Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Éclairage

La guerre cybernétique fait rage au Proche-Orient

Un nouveau virus informatique découvert cette semaine ; compagnies pétrolières et gazières sont visées par des attaques massives.
La guerre cybernétique fait rage au Proche-Orient où compagnies pétrolières et gazières sont visées par des attaques massives sur leurs ordinateurs et un nouveau virus a été découvert cette semaine. Les États-Unis et Israël, largement soupçonnés d’être à l’origine des toutes premières destructions de matériel par un virus informatique, en Iran, s’inquiètent désormais des capacités de riposte de leurs adversaires.
« Les efforts visant à mener des cyberattaques contre les systèmes informatiques israéliens se sont multipliés », a déclaré dimanche dernier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a fait allusion pour la première fois le 11 octobre au virus Shamoon, responsable selon lui de « l’attaque la plus destructrice jamais lancée dans le secteur privé ». Shamoon a détruit à la mi-août des dossiers importants dans 30 000 ordinateurs de la Saudi Aramco. La première société productrice de pétrole au monde a mis deux semaines à rétablir ses services informatiques. Le virus a également frappé la compagnie Rasgas, qui exporte le gaz naturel du Qatar. Dans ce qui a été interprété comme une mise en garde voilée à l’Iran, M. Panetta a annoncé que le Pentagone avait « développé la capacité de mener des opérations efficaces pour contrer les menaces (...) dans le cyberespace ».
« Les États-Unis ont acquis la conviction que l’Iran était responsable », a déclaré James Lewis, expert en cybersécurité au Centre d’études internationales et stratégiques (Center for Strategic and International Studies), un cercle de réflexion conservateur à Washington. L’Iran avait dû déconnecter son terminal pétrolier de Kharg d’Internet après une cyberattaque en avril dernier. En novembre, l’explosion d’un dépôt de missiles iraniens avait été attribuée par des médias américains à une attaque virale. D’après M. Lewis, les Américains sont habitués à l’espionnage cyber des Russes et des Chinois, mais ont été surpris par la rapidité avec laquelle l’Iran a développé ses capacités. Ils devaient cependant s’y attendre, depuis que le virus Stuxnet s’en est pris à des centaines de centrifugeuses du programme nucléaire iranien en 2010, un tournant dans cette guerre de l’ombre.
Jusque-là, les virus informatiques avaient surtout été utilisés par le crime organisé et par les espions. Stuxnet était une arme de sabotage, dont l’origine n’a jamais été établie mais largement attribuée à une coopération israélo-américaine. Stuxnet semble avoir la même souche que les virus Flame et Gauss, découverts cette année au Proche-Orient. Le laboratoire russe Kaspersky, qui les avait identifiés, a annoncé lundi en avoir repéré une nouvelle version, baptisée MiniFlame, dans des ordinateurs en Iran et au Liban. Alors que ses cousins servaient à de vastes opérations d’espionnage, MiniFlame est un « outil chirurgical d’attaque de grande précision... pour voler des données et pénétrer les systèmes infectés », précise Kaspersky. « L’objectif final de ces opérations reste obscur et l’identité des victimes et des agresseurs inconnue », écrivent les experts du laboratoire dans un rapport.
En effet, dans ce qui est aussi une guerre de propagande, « il est extrêmement difficile de démêler les fils », relève Christian Harbulot, directeur de l’École de guerre économique à Paris. Derrière le virus Shamoon, « il y a peut-être l’Iran, mais ça peut être aussi un prétexte supplémentaire pour affaiblir l’Iran », déjà sous embargo international. Pour Nicolas Arpagian, de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, ces attaques montrent que « la palette des armes numériques s’enrichit et, quand on dispose d’un tel arsenal, le recours à ces armes cyber est appelé à se banaliser ».

©AFP
La guerre cybernétique fait rage au Proche-Orient où compagnies pétrolières et gazières sont visées par des attaques massives sur leurs ordinateurs et un nouveau virus a été découvert cette semaine. Les États-Unis et Israël, largement soupçonnés d’être à l’origine des toutes premières destructions de matériel par un virus informatique, en Iran, s’inquiètent désormais des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut