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À La Une - Printemps arabe

Les moyens antiémeute restent un marché à prendre

Au Salon de la défense d’Abou Dhabi, de nouvelles technologies non létales sont présentées.

Vue du Salon de la défense et de l’armement IDEX à Abou Dhabi. Ben Job/

Bien des vies auraient pu être épargnées au cours du printemps arabe si des armes antiémeute et des formations adéquates avaient été utilisées, selon des professionnels du Salon de la défense d’Abou Dhabi où de nouvelles technologies non létales ont été présentées.


Des véhicules antiémeute équipés de systèmes acoustiques répulsifs sophistiqués ont ainsi été présentés au Salon de la défense et de l’armement IDEX, le plus grand Salon du secteur au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui a attiré jusqu’à jeudi de hauts responsables militaires et de sécurité arabes. « Si un pays manque de moyens, d’éthique et de formation concernant la sécurité intérieure, il sera amené à utiliser du matériel létal disproportionné » contre des manifestants, explique Steven Adragna, directeur adjoint d’Arcanum, un cabinet américain de consultants. Les dispositifs anti-émeute habituels comprennent, outre des matraques, des fusils, des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes. « Si un policier est bien entraîné à ces équipements, leur utilisation sera tout à fait légitime », souligne M. Adragna.


Des spécialistes des équipements antiémeute comme les entreprises sud-africaine Paramount Group et turque Otokar sont aussi venus à Abou Dhabi pour présenter leur matériel. « Les manifestations en Égypte (...) ont pris une tournure dramatique parce que la police a utilisé du matériel inapproprié », estime Ivor Ichikowitz, président exécutif de Paramount Group. « Des véhicules et du matériel antiémeute appropriés assurent une meilleure sécurité aux policiers, réduisant ainsi la pression qu’ils peuvent ressentir en situation de conflit », ajoute-t-il.

Usage « disproportionné »
Les balles en caoutchouc sont ainsi « fournies avec de (strictes) instructions », a indiqué un représentant d’une firme brésilienne, citant le respect d’une distance de sécurité lors du tir qui doit permettre aussi à la balle de faire un rebond pour ne toucher que les jambes de la cible.


Mais dans la plupart des pays arabes, les policiers tirent sur des manifestants souvent pacifiques revendiquant des droits politiques. Des milliers de personnes ont été tuées dans la répression par les forces de sécurité des manifestations qui ont secoué depuis décembre 2010 les pays du printemps arabe et qui ont provoqué la chute des chefs d’État tunisien, égyptien, libyen et yéménite.


En Syrie, la révolte populaire s’est militarisée face aux forces du régime de Bachar el-Assad, faisant plus de 70 000 morts selon l’ONU, et au Bahreïn, la répression des manifestations se poursuit. Dans ce petit royaume du Golfe, les forces antiémeute tirent à la chevrotine lors des heurts avec des protestataires chiites, touchant souvent la partie supérieure du corps, selon des images diffusées par l’opposition. Dans un communiqué jeudi, Amnesty International a appelé les fournisseurs à veiller à ce que leur matériel ne parvienne pas dans « des pays où ils pourraient contribuer à de graves violations des droits de l’homme ». « Les gouvernements permettent aux pressions commerciales des fabricants d’armes et leur propre intérêt national de prendre le pas sur l’édification du droit et du respect des droits d’homme », a ainsi regretté Brian Wood, responsable du contrôle des armes à Amnesty.
(Source : AFP)

Bien des vies auraient pu être épargnées au cours du printemps arabe si des armes antiémeute et des formations adéquates avaient été utilisées, selon des professionnels du Salon de la défense d’Abou Dhabi où de nouvelles technologies non létales ont été présentées.
Des véhicules antiémeute équipés de systèmes acoustiques répulsifs sophistiqués ont ainsi été présentés...
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