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Culture - Humeur

Baalbeck, mon désamour !

Le rideau est tombé sur les festivals  internationaux.
L'heure du bilan a sonné tant pour les comités que pour les festivaliers, chacun dans son registre. Si nous ne savons pas encore quelle conclusion en tirent les premiers, ce qu'en disent ou pensent les second paraît évident.
Autant Beiteddine, Byblos et Zouk laissent un souvenir agréable et enchanteur, autant Baalbeck, malgré l'énorme effort de son comité, ses beaux spectacles et la majesté des lieux, suscite un goût d'amertume chez tous ceux qui ont fait le déplacement une ou plusieurs fois cette année, comme d'ailleurs l'an dernier ou même les années précédentes.
Pourquoi Beiteddine, Byblos et Zouk font-ils corps avec leur localité qui vit et prospère au rythme du festival et de ses activités parallèles, alors que la région de Baalbeck boude cette grande fête annuelle préparée avec tant de labeur et de sacrifices ?
« Boude » est un euphémisme dans cette situation. Sinon comment expliquer les perturbations et les provocations tout au long des spectacles ? Alors que les artistes se concentrent et que le public est toute attente, commence la prière du soir du muezzin. Que d'aucuns respectent, certes. Mais le reste. Les dialogues à coups de tirs de kalachnikov qui fusent de toutes parts, la musique à tue-tête venant de la localité, les radios à fond la caisse des personnes rôdant autour de la citadelle, comme les odeurs de méchoui venant de l'entrée des lieux et, last but not least, les effluves de détritus qui brûlent en fin de soirée. Tout cela pendant les spectacles. Faisant fi de ces festivaliers qui font le déplacement pour goûter un moment de bonheur et de ces artistes venus de loin donner le meilleur d'eux-mêmes.
Bizarre ! Comme si tous les mariages ou fêtes de la région étaient programmés très précisément les jours des spectacles (sept en tout en un peu plus d'un mois, même en cours de semaine ! Bizarre et scandaleux, cette municipalité qui ne ramasse pas les ordures dans la journée ! Et pourquoi donc les brûler la nuit, après 22 heures ? Bizarres, bizarres, tous ces comportements !!!
Que veulent les gens de Baalbeck ou leurs édiles ? Ne se sentent-ils plus du tout concernés par un événement qu'ils accueillaient à bras ouverts il n'y a pas si longtemps encore ? Et où, avant le spectacle, festivaliers libanais et étrangers flânaient à travers rues et ruelles, devisant avec les habitants, prenant d'assaut magasins et cafés, sans oublier de se régaler de cette « sfiha » baalbeckiote accompagnée d'un bon yaourt ? Pourquoi tant de désamour ? Que s'est-il donc passé ?  
Les choses ont changé ces dernières années. Serait-ce donc la volonté des baalbeckiotes ou de leurs édiles ? Que veut-on au juste ? Interdire le festival ? Accueillir des activités plutôt couleur locale ? Décourager les Libanais d'autres régions à venir chez eux ?
Jusqu'à nouvel ordre, Baalbeck n'est-il pas au Liban et ne concerne-t-il pas tous les Libanais de toutes les régions ? Une participation active de la population et des commerçants n'aurait-elle pas été tellement plus conviviale, plus agréable, parce que interculturelle justement ?
Est-ce alors cet apport étranger que les uns et les autres n'apprécieraient plus ? Refuseraient-ils une ouverture sur d'autres cultures qui est le propre de ce pays ? Tant de questions sans réponse qui hantent tout un chacun.
Le comité et les festivaliers qui prennent malgré tout le chemin de Baalbeck font de la résistance culturelle pour que soit maintenue cette grand-messe de l'art international dans l'un des temples le plus prestigieux du monde. Et qui a fait courir les curieux des quatre coins de l'univers. Mais jusqu'à quand peuvent-ils ramer à contre-courant sans provocation quelque part ?
En tout cas, une faille existe certainement. À trouver et à traiter d'urgence. Pour que le festival et ses fans se réconcilient avec Baalbeck.
À cette condition, seulement, la fête sera complète.
Le rideau est tombé sur les festivals  internationaux.L'heure du bilan a sonné tant pour les comités que pour les festivaliers, chacun dans son registre. Si nous ne savons pas encore quelle conclusion en tirent les premiers, ce qu'en disent ou pensent les second paraît évident. Autant Beiteddine, Byblos et Zouk laissent un souvenir agréable...

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