Sur le terrain, soldats et services de sécurité israéliens ont poursuivi leur chasse à l'homme dans la région de Naplouse. Les coupables n'ont pas été arrêtés et aucune revendication crédible de l'attaque n'a été enregistrée. « En tant que ministre de la Défense, je suis certain que la main de fer de l'armée et du Shin Bet (service de sécurité intérieure) va rapidement capturer les meurtriers. Ils devront rendre des comptes », a assuré Ehud Barak.
De crainte de représailles de la part d'extrémistes juifs, le gouvernement a maintenu la police en état d'alerte élevé. Après les obsèques, des centaines de colons en colère ont bloqué de nombreux carrefours, surtout à Jérusalem et en Cisjordanie, a précisé la police. Des incidents ont été recensés autour de Naplouse, dans le village palestinien de Burin, et à Hébron, un foyer permanent de tension dans le sud de la Cisjordanie, mais ils n'ont pas dégénéré en violences à grande échelle. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exhorté les Israéliens à faire preuve de retenue : « J'appelle tous les Israéliens à agir de façon responsable, avec retenue, et à ne pas se faire justice eux-mêmes. Lorsque quelqu'un se fait justice, il n'y a plus de justice. »
La situation s'était vivement tendue ces dernières semaines autour de Naplouse, une région agricole où cohabitent, dans un climat de violences, paysans palestiniens et colons juifs, dont certains réputés pour leur extrémisme. Le quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, UE, Russie et ONU) a condamné « dans les termes les plus forts possibles » la tuerie d'Itamar, en qualifiant « d'inacceptables » les attaques contre les civils. Il s'est félicité de « la ferme condamnation de cette attaque » par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
Sur le front politique, le gouvernement israélien a réagi en donnant un coup d'accélérateur à la colonisation en Cisjordanie occupée. « Ils (les Palestiniens) tirent, nous construisons », a déclaré en soirée M. Netanyahu, lors d'une visite à la famille endeuillée. « La commission ministérielle chargée des Implantations a décidé hier (samedi) la construction de quelques centaines d'unités de logement à Gush Etzion, Maale Adoumim, Ariel et Kyriat Sefer », a annoncé son bureau. Ces quatre colonies sont parmi les plus peuplées de Cisjordanie et font partie de ce que les responsables israéliens appellent des « blocs d'implantation » qui doivent, selon eux, être annexés dans tout accord de paix avec les Palestiniens.
Le dirigeant de Yesha, la principale organisation de colons, Danny Dayan, a salué « ce petit pas dans la bonne direction ». Mais l'Autorité palestinienne a déploré la décision du gouvernement israélien et averti qu'elle « conduirait à de sérieux problèmes », tandis que l'ONU a fait part de sa « préoccupation ».
(Source : AFP)
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