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À La Une - Exécutif

Électricité : Tout peut encore rebondir, avertit Mikati

Le chef du gouvernement libanais ne s’en félicite pas moins d’avoir réussi à réduire de cinq à deux ans la période de location des centrales. Ce qu’il veut : un coût inférieur à 400 millions de dollars. Et avec l’argent économisé, construire une centrale sur la terre ferme.

C’est une prestation en demi-teinte que Nagib Mikati a offerte hier au cours de l’émission de Marcel Ghanem, Kalam el-Nas, sur la LBC. D’une part, le chef du gouvernement s’est refusé à toute nouvelle polémique et a soigneusement évité de se laisser entraîner dans des critiques explicites à l’égard des ministres du bloc du Changement et de la Réforme, et en particulier celui de l’Énergie, Gebran Bassil.

 

Mais de l’autre, il s’est montré ferme au sujet du compromis passé la veille en Conseil des ministres sur la querelle de l’électricité, allant jusqu’à faire savoir que le dossier n’était pas encore clos et que la crise pouvait encore resurgir.

 

« Je suis un homme de compromis, mais je prends ça au sens positif », a déclaré M. Mikati. « Je suis chef du gouvernement, ma tâche est de défaire les nœuds. »

 

Admettant avoir lui-même haussé les enchères dans la question de l’électricité « pour pouvoir arriver à un compromis », il a dit : « Il faut de l’électricité, mais je dois faire attention au Trésor. On proposait 870 millions de dollars pour la location d’énergie durant 5 ans. J’ai obtenu (dans le principe) que l’on réduise le montant à moins de 400 millions. Avec la différence, je peux construire une centrale. »

 

« J’avais senti que rien n’avançait au sein de la commission ministérielle. C’est pourquoi j’ai élevé la voix », a ajouté le Premier ministre, précisant être parvenu à deux des trois objectifs qu’il s’était fixés au sujet de la location provisoire de centrales flottantes. « Nous avons réduit la période de location à deux ans au lieu de cinq, puis la quantité à 270 mégawatts au lieu de 360 MW. Il reste à parvenir au troisième objectif, qui est la réduction du coût. Si on parvient au prix que je veux, c’est d’accord, sinon il faudra une nouvelle adjudication, qui doit être mondiale et transparente », a-t-il insisté, refusant toutefois de préciser le chiffre qu’il vise.

 

Paraissant sur ce point incertain du résultat, il a souligné que « la crise de l’électricité n’est pas finie. Elle peut exploser encore ».

 

Prié de dire s’il s’agira d’un seul bateau ou de deux pour produire l’énergie électrique, il a indiqué que l’essentiel, c’est que l’accord porte sur la production de 270 mégawatts. « Que cela se fasse sur un, deux ou trois bateaux n’a pas d’importance. »

 

Mais dans le même temps, M. Mikati a nié des informations rapportées par la presse et citant des sources proches de lui selon lesquelles M. Bassil et le ministre des Finances Mohammad Safadi sont associés aux entreprises propriétaires des bateaux concernés.

 

« Je suis simplement soucieux du Trésor. Les gens veulent du courant au prix qui convient, c’est tout. Je ne tolère pas que les dépenses s’envolent. Tout est étudié au centime près », a-t-il martelé, tout en se défendant lui-même de toute corruption.

 

Il a aussi nié entraver l’action des ministres du bloc du Changement et de la Réforme. « Je fais confiance à Gebran Bassil. C’est l’un des ministres les plus compétents. S’il réussit, je réussis. C’est mon gouvernement après tout. »

Il a également nié toute mésentente durable avec M. Safadi. « Nous sommes plus alliés que jamais », a-t-il assuré.

Interrogé sur l’état piteux des télécommunications, il a, là aussi, salué la compétence du ministre concerné, Nicolas Sehnaoui, et promis que « dans trois mois, la situation va s’améliorer ». Quant au conflit entre le ministre et le directeur général d’Ogero, Abdel Menhem Youssef, il est d’ordre « politique », a noté M. Mikati. « Quand je dis à Sehnaoui : “Pourquoi ne réglez-vous pas votre problème avec Youssef”, il me répond : “Mon courant politique me l’interdit” . »

 

S’agissant du scandale des aliments avariés, le Premier ministre a affirmé que la plupart des stocks incriminés ont été détruits. « Je suis parfaitement rassuré sur cela. Mais le plus important, c’est le suivi » , a-t-il dit.

 

Sur la question syrienne, M. Mikati s’est efforcé une nouvelle fois de défendre sa politique consistant à « tenir le Liban à l’écart » de ce qui s’y passe. « Nous marchons entre des balles tirées de partout et nous tenons. Nous sommes sortis de l’isolement du gouvernement. Ma visite à Paris était très réussie. J’explique partout ma politique à ce sujet et tout le monde se montre compréhensif » , a-t-il martelé.

 

« Nous devons prendre la situation syrienne sous l’angle libanais. Je me préoccupe de tout le Liban. Notre position est unique par rapport à tous les autres pays du monde. Mais se tenir à l’écart ne veut pas dire que nous nous tenons à l’écart des questions humanitaires » , a-t-il souligné, affirmant en outre pouvoir « garantir qu’il n’y aura pas d’incursions syriennes au Liban ».

 

À la question de savoir s’il avait un conseil à donner au président syrien Bachar el-Assad, il a répondu : « Un ami reste un ami, mais je ne gouverne pas la Syrie. Mon souci, c’est le Liban. »

 

C’est une prestation en demi-teinte que Nagib Mikati a offerte hier au cours de l’émission de Marcel Ghanem, Kalam el-Nas, sur la LBC. D’une part, le chef du gouvernement s’est refusé à toute nouvelle polémique et a soigneusement évité de se laisser entraîner dans des critiques explicites à l’égard des ministres du bloc du Changement et de la Réforme, et en particulier celui...

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