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Liban

TSL : Mikati lance son ultimatum

« Je n’accepterai pas d’être le Premier ministre d’un État qui n’honore pas ses engagements internationaux », a déclaré le chef du gouvernement.

Le Premier ministre, lors de son entrevue avec Marcel Ghanem, à la LBC. Photo Dalati et Nohra

C’est quasiment un message d’adieux que le Premier ministre, Nagib Mikati, a adressé hier soir aux Libanais dans le cadre de l’émission de Marcel Ghanem, Kalam el-Nass, sur la LBC, moins d’une semaine avant le moment de vérité de mercredi prochain, lorsque le sort de son gouvernement devra se jouer en Conseil des ministres sur le dossier du financement du Tribunal spécial pour le Liban.
M. Mikati a clairement signifié qu’il ne resterait pas une seconde de plus à la tête du gouvernement si, le 30 novembre, une majorité au sein du Conseil des ministres se prononçait pour le rejet du versement de la quote-part de l’État libanais au Tribunal spécial pour le Liban.
Mais, bien que très tendu par moments au cours de l’entretien, le chef du gouvernement n’a à aucun moment abandonné l’espoir d’une victoire du « oui » prôné par la minorité centriste du cabinet – c’est-à-dire lui-même, le président de la République, Michel Sleiman, et le chef du PSP, Walid Joumblatt – lors du vote qui devrait avoir lieu ce jour-là.
Mais pour cela, il faudrait que trois ou quatre ministres du camp du 8 Mars soient « détournés » au profit de la minorité, formée des 11 centristes et du ministre d’État Marwan Kheireddine, qui représente le député Talal Arslane et qui semble désormais acquis pour le « oui ». M. Mikati a affirmé qu’il envisageait un tel détournement et qu’il comptait pour cela sur la « sagesse » du président de la Chambre, Nabih Berry.
« Le 5 septembre dernier, je m’étais entretenu avec le greffier du tribunal (Hermann Von Hebel) et je lui avais demandé quel était le délai ultime que l’on pouvait consentir pour le Liban. Il m’avait répondu : début décembre 2011. Je me suis alors engagé à ce que le Liban verse sa quote-part et j’ai informé Nabih Berry de ce délai. Aujourd’hui, nous y sommes. J’ai considéré que la meilleure façon de procéder était de soumettre la question à la table du Conseil des ministres à la fin du mois. J’en ai notifié hier les ministres et, à présent, que chacun assume ses responsabilités. C’est une question très sensible qui a trait à la crédibilité du Liban », a-t-il dit.
« Quelqu’un peut-il croire qu’un Premier ministre est en mesure de dénier la justice après le meurtre d’un ancien chef de gouvernement » ? a-t-il demandé.
« Si le Liban accepte de verser sa quote-part, il aura honoré ses engagements et préservé les résolutions internationales, y compris la 1701, ainsi que son droit à s’en remettre aux Nations unies pour défendre ses frontières maritimes. Il aura aussi respecté son engagement à l’égard de la justice, préservé ses relations extérieures, aidé à maintenir la stabilité et empêché la discorde sunnito-chiite », a-t-il martelé.
« Nous aurons aussi de cette manière sauvegardé la résistance, car celle-ci ne peut être forte que si le Liban est fort », a-t-il souligné.
Lorsque le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait dit qu’il fallait trancher par le vote, « j’avais estimé qu’il avait laissé la porte ouverte. J’attends toujours des ministres qu’ils aient le sens patriotique pour protéger le pays. Mais s’ils ne me rejoignent pas sur ce point, j’en conclurais en effet qu’ils n’ont pas de sens patriotique », a ajouté M. Mikati.
« Je sais que le Hezbollah ne va pas changer de position. Mais nous sommes aujourd’hui 12 pour le financement et on parle de la possibilité que trois ou quatre autres ministres nous rejoignent. L’affaire serait alors conclue. Je compte sur la sagesse de M. Berry. »
Pour lui, « le critère devrait être l’intérêt du Liban. Il ne fait pas de doute que je n’accepterai pas que, sous mon mandat, le Liban s’abstienne d’honorer ses engagements et sorte de la communauté internationale. Que personne ne me comprenne mal ; en présentant ma démission, je protège le Liban, car si le gouvernement décide avec mon approbation le rejet du financement et si je reste au pouvoir, il y aura des sanctions contre le Liban ».
« Je le redis à tous les ministres : l’affaire est sérieuse. Considérez le financement du TSL comme une police d’assurance face aux tempêtes (de la région). Mon souci est de mettre le Liban à l’abri », a-t-il dit.
M. Mikati a, en outre, affirmé qu’après son éventuelle démission, « il n’accepterait pas d’être reconduit dans ses fonctions aux mêmes conditions ».
C’est quasiment un message d’adieux que le Premier ministre, Nagib Mikati, a adressé hier soir aux Libanais dans le cadre de l’émission de Marcel Ghanem, Kalam el-Nass, sur la LBC, moins d’une semaine avant le moment de vérité de mercredi prochain, lorsque le sort de son gouvernement devra se jouer en Conseil des ministres sur le dossier du financement du Tribunal spécial...

commentaires (9)

Mais non Micha, je me donne une leçon à moi-même puisque c'est moi qui ai fait l'erreur. Et puis tu sais bien que j'aime bien mettre les points sur les i ! En revanche, je te vois d'ici en train d'ajuster tes lunettes (rires).

Robert Malek

07 h 24, le 25 novembre 2011

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Commentaires (9)

  • Mais non Micha, je me donne une leçon à moi-même puisque c'est moi qui ai fait l'erreur. Et puis tu sais bien que j'aime bien mettre les points sur les i ! En revanche, je te vois d'ici en train d'ajuster tes lunettes (rires).

    Robert Malek

    07 h 24, le 25 novembre 2011

  • Robert, tu nous donnes une lecon de grammaire ou tu testes notre presbytie?:)

    Michele Aoun

    06 h 58, le 25 novembre 2011

  • Ceux qui ont de bons yeux remarqueront qu'il manque un "i" à "glorifiez" dans mon commentaire précédent, imparfait oblige. Nul n'est parfait.

    Robert Malek

    05 h 24, le 25 novembre 2011

  • Oui, vous avez raison M. Bardawil, je m'exprimais dans le cadre du TSL seulement. Jabbour, je vois que vous et Joumblatt achetez vos vestes chez le même couturier. Tout récemment encore vous glorifiez et encensiez Mikati. Aujourd'hui vous considérez qu'il n'a pas de poids car, se souciant de la souveraineté du Liban, il se démarque outrageusement des idées du trio infernal GMA-CPL-Hezb. De plus, votre intime conviction sur le dénouement de cette histoire laisse à penser que vos armes sont là pour menacer même le Premier ministre. Mais sinon à part ça tout va bien, il n'y a absolument aucun problème au sein du gouvernement.

    Robert Malek

    04 h 58, le 25 novembre 2011

  • A la bonne heure!

    Nicolas Rubeiz

    03 h 53, le 25 novembre 2011

  • - - Un ultimatum sans lendemains et sans " poids " ! sachant pertinemment que le machin ne sera pas financé , ni reconduit , pour la simple raison qu'il est anti constitutionnel dans sa forme et dans l' illégalité de sa formation .. Celles et ceux qui s'attendent à voir le père Noël avant l'heure , le 30 novembre , fête de Saint André , seront déçus et devront attendre encore longtemps , pour voir un miracle se produire ! Mais pour avoir un miracle , il faut des prières , alors priez mes chers (Z) amis , priez ..

    JABBOUR André

    03 h 20, le 25 novembre 2011

  • M. Malek, ce n'est pas la première fois que M. Mikati tranche. Rappelez-vous le vote sur le financement du projet de l'EDL proposé par Gebran Bassil. Le PM, par son attitude, prouve que c'est un vrai libanais, patriotique, n'obéissant qu'a sa conviction, sans aucune allegeance. Rares sont les personnes qui comme lui ne dévient pas du droit chemin dicté par sa conscience. Même s'il démissionne, sa reconduction serait dans l'intérêt de tous les libanais. Bonne courage et bonne chance M. Mikati.

    Bardawil Michel Charles

    02 h 49, le 25 novembre 2011

  • L'heure de la vérité est sur le point de sonner pour tout le monde. Le Hezbollah et ses acolytes , notamment le général des généraux et de tout l'Orient, en entendront-ils le son ?

    Halim Abou Chacra

    02 h 36, le 25 novembre 2011

  • Ah ben dis donc, c'est la première fois que j'entends Mikati trancher aussi sec. En tout cas ça sent la démission, mais de quel côté ?

    Robert Malek

    19 h 20, le 24 novembre 2011

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