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À La Une - révolte

Un champ pétrolifère dans l’escarcelle des rebelles syriens

Bombardements aériens tous azimuts ; au moins 160 morts hier ; Hollande pour une transition.

Des secouristes syriens évacuent une femme et ses deux enfants d'un immeuble touché par les bombardements de l'aviation syrienne à al-Bab, dans le nord de la Syrie, le 4 novembre 2012. AFP/PHILIPPE DESMAZES

Les rebelles syriens ont pris hier pour la première fois depuis le début du conflit le contrôle d’un important champ pétrolifère de la province de Deir ez-Zor, qui renferme les plus importantes réserves énergétiques du pays, enregistrant un nouveau succès. Une quarantaine de soldats qui gardaient le site ont été tués ou faits prisonniers, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).


Les rebelles se sont aussitôt emparés d’un char, de véhicules blindés et de munitions, une saisie précieuse pour les insurgés qui n’ont en général que des armes légères face à l’artillerie du régime et au principal atout de l’armée : son aviation. Dans la même région, ils sont parvenus à abattre un avion de combat qui bombardait les abords de la ville de Mayadine, a rapporté l’ONG indiquant que le pilote aurait été fait prisonnier.
Le ballet des chasseurs-bombardiers a de nouveau frappé plusieurs régions, dont la Ghouta orientale, la campagne qui borde la capitale, au lendemain de la mort de 14 personnes, en majorité des femmes et des enfants, dans des bombardements aériens sur Zamalka, dans la Ghouta. Dans le Nord, les avions ont tué quatre civils à el-Bab, dont l’ancien maire de la ville, selon la même source, et ont également frappé la région d’Idleb où 19 civils ont péri. À Deraa, deux rebelles et quatre soldats ont péri dans des combats, selon l’OSDH, qui fait état d’un important déploiement de soldats et de tireurs embusqués dans la ville.
Au moins 160 personnes ont péri hier, selon un réseau d’activistes.


À Damas, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a fait état d’un important déploiement sécuritaire et de routes coupées, après de violents combats à l’aube et un attentat, attribué par les médias d’État à des « terroristes » dans un quartier abritant de nombreux centres de la Sécurité. L’attentat, qui a fait 11 blessés selon les médias officiels, a eu lieu sur un parking derrière l’hôtel Dama Rose, où se trouve le représentant de l’émissaire international Lakhdar Brahimi.


Depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad, l’OSDH a recensé plus de 36 000 morts à travers le pays. Limitée au début à des manifestations pacifiques, la révolte s’est depuis militarisée et l’ONU et des ONG internationales ont à plusieurs reprises dénoncé des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Des vidéos diffusées ces derniers jours montrant des exécutions sommaires d’insurgés et de soldats ont de nouveau déclenché un tollé international.
L’OSDH a également rapporté la mort de Mohammad Rafea, un acteur célèbre abattu par des rebelles qui l’accusaient de faire partie des chabbihas. L’acteur avait joué en particulier dans le feuilleton syrien « Bab al-Hara », célèbre dans tout le monde arabe.

Israël
Par ailleurs, le chef des forces armées israéliennes Benny Gantz a estimé hier que le conflit syrien pourrait avoir des répercussions pour l’État hébreu, alors que des combats entre rebelles et forces du régime se déroulent à proximité de positions israéliennes sur le plateau du Golan. « C’est une affaire syrienne qui pourrait devenir notre affaire », a ainsi déclaré M. Gantz lors d’une visite aux troupes israéliennes stationnées à la frontière entre le plateau du Golan, occupé par Israël, et la Syrie, cité par le site Internet de l’armée. M. Gantz a demandé aux soldats de rester en alerte, précise le site sans autre détail.
Sur le plan humanitaire, le CICR a indiqué avoir accédé pour la première fois depuis plusieurs mois à deux quartiers assiégés de Homs centre, pour distribuer de l’aide aux habitants.

De Djeddah
Sur le plan diplomatique, le président français François Hollande a exprimé hier à Djeddah, en Arabie saoudite, son soutien à la formation d’un gouvernement syrien de transition. « La France est très attachée à ce que l’opposition syrienne se constitue en gouvernement pour lui donner toute légitimité et s’assurer que c’est bien une transition démocratique en Syrie », a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence de presse au terme d’une brève visite en Arabie.
Interrogé sur l’aide militaire attendue par la rébellion en Syrie, le chef de l’État français a estimé que « cela suppose qu’il y ait un gouvernement provisoire (...) pour que si des armes sont un jour livrées, ce soit à une opposition dont on serait sûr de l’utilisation qu’elle ferait de ces armes ».
Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé hier soir au Caire pour évoquer le conflit. Il s’est réuni peu après son arrivée avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi et l’émissaire international Lakhdar Brahimi.

 

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