"Les abus commis par les forces yéménites sont totalement inacceptables et doivent cesser. Et ceux qui sont responsables d'atteintes aux droits de l'Homme doivent répondre de leurs actes", annonce l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.
Notant que les protestataires réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh "sont de plus en plus déçus de l'impasse politique" dans le pays, le directeur adjoint d'AI pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, Philip Luther, met en garde contre "le risque croissant d'une guerre civile". "Les autorités yéménites doivent cesser l'utilisation excessive de la force avant que la spirale de violence ne soit hors de contrôle", ajoute-t-il.
La répression des protestataires qui réclament le départ président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans et accusé de corruption et de népotisme, a fait plus de 200 tués et plus d'un millier de blessés depuis février selon Amnesty.
L'organisation propose la mise sur pied d'une commission d'enquête indépendante et impartiale sur les violences au Yémen et "la suspension immédiate des livraisons d'armes et de munitions qui pourraient être utilisées d'une manière excessive" contre les protestataires. "La communauté internationale ne peut pas continuer à mettre ses préoccupations de sécurité et la peur d'el-Qaëda avant les considérations des droits de l'Homme", estime M. Luther, en allusion à l'aide apportée au régime de M. Saleh dans sa lutte contre le réseau terroriste très actif dans le sud et l'est du Yémen.
Lundi, 20 personnes, dont 3 soldats dissidents et deux enfants, ont été tuées à Sanaa et deux à Taëz (sud-ouest), ce qui porte le bilan des violences à 48 morts depuis dimanche.
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