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À La Une - Crise

Sarkozy s'invite dans le conflit syrien

L'ancien président français sous-entend qu'une intervention militaire pourrait être appropriée.

Concernant la crise syrienne, l'ancien président a évoqué, le 7 août 2012, "de grandes similitudes avec la crise libyenne". Archives AFP

Nicolas Sarkozy est sorti de son silence pour demander une action rapide de la communauté internationale en Syrie.

 

L'ancien président de la République s'est entretenu longuement mardi par téléphone avec le président du Conseil national syrien (principale coalition de l'opposition au régime de Bachar el-Assad), Abdel Basset Sayda, ont indiqué les deux responsables dans un communiqué conjoint. MM. Sarkozy et Sayda ont évoqué "pendant près de 40 minutes" la situation dans le pays. "Ils ont constaté la complète convergence de leurs analyses sur la gravité de la crise syrienne et sur la nécessité d'une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres", soulignent-ils dans leur communiqué diffusé à Paris.

 

MM. Sarkozy et Sayda "sont convenus qu'il y a de grandes similitudes avec la crise libyenne". La crise en Libye avait débouché en octobre 2011 sur la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, après plusieurs mois d'affrontements.

Nicolas Sarkozy, dont c'est la première intervention politique publique depuis sa défaite à l'élection présidentielle le 6 mai dernier, avait pris la tête de la coalition qui a entamé en mars 2011 une intervention militaire jusqu'à la chute de Mouammar Kadhafi.

 

En établissant un parallèle avec la Libye, l'ancien chef de l'Etat sous-entend qu'une intervention militaire pourrait être appropriée pour mettre fin aux combats en Syrie.

 

Le Parisien avait rapporté fin juillet des propos critiques que Nicolas Sarkozy aurait tenus à l'égard de la politique menée par son successeur François Hollande. "On m'a critiqué sur la Libye, mais moi au moins, j'ai agi. Il faut être plus ferme contre le régime de Damas, beaucoup plus ferme", aurait-il dit selon le quotidien.

 

L'entourage de Nicolas Sarkozy a démenti ces propos mais plusieurs ténors de l'opposition les ont repris à leur compte.

 

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a ainsi regretté début août le "silence assourdissant" de la France sur le dossier syrien et rappelé l'exemple libyen. "Rappelez-vous de ce qui s'est passé lorsque Benghazi était bombardée à l'époque par les troupes de Kadhafi, comme la France a été en initiative avec les Britanniques au Conseil de sécurité de l'Onu. Quel contraste avec le silence assourdissant de la France sur la tragédie syrienne", a-t-il dit.

 

Philippe Juvin, secrétaire national de l'UMP, a estimé mercredi dans un communiqué que l'attentisme de François Hollande sur le dossier syrien devenait "criminel". "Pourquoi François Hollande, qui a même la direction du Conseil de Sécurité, en fait-il moins que Sarkozy ? Pourquoi ne décide-t-il pas d'intervenir ? Par peur ? Par amateurisme ? Parce qu'il ne sait pas décider ? Parce qu'il n'a pas compris l'enjeu moral ?", demande-t-il.

 

Le philosophe Bernard-Henry Lévy, qui a poussé Nicolas Sarkozy à intervenir en Libye et estime qu'une opération militaire en Syrie doit être menée, s'est, pour sa part, déclaré "déçu" par François Hollande, qui se contenterait de "bonnes paroles". "Bien sûr, je suis déçu par Hollande. J'ai voté pour lui", a-t-il déclaré la semaine dernière dans Le Parisien. "Mais là, devant ce qui restera peut-être comme la grande épreuve historique, politique, morale, du quinquennat, cet attentisme, ce flot de bonnes paroles sans effet, ce n'est plus possible."

 

Le nouveau président n'a pas exclu une intervention de nature non précisée mais sous l'égide des Nations unies. Or, la France, qui a pris le 1er août la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'Onu, se heurte aux vetos de la Russie et de la Chine.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé qu'il se rendrait du 15 au 17 août en Jordanie, au Liban et en Turquie "dans le cadre des efforts de la France pour promouvoir une transition politique crédible et rapide en Syrie".

 

 

Retrouvez l'actu syrienne du jour, en cliquant ici

 

Nicolas Sarkozy est sorti de son silence pour demander une action rapide de la communauté internationale en Syrie.
 
L'ancien président de la République s'est entretenu longuement mardi par téléphone avec le président du Conseil national syrien (principale coalition de l'opposition au régime de Bachar el-Assad), Abdel Basset Sayda, ont indiqué les deux responsables dans un communiqué...

commentaires (3)

Sarko qui?Védrine sur France...Inter,Robert a en effet bien placé le problème...mais je persiste à dire que l'attaque des rebelles contre Alep,moins défendue par le régime parceque beaucoup moins susceptible de se soulever( d'ailleurs Alep ne s'est pas soulevée,les rebelles sont venus de l'éxtérieur) a été une erreur monumentale,et une faute politique...Benghazi s'etait très majoritairement soulevée contre Khaddafi...Alep,non...la situation est assez tragique comme çà sans avoir besoin que certains ,par dogmatisme,ne voient pas la réalité en face....tout ce que l'attaque contre Alep va donner comme résultat ,c'est la destruction de la ville...bravo...la vérité,c'est la vérité...même si elle ne fait pas plaisir.

GEDEON Christian

10 h 44, le 08 août 2012

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Commentaires (3)

  • Sarko qui?Védrine sur France...Inter,Robert a en effet bien placé le problème...mais je persiste à dire que l'attaque des rebelles contre Alep,moins défendue par le régime parceque beaucoup moins susceptible de se soulever( d'ailleurs Alep ne s'est pas soulevée,les rebelles sont venus de l'éxtérieur) a été une erreur monumentale,et une faute politique...Benghazi s'etait très majoritairement soulevée contre Khaddafi...Alep,non...la situation est assez tragique comme çà sans avoir besoin que certains ,par dogmatisme,ne voient pas la réalité en face....tout ce que l'attaque contre Alep va donner comme résultat ,c'est la destruction de la ville...bravo...la vérité,c'est la vérité...même si elle ne fait pas plaisir.

    GEDEON Christian

    10 h 44, le 08 août 2012

  • Sarkozy et BHL au secours de la Syrie... Ce serait le bouquet ! Sarkozy n'a même pas été capable de gérer la France. Il avait promis de rester en dehors de la politique et qu'on n'entendrait plus parler de lui. Qu'il tienne ses promesses (même si ce n'est pas dans ses habitudes)! Le Monde peut tourner sans lui. Qu'il se soucie d'élever sa petite fille puisqu'il n'a apparemment pas eu le temps de s'occuper de ses fils. Quant à la Libye, tout le monde est certes content de ne plus voir Khadafi mais la méthode reste très contestable. La fin de Khadafi était barbare. Et on ne peut pas dire que la Libye soit aujourd'hui un Paradis. Il y aurait sans doute eu d'autres manières de faire tomber le régime. Sarkozy souffre d'un ego surdimensionné. Cette maladie se soigne. P.S. Mon ton est un peu sarcastique, pardonnez-moi, mais je n'aime pas les «y'a qu'à», donneurs de leçons, qui se croient indispensables, et dont le quotient intellectuel laisse à désirer. En revanche, j'ai le plus grand respect pour Hubert Védrine. Et je veux, moi aussi, que le massacre en Syrie cesse le plus tôt possible.

    G.F.

    07 h 33, le 08 août 2012

  • Sarkozy dit qu'il y a, dans la crise syrienne, "de grandes similitudes avec la crise libyenne". Personnellement j'adhère à l'analyse d'Hubert Védrine, authentique spécialiste des affaires internationales, qui a dit que les deux situations sont totalement différentes (interview France Info hier matin). Malheureusement pour Sarkozy, quoi qu'il fasse ou dise, il ne pourra jamais se débarrasser de ces deux monumentales erreurs qui ont entaché son quinquennat, celles d'avoir fait des deux tyrans, Kadhafi et Assad, des invités d'honneur en France.

    Robert Malek

    06 h 12, le 08 août 2012

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