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À La Une - Révolte

Les observateurs en Syrie déplorent les violences qui entravent leur mission

Manifestations contre le régime et la Russie ; l’opposition se réunit à Istanbul.

Une photo prise d’Internet montre un panneau brandi hier par un manifestant à Alep : « Même s’il pleut de la dignité et de la liberté, il y aura toujours des idiots pour porter un parapluie... ».

Le chef de la mission de l’ONU, Robert Mood, a appelé hier les parties en conflit en Syrie à donner une chance à la mission des observateurs, selon lui limitée par les violences qui se sont accrues ces derniers jours, alors que la révolte est entrée dans son 16e mois. L’option militaire semble l’emporter sur le « désir de transition pacifique », a-t-il estimé au cours d’une conférence de presse à Damas, évoquant à la fois l’administration de Bachar el-Assad et les rebelles. Le général Mood a également appelé la communauté internationale à donner à la mission « un rôle qui serve mieux les aspirations du peuple syrien ». « La mission n’est pas immuable » et le Conseil de sécurité de l’ONU va revoir son mandat « dans les jours et semaines qui viennent », a-t-il souligné. Les observateurs ont plusieurs fois indiqué être entravés dans leurs mouvements et avoir été pris pour cibles au cours de leur mission.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a de son côté déploré que « les observateurs internationaux jouent désormais le rôle de témoins des meurtres ». « Le nombre de victimes a considérablement augmenté au cours du mois écoulé », souligne l’OSDH. « Nous appelons les observateurs internationaux à œuvrer pour l’application immédiate du plan de Kofi Annan et du cessez-le-feu (...) ou à rentrer chez eux », a dit l’OSDH.
Les violences ont encore fait au moins 36 nouvelles victimes hier, dont quatre manifestants, selon l’OSDH. Comme chaque vendredi depuis le début de la contestation, les militants antirégime ont manifesté hier, cette fois-ci sous le slogan « Toujours prêts à la forte mobilisation ». En outre, les bombardements se poursuivaient, notamment sur la ville de Homs où des dizaines de blessés sont privés de soins en l’absence de personnel spécialisé. Ainsi, dans la province de Homs, six civils ont été tués par les bombardements, dont une fillette à Ghajar, et quatre autres personnes à Homs même. Dans la région de Deraa, huit civils ont péri dans l’explosion d’une roquette devant une mosquée dans la ville de Bosra al-Cham et un civil a péri sous les tirs des forces de sécurité dans la localité de Namer. Les quatre manifestants ont, eux, été tués dans la ville d’Alep, selon l’OSDH, qui fait état également de plusieurs blessés lors de manifestations dans la région d’Alep. Toujours dans la région d’Alep, un civil a été tué alors que de violents combats opposaient à la périphérie d’Andane les rebelles aux forces régulières, qui tentent de prendre la ville. Des dizaines de manifestations se sont déroulées également dans les régions de Deir ez-Zor et de Damas. À Damas et dans ses environs, cinq civils ont péri, dont un tué par un tireur embusqué dans le quartier de Harasta, et une charge a explosé dans le quartier Midane. Dans la province d’Idleb, deux civils ont été tués, l’un dans l’explosion d’une roquette sur sa maison et l’autre par l’explosion de sa voiture. Et à Haffé, dans la province de Lattaquié, deux civils ont été tués. En outre, six soldats de l’armée régulière ont trouvé la mort dans des affrontements avec les rebelles dans les provinces d’Alep et de Homs.
Pour leur part, les comités locaux de coordination ont mis en ligne des vidéos montrant des manifestations hostiles à la Russie. « Mort à la Russie », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par les manifestants à Idleb, qui scandaient aussi des slogans antirégime. Des centaines de protestataires dans la ville de Hama dénonçaient également le soutien de Moscou au régime de Damas.

Nouvelle tuerie
En outre, l’OSDH a annoncé hier la découverte la veille de neuf corps, certains à la gorge tranchée, à Hamouria, dans la province de Damas. Selon le Conseil national syrien, il s’agit de fermiers qui ont aussi été amputés « des mains, des jambes et des parties génitales », dans un acte « inhumain » commis par le régime. D’autre part, l’agence de presse SANA a annoncé l’arrestation jeudi d’un « terroriste » qui projetait un attentat-suicide contre une mosquée de la capitale au moment de la prière.
Sur le plan diplomatique, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a qualifié de « constructive » une rencontre à Kaboul entre son adjoint, William Burns, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le dossier syrien sera au menu des entretiens du président américain, Barack Obama, avec ses homologues russe, Vladimir Poutine, et chinois, Hu Jintao, en marge du G20 la semaine prochaine. De son côté, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à l’ONU, Mark Lyall Grant, a déclaré que le temps presse en Syrie et que le Conseil de sécurité doit agir « beaucoup plus durement » pour mettre en œuvre le plan Annan.
Et à Istanbul, des représentants de groupes opposants syriens étaient réunis pour rechercher les moyens de mettre fin au morcellement de l’opposition. La réunion a débuté par un appel à l’unité formulé par les représentants d’une douzaine de pays arabes et européens invités à la conférence.
Enfin, au niveau humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dit être confronté à une situation d’urgence en Syrie, où il s’emploie à fournir de la nourriture et des soins à des milliers de civils. Le CICR est la seule organisation internationale disposant de personnel humanitaire en Syrie.

 

(Sources : agences et rédaction)

Le chef de la mission de l’ONU, Robert Mood, a appelé hier les parties en conflit en Syrie à donner une chance à la mission des observateurs, selon lui limitée par les violences qui se sont accrues ces derniers jours, alors que la révolte est entrée dans son 16e mois. L’option militaire semble l’emporter sur le « désir de transition pacifique », a-t-il estimé au cours d’une...

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