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À La Une - Syrie

Assad aux Occidentaux : Nous sommes les seuls à savoir comment résoudre la crise

Attentat à la bombe devant le Palais de justice à Damas ; Ankara envoie ses blindés à la frontière syrienne ; Annan propose un gouvernement de transition.

Une mosquée complètement détruite par les bombardements à Homs. Handout/

Le président syrien Bachar el-Assad, dans une interview à la télévision publique iranienne, a exclu jeudi une solution imposée de l'étranger à la crise syrienne. "Aucun modèle qui ne serait pas syrien n'est acceptable car nous sommes les seuls à savoir comment résoudre le problème", a-t-il dit dans cette interview d'une heure.

 

Selon Assad, la Syrie est soumise aux pressions d'une partie de la communauté internationale en raison notamment de son soutien aux Palestiniens. Ces pressions internationales n'ont eu jusqu'ici aucun effet sur la Syrie et n'en auront pas à l'avenir, a-t-il assuré.

 

Le président syrien a ajouté que son régime avait lancé un programme de réformes mais que cela n'avait aucune importance aux yeux des "terroristes" qui le combattent depuis plus de quinze mois et des pays étrangers qui les soutiennent. Le devoir de mon gouvernement, a-t-il poursuivi, est de "détruire" ces terroristes afin de sauver des milliers de vies.

Il a affirmé que des éléments d'el-Qaëda combattaient dans les rangs des insurgés syriens sans que cela gêne les Etats-Unis.

 

Bachar el-Assad a par ailleurs accusé certains pays de vouloir faire capoter le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan et de chercher à faire porter la responsabilité de cet échec aux autorités de Damas.

Selon lui, une opération militaire comme celle conduite par l'Otan l'an dernier en Libye n'est pas possible dans son pays.

 

Il s'est félicité du soutien apporté par l'Iran à son gouvernement depuis le début du soulèvement en mars 2011 et a souligné que la Syrie ferait preuve en retour de "loyauté" envers Téhéran.

 

Il a également accusé les Occidentaux et certains pays arabes de soutenir militairement "en sous-main" la rébellion armée en Syrie. "Nous n'avons pas de preuves matérielles (...) montrant que ces pays interviennent (dans les affrontements armés), la plupart du temps leur soutien est caché et indirect, les gouvernements ne sont pas impliqués directement", a déclaré M. Assad. "Mais le lien est très clair, on peut le voir dans leurs positions politiques, et certains pays ont même annoncé leur soutien à la lutte armée".

 

 

Plus tôt dans la journée, un convoi d'une trentaine de véhicules blindés de l'armée turque a quitté la ville côtière d'Iskenderun, dans la province d'Hatay, pour se diriger vers la frontière syrienne située à une cinquantaine de kilomètres, rapporte jeudi la presse turque.

 

Selon l'agence de presse officielle Anatolie, des véhicules blindés de l'armée font également route vers des installations militaires à Sanliurfa, située près de la frontière, et dans la province d'Hatay, riveraine de la Syrie.

 

Selon Anatolie, ces véhicules vont être déployés le long de la frontière. Ce déploiement de l'armée turque survient une semaine après la destruction d'un avion de combat turc par l'armée syrienne. Tout en excluant un conflit armé avec Damas, Ankara a néanmoins prévenu son ancien allié que l'acte ne resterait "pas impuni".

 

Des funérailles massives à Dael, près de la ville rebelle de Deraa.

Photo Reuters

 

Par ailleurs, le médiateur international Kofi Annan a proposé la mise en place en Syrie d'un gouvernement de transition afin de trouver une solution politique au conflit.

 

Les principales puissances (Russie, Chine, Etats-Unis, Royaume uni, France) soutiennent cette idée qui sera discutée au cours de la réunion du Groupe d'action sur la Syrie samedi à Genève, ont précisé mercredi soir des diplomates aux Nations unies.

 

L'idée de ce gouvernement de coalition, qui inclurait des partisans du président Bachar el-Assad et des membres de l'opposition, fait partie de "lignes directrices et principes pour une transition" en Syrie que M. Annan a envoyées aux ministres des Affaires étrangères devant participer à la réunion de Genève.

 

L'opposition syrienne a déclaré jeudi qu'elle rejetterait ce plan s'il n'appelait pas explicitement au départ de Bachar el-Assad. "La proposition est encore trop vague pour nous mais je peux vous dire que si elle ne stipule pas clairement qu'Assad doit démissionner, elle sera inacceptable à nos yeux", a déclaré Samir Nachar, membre exécutif du Conseil national syrien (CNS).

 

 

Alors que les violences vont crescendo, faisant des centaines de morts ces deux dernières semaines, la situation ressemble de plus en plus à une guerre civile avec la multiplication des violences confessionnelles, a estimé la Commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU.

 

La Commission a souligné que "dans certaines régions, les combats ont les caractéristiques d'un conflit armé non international". Le rapport, qui fait état de "flagrantes violations des droits de l'Homme", souligne que le régime recourt aux "hélicoptères de combat et à l'artillerie dans le bombardement de quartiers entiers".

 

Une solution politique est réalisable en Syrie et la mission de l'UNSMIS indispensable, a néanmoins estimé le général Robert Mood, chef des observateurs de l'ONU en Syrie dont les activités sont suspendues depuis le 16 juin en raison de la poursuite des violences.

Pour le général Mood, le régime syrien et l'opposition armée "ont décidé qu'ils avaient plus à gagner en usant de la violence qu'en poursuivant la piste politique".

Soulignant le courage des quelque 300 observateurs sur place, le général Mood avertit: "On doit nous autoriser à faire notre boulot".

 

Un nouvel attentat a secoué le centre de Damas jeudi. Photo AFP

 

Jeudi, les bombardements de bastions rebelles et les combats faisaient rage, surtout à Homs et Deir Ezzor, faisant onze morts, au lendemain d'une des journées les plus sanglantes en 15 mois de conflit avec environ 150 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Un attentat à la bombe a été commis devant le Palais de justice dans le centre de Damas. "Deux bombes ont explosé dans le parking du Palais de justice dans le secteur de Marjé. Une troisième n'a pas explosé", a indiqué la télévision syrienne, en qualifiant l'attentat de "terroriste" mais sans dire dans l'immédiat s'il avait fait des victimes.

Une source policière sous couvert de l'anonymat a affirmé à l'AFP que deux bombes magnétiques ont explosé sous deux voitures de magistrats dans le parking à ciel ouvert, tandis qu'une troisième était en train d'être désamorcée.

La télévision syrienne a diffusé des images montrant de grosses fumées noires se dégageant du parking, avec de nombreuses voitures en feu et des pompiers tentant d'éteindre les flammes.

 

Mercredi dans la matinée, dans une attaque inédite visant une chaîne de télévision officielle, trois journalistes et quatre gardiens du siège d'Al-Ikhbariya près de Damas ont été tués et "d'autres personnes enlevées par (des) terroristes", selon l'agence officielle Sana.

 

Les médias en Syrie sont officiels ou proches du régime et, comme ce dernier, ne reconnaissent pas l'ampleur de la contestation assimilée à du "terrorisme".

 

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Selon Assad, la Syrie est soumise aux pressions d'une...

commentaires (2)

Gouvernement de transition ou CHUTE ! Tel est le choix.

SAKR LEBNAN

11 h 45, le 28 juin 2012

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Commentaires (2)

  • Gouvernement de transition ou CHUTE ! Tel est le choix.

    SAKR LEBNAN

    11 h 45, le 28 juin 2012

  • Gouvernement de transition , ou guerre civile le choix pour la Syrie devient minime . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    08 h 17, le 28 juin 2012

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