Un calme tendu est revenu en début de soirée dans la Vieille ville, selon la police. La centaine de manifestants qui s'étaient retranchés dans une des mosquées de l'esplanade a apparemment quitté les lieux. La police est intervenue deux fois dans la matinée sur l'esplanade à la suite de jets de pierres, dispersant à coups de grenades assourdissantes les manifestants qui avaient répandu de l'huile pour faire chuter les policiers. Des incidents sporadiques se sont poursuivis pendant la journée, des jeunes palestiniens jetant des pierres sur les forces de l'ordre des toits et dans les ruelles étroites, et incendiant des barricades.
« Nous agirons d'une main très ferme contre les fauteurs de troubles ainsi que contre ceux qui incitent aux violences », a prévenu Dudi Cohen, chef de la police israélienne. « La police affirme toujours que les croyants jettent des pierres, comme prétexte à ses attaques. Mais elle veut simplement justifier ses crimes », a accusé Kamal Khatib, porte-parole du Mouvement islamique arabe israélien, l'organisation islamiste en pointe lors des derniers incidents à Jérusalem.
L'Autorité palestinienne a exhorté la communauté internationale à « faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il mette fin à des actes de provocation ». « Jérusalem est une ligne rouge à ne pas franchir », a mis en garde un porte-parole. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a prévenu qu'Israël serait « tenu responsable de cette dangereuse agression qui porte atteinte à l'intégrité de chaque musulman ». De son côté, l'Organisation de la conférence islamique a condamné la « violation de tous les sanctuaires musulmans » par la police israélienne tandis que la Jordanie se disait « profondément inquiète ».
Les patrouilles policières avaient été renforcées dans la Vieille ville après des appels ces derniers jours par des Palestiniens et des Arabes israéliens à « défendre l'esplanade des Mosquées ». Selon les médias israéliens, un mouvement ultranationaliste israélien, Eretz Israel Shelanou (La terre d'Israël est à nous), avait appelé à un meeting hier à Jérusalem pour « monter en ordre » vers l'esplanade des Mosquées. « Le peuple juif doit se rendre au mur des Lamentations et au mont du Temple afin que ce site devienne un lieu de paix et de sérénité, et non pas de haine et de terrorisme », a expliqué son dirigeant, Yehuda Glick. Ce site, qui abrite la mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Il est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le mont du Temple. C'est une visite - perçue comme provocatrice - du chef de la droite israélienne de l'époque, Ariel Sharon, sur la même esplanade qui avait déclenché la seconde intifada, dite « l'intifada d'al-Aqsa », le 28 septembre 2000, et embrasé les territoires palestiniens.
commentaires (0)
Commenter