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À La Une - Electricité

Le Liban plongé dans le noir, sur fond de grève ouverte à EDL

Les pannes dues à la tempête s’accumulent et ne sont pas près d’être réparées. Le syndicat des employés a appelé à une grève ouverte.

Le bâtiment d’Électricité du Liban, à Beyrouth : là aussi c’est le noir. Photo Roï Saadé

La sentence est tombée hier, après la réunion exceptionnelle tenue par le syndicat des employés et utilisateurs d’Électricité du Liban (EDL) : la grève des employés est maintenue pour une durée indéterminée. « Elle concerne toutes les administrations et départements de l’institution et paralysera la réception et livraison de carburant à toutes les centrales ainsi que toutes les activités de réparation des pannes survenues pendant la tempête », a indiqué le communiqué du syndicat. Ainsi, les centrales de Baalbeck et Hobeichi qui sont alimentées par les centrales de Zahrani et de Zouk respectivement, se verront elles aussi incapables d’alimenter les régions, faute de carburant.


Parmi ces pannes, celle survenue hier à 21 heures 18 et ayant touché le câble de 220 kilovolts reliant les centrales de Aramoun et al-Horj. « Cet incident a causé des coupures de courant dans une grande partie de Beyrouth, ainsi que dans la banlieue sud et la région littoral du Metn-Nord », a souligné un communiqué publié par EDL.


En ces temps de grand froid qui s’abat sur le pays depuis plusieurs jours, la nouvelle risque en effet de créer une vague d’indignation au sein de la population, lassée de subir directement, été comme hiver, les conséquences d’une gestion désastreuse du dossier de l’électricité. « Nous nous excusons par avance auprès des citoyens touchés par ces pannes car cette décision n’a pas été facile à prendre, mais elle nous semble nécessaire pour préserver nos droits », a indiqué le président du syndicat des employés et utilisateurs d’EDL, Charbel Saleh, à L’Orient-Le Jour.
Ce dernier, au nom de tous les employés d’EDL, proteste depuis plusieurs jours contre le budget 2013 alloué par le ministère des Finances à EDL « qui met à mal certains droits et acquis et fait fi du décret 7410 concernant la grille des salaires ».


Selon lui, certains crédits ouverts dans le budget ont été carrément supprimés et d’autres ont subi des coupes radicales. « En 2012, 8,5 milliards de livres étaient prévues pour les assurances couvrant les accidents de travail, aujourd’hui ce chiffre a diminué à 2,5 milliards de livres », a donné pour exemple M. Saleh. « Si certains considèrent qu’en faisant travailler les employés d’EDL pour le compte d’entreprises privées ils les empêcheront de manifester, ils se trompent lourdement », a indiqué le président du syndicat, appelant les responsables au ministère des Finances à « corriger rapidement l’erreur commise et à reconsidérer le budget 2013 alloué à EDL ».


Par ailleurs, le syndicat des employés s’est dit surpris de constater dans certains médias des affirmations provenant de sources proches du ministre des Finances, Mohammad Safadi, stipulant qu’il n’était pas du ressort de ce ministère de négocier avec le syndicat des employés d’EDL. « Ils oublient certainement que l’institution est rattachée à deux ministères, celui de l’Énergie et de l’Eau et celui des Finances, et que les modifications apportées au budget 2013 de ces employés ont été émises par le ministère des Finances le 31 décembre dernier », a noté le communiqué.


« Comme le ministre ne souhaite pas dialoguer avec nous, nous nous somme tournés vers la direction d’EDL qui nous soutient depuis le début de nos revendications et qui a accepté de faire parvenir nos doléances à M. Safadi directement par la lettre numéro 249 datée du 8 janvier 2013 », a affirmé le syndicat des employés. Contactée par L’Orient-Le Jour, une source à EDL désirant garder l’anonymat a affirmé n’avoir obtenu aucune réponse de la part du ministre des Finances. « Nous comprenons la colère de nos employés et nous entendons également l’exaspération des citoyens privés d’électricité par ces temps de tempête, mais nous sommes aujourd’hui confrontés à une impasse et il est impossible pour nous d’y apporter une solution concrète », a regretté la source à EDL. Un communiqué du conseil d’administration de l’institution a réitéré son appel lancé une première fois mercredi dernier, à tous les employés, à mettre un terme à leur grève « qui pénalise très fortement les citoyens ». Également impuissantes face à cette situation, les entreprises privées en charge du réseau de distribution ont publié hier un communiqué, appelant tous les techniciens, journaliers et employés d’EDL à travailler ensemble pour l’intérêt public.


Mais le syndicat ne l’entend pas de cette manière. « Nous ne reviendrons pas sur notre décision, aussi difficile soit-elle, assure M. Saleh, c’est la seule manière pour préserver nos droits et notre dignité, sans cesse bafoués par l’État. » Heureusement que la météo s’améliore...

 

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