a élu hier à sa tête Abdel Basset Sayda qui, malgré son manque de notoriété, a fait le consensus autour de sa personnalité modérée. Il succède à Burhan Ghalioun, critiqué pour avoir permis l’hégémonie des Frères musulmans au sein du CNS et pour le manque de coordination avec les militants sur le terrain.

 

Aussitôt élu, M. Sayda a appelé les responsables du pouvoir en Syrie à faire défection. « Nous appelons tous les officiels du régime et dans les institutions à faire défection », a déclaré M. Sayda lors d’une conférence de presse à Istanbul, appelant par ailleurs les Syriens dans le monde entier à manifester contre les violences perpétrées par le régime. Se voulant rassurant au moment où les dissensions confessionnelles en Syrie notamment entre sunnites (majorité) et alaouites (minorité au pouvoir) se font sentir plus que jamais, il a affirmé « qu’il n’y aura pas de discriminations basées sur le sexe ou l’appartenance à des communautés » et que « la Syrie nouvelle sera un État démocratique ». « Nous entrons dans une phase sensible. Le régime touche à sa fin. Les massacres qui se multiplient et les pilonnages montrent qu’il se débat », a-t-il ajouté. Selon lui, « le régime a perdu le contrôle de Damas et d’autres villes ».

 

Il a précisé qu’il œuvrerait pour que le plan de sortie de crise de l’émissaire international Kofi Annan « soit inclus sous le chapitre VII » de la charte de l’ONU, ce qui permettrait des sanctions économiques, voire un usage de la force. En cas d’absence d’accord sur ce point au Conseil de sécurité, M. Sayda a suggéré que les puissances étrangères interviennent sans mandat de l’ONU.

 

De son côté, l’Armée syrienne libre (ASL) qui fait subir des pertes de plus en plus lourdes aux troupes du régime de Bachar el-Assad, a appelé la population à la désobéissance civile et pressé les militaires « qui n’ont pas du sang sur les mains » à déserter l’armée.

 

Avec la recrudescence des violences, qui ont fait au moins 51 morts hier et 111 la veille, le chef de la diplomatie britannique William Hague a comparé la situation en Syrie à celle de la Bosnie dans les années 1990, refusant d’exclure une intervention militaire. Selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les violences ont fait plus de 14 100 morts en près de 15 mois de révolte. Le bilan de samedi est l’un des plus lourds bilans quotidiens depuis l’entrée en vigueur, il y a près de deux mois, d’un cessez-le-feu continuellement ignoré.

 

En outre, toujours selon l’OSDH, des centaines de rebelles sont retranchés dans la région de Heffa, située dans la province de Lattaquié traditionnellement acquise au régime Assad. Cette ville et les villages environnants, où près de 60 soldats et 46 civils et rebelles ont péri dans des combats depuis le 5 juin, étaient bombardés hier par l’armée pour le sixième jour consécutif. « L’armée subit ses pires pertes actuellement à Heffa », a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH, ajoutant : « Le littoral n’est plus une zone sûre et tout le pays est désormais impliqué dans la contestation. »

 

La région de Homs n’était pas épargnée non plus. Les bombardements de l’armée syrienne y ont fait au moins 35 morts au cours des dernières 24 heures, ont affirmé des opposants. Ces bombardements ont visé la ville de Homs et les localités voisines de Koussaïr, Talbisseh et Rastan, où les rebelles de l’ASL multiplient les attaques contre les patrouilles et les barrages de l’armée et contre les batteries de missiles, selon le Réseau syrien pour les droits de l’homme et d’autres organisations d’opposants. Enfin, à Damas, les forces syriennes ont bombardé le quartier de Kaboun et ont mené des raids dans plusieurs quartiers pour tenter de déloger les rebelles qui ont intensifié leurs attaques ces derniers jours, notamment à Barzeh et Mezze.

 

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