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Vive tension au Liban après la mort d'un cheikh et des heurts à Beyrouth

La tension était vive au Liban lundi au lendemain du meurtre d'un dignitaire sunnite hostile au régime de Damas qui a dégénéré en violences dans un quartier de Beyrouth, faisant deux morts et suscitant des craintes d'un débordement de la crise syrienne dans le pays.

Ces incidents sont les plus graves depuis les violences sectaires meurtrières en mai 2008.

Ils interviennent à la suite la mort d'un dignitaire sunnite tué dimanche par l'armée dans le nord du Liban, provoquant un regain de tension dans le pays, déjà fragilisé par des heurts confessionnels qui ont fait 10 morts ces derniers jours.

Deux personnes ont été tuées et 18 blessées au petit matin lors de heurts dans un quartier de la capitale libanaise entre un mouvement libanais sympathisant de la révolte syrienne et un autre favorable au régime de Bachar al-Assad, selon un responsable des services de sécurité.

Le calme est revenu le matin, mais la tension était toujours palpable à Tarik el-Jdideh, quartier à majorité sunnite, dans l'ouest de Beyrouth, où se sont déroulés les heurts.

Amal Khattab, institutrice, habite dans la rue où se sont déroulés les heurts. "J'en ai marre, j'ai vécu plusieurs années de guerre, je ne peux plus rester une minute au Liban", s'exclame-t-elle en référence à la guerre civile (1975-1990) dans ce pays secoué depuis par des crises à répétition.

La révolte en Syrie exacerbe les tensions au Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne et est divisé entre adversaires et partisans d'Assad.

"Le Liban en ébullition après le meurtre d'un cheikh", titre le Daily Star, quotidien anglophone de Beyrouth.

"Le Liban entraîné de force dans la tourmente syrienne", estime de son côté le quotidien francophone l'Orient Le Jour, ajoutant: "la déstabilisation du Liban, sur fond de crise syrienne, est en cours".

Les affrontements ont opposé des partisans du mouvement du Futur, à majorité sunnite et mené par Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise hostile au pouvoir à Damas, et le Parti du courant arabe, une petite formation également sunnite mais qui est partisane du président syrien.

Le siège du Parti du courant arabe a été complètement incendié et portait des marques de balles, a constaté un photographe de l'AFP.

Des dizaines de motos ont également été incendiées et les vitres de nombreuses voitures brisées.

En 2008, des affrontements confessionnels à Beyrouth et dans tout le pays entre des partisans du mouvement du Futur et ceux du puissant Hezbollah chiite, allié de Damas, avaient fait une centaine de morts en une semaine.

L'opposition libanaise a accusé le régime de Damas de vouloir semer le chaos au Liban pour détourner l'attention de la crise en Syrie.

Le mouvement du Futur a pointé du doigt "des mercenaires à la solde du régime syrien et de ses alliés au Liban", estimant qu'ils sont derrière les troubles à Beyrouth.

La tension est montée d'un cran après la mort d'un dignitaire religieux sunnite sympathisant de la révolte syrienne et d'un cheikh qui l'accompagnait, touchés tous les deux par des tirs de l'armée dans le Nord.

Cheikh Ahmad Abdel Wahed était connu pour ses critiques à l'égard du régime syrien et son soutien à la révolte. Une source au sein des services de sécurité a affirmé à l'AFP que l'armée avait ouvert le feu lorsque leur convoi ne s'est pas arrêté à un barrage dans la région du Akkar (nord).

Il y a une volonté de "provoquer des problèmes dans l'intérêt du régime syrien" et "ceux impliqués dans ce meurtre veulent (...) exporter la crise du régime" au Liban, avait estimé M. Hariri dimanche.

Le Nord a déjà été secoué par une semaine de heurts dans la grande ville de Tripoli entre sunnites hostiles au régime syrien et alaouites partisans du pouvoir à Damas, qui ont fait 10 morts.

A la suite de ces accrochages, deux pays du Golfe, les Emirats arabes unis et le Qatar ont appelé leurs citoyens à éviter de se rendre au Liban.
La tension était vive au Liban lundi au lendemain du meurtre d'un dignitaire sunnite hostile au régime de Damas qui a dégénéré en violences dans un quartier de Beyrouth, faisant deux morts et suscitant des craintes d'un débordement de la crise syrienne dans le pays.Ces incidents sont les plus graves depuis les violences sectaires meurtrières en mai 2008.Ils interviennent à la suite la...