L'Iran doit démarrer samedi les opérations de chargement du combustible de la centrale construite par la Russie. Les autorités ont souligné ces derniers jours qu'elles avaient renforcé les mesures de protection militaire autour de la centrale, par crainte notamment d'une éventuelle attaque aérienne israélienne. « Toute agression contre la centrale recevra une riposte sérieuse de la part de l'Iran », a affirmé hier le
porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, interrogé sur les risques d'une telle attaque. Il a toutefois jugé « peu probable un tel acte dangereux », estimant que les menaces israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes « sont répétitives et ont perdu de leur signification ». « Selon les lois internationales, les installations contenant des combustibles nucléaires ne peuvent pas être attaquées à cause des conséquences humanitaires », a-t-il souligné. « Une attaque contre une centrale nucléaire serait un crime international car ses conséquences ne toucheraient pas seulement le pays visé, mais auraient une portée mondiale », a déclaré pour sa part Ali Akbar Salehi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, cité par l'agence IRNA.
L'éventualité d'une frappe israélienne contre Bouchehr a été évoquée lundi par l'ancien représentant américain à l'ONU John Bolton, qui a estimé qu'Israël doit agir avant le chargement effectif du réacteur. « Une fois que l'uranium, lorsque le combustible est très proche du réacteur, et sans nul doute quand est dans le réacteur, une frappe signifie l'émanation de radiations », a-t-il dit à la télévision Fox Business Network. « Alors, si Israël doit entreprendre quelque chose contre Bouchehr, il doit le faire dans les huit prochains jours », a-t-il ajouté, tout en se montrant sceptique à propos de cette éventualité. « Je pense qu'ils ont raté l'occasion », a-t-il commenté. En l'absence de frappe israélienne, « l'Iran disposera de quelque chose qu'aucun autre ennemi d'Israël ou des États-Unis au Moyen-Orient ne possède, à savoir un réacteur nucléaire en état de fonctionnement ».
Par ailleurs, le ministre de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a annoncé hier que l'Iran va présenter la semaine prochaine de nouveaux armements, notamment de nouveaux missiles et un drone de longue portée. M. Vahidi, cité par l'agence IRNA, a également indiqué que deux lignes de production de vedettes rapides, équipées de lance-missiles, seront inaugurées lors de la « semaine du gouvernement ». Cette semaine est consacrée traditionnellement, chaque année fin août, à la présentation des dernières réalisations économiques, scientifiques ou militaires du pays.
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