Dans un pays où une infime partie des eaux usées est traitée, le village de Rimhala, caza de Aley, a décidé de prendre les devants sans plus attendre les solutions officielles. La municipalité du village a construit une station d’épuration des eaux usées de la localité suivant des critères très écologiques : les eaux d’égout se déversent en effet sur un terrain aménagé à cet effet, planté de roseaux sur un lit de gravier. Les roseaux et le gravier nettoient naturellement l’eau sale et la renvoient propre à la nature.
Cette initiative intéresse de plus en plus de personnes au Liban. La municipalité de Rimhala, représentée par le chef du conseil municipal Michel Saad, a reçu la visite du président de l’association écologique « Nature sans frontières » (NSF), Mahmoud Ahmadieh, venu rendre hommage à cette mesure favorable à l’environnement. Les deux hommes ont effectué une tournée sur le site.
« Nous souffrions, comme d’autres municipalités, des fosses septiques et des dégâts qu’elles causent, a expliqué M. Saad. Nous avons pu réaliser ce projet avec un budget modeste (160 000 dollars, avec 1 300 mètres de canalisations). C’est le Bureau de coopération de l’ambassade d’Italie qui a financé ce projet réalisé par l’ingénieur Rached Sarkis. »
Il a ajouté : « Le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) est en train d’excuter un projet similaire dans la région des Cèdres (Bécharré, Nord). Nous avons rencontré le président du CDR et lui avons précisé que les résultats de notre initiative sont positifs. Nous sommes d’ailleurs prêts à informer tous ceux qui le désirent sur les détails d’une telle installation. Nous appelons toute municipalité pouvant assurer un terrain d’environ deux mille mètres carrés à se lancer dans un tel projet. »
Pour sa part, M. Ahmadieh a rendu hommage à « une initiative très environnementale » et un « exemple exceptionnel ». « Le CDR avait prévu la construction de 35 stations d’épuration sur l’ensemble du territoire, dont seule une est achevée, à Ghadir, et elle est loin d’être exemplaire autant aux niveaux technique qu’opérationnel, a-t-il déploré. Une nouvelle étude pour 100 stations est restée lettre morte. »
L’écologiste a souligné que le projet de Rimhala « a été réalisé suivant des études scientifiques », précisant « n’avoir pas constaté la présence d’eaux usées sur une superficie de 1 200 mètres carrés, constituée d’une couche de sol, une autre de gravier et une troisième plantée de roseaux ». « Face à ce site, on se sent en pleine nature, il n’y a ni odeur ni défiguration du paysage », a-t-il affirmé.
Pour M. Ahmadieh, « l’importance de ce projet réside dans le fait que les eaux usées ne sont pas acheminées vers d’autres localités ». « Tout village peut faire de même, a-t-il martelé. Les études montrent qu’une localité de 500 personnes a besoin d’un terrain de 1 500 mètres carrés, or toutes les municipalités possèdent des terrains. »
Pour mémoire
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commentaires (2)
Et pour les slogans politiques usés ..on fait quoi...?
M.V.
10 h 58, le 03 octobre 2012