Les médias libanais ont annoncé ce matin le décès de Nassib Lahoud, président du Mouvement du renouveau démocratique (RD). L'ancien député et ancien ministre est décédé à l'Hôtel Dieu où il avait été admis il y a quelques jours dans un état grave. M. Lahoud, 68 ans, luttait depuis des mois contre un cancer.
Nassib Lahoud était l'un des principaux ténors de la vie politique libanaise. "Le 14 Mars salue l’homme honnête engagé dans les causes de son pays", a déclaré la coalition libanaise, dans un communiqué en réaction au décès de M. Lahoud.
"L’Ambassade de France perd avec (Nassib Lahoud) une grande personnalité qui avait su pleinement s’engager au service de son pays et de son peuple, et qui aura marqué de son empreinte, l’histoire contemporaine du Liban, écrit, pour sa part, l'ambassade de France dans un communiqué. Nassib Lahoud était un grand patriote libanais et un ami cher de la France".
Jusqu’au bout, le chef du Renouveau démocratique (RD) aura été engagé dans la défense de ses principes nationaux. A la mi-novembre 2011, il avait estimé que la position adoptée par le Liban au Conseil de la Ligue arabe contre le gel de la participation de la Syrie à la Ligue "ne servait pas l’intérêt du pays tant au niveau intérieur qu’au niveau arabe". Cette position, avait ajouté M. Lahoud dans une déclaration à l’agence al-Markaziya, "contredit les valeurs et les principes que défend le Liban, place le pays face à la quasi-unanimité des Arabes, aux côtés d’une minorité isolée, et aggrave les divisions entre Libanais".
Quelques jours plus tôt, le RD, réuni sous sa présidence, s’était penché sur la "nette détérioration" de la situation politique, sécuritaire et socio-économique du Liban. Dans un communiqué, le RD avait lancé une mise en garde : "Il est impossible de continuer à dégringoler ainsi et impossible pour les Libanais de rester bras croisés à regarder l’État se disloquer davantage, surtout que d’autres peuples frères affichent leur détermination à tout sacrifier ou presque pour regagner leur liberté, leur dignité et leur droit à la démocratie".
Nassib Lahoud, né en 1944 à Baabdat, dans le Metn, a participé aux grandes étapes de la vie politique du Liban, dont la conférence de Taëf (Arabie saoudite), ayant mis fin à la guerre au Liban. M. Lahoud, qui tout au ong de sa carrière a exprimé son opposition aux ingérences syriennes au Liban, avait été élu député du Metn à plusieurs reprises. Il avait néanmoins perdu le scrutin de 2005. Nassib Lahoud avait également été ambassadeur du Liban aux Etats-Unis.
En 2001, il avait fondé, avec d’autres figures de la scène intellectuelle et politique libanaise, le Renouveau démocratique, un mouvement se présentant comme réformiste et laïc. Il a été également, à partir de 2001, l'un des piliers du Rassemblement de Kornet Chehwane qui avait incarné, dans le sillage du fameux Appel de Bkerké de septembre 2000, l'opposition chrétienne à la tutelle de la Syrie sur le Liban, plaçant ainsi les jalons de la Révolution du Cèdre au printemps 2005, après l'assassinat de Rafic Hariri. En 2007, M. Lahoud avait été candidat à la présidence de la République, soutenu par le 14 Mars. Cette coalition avait toutefois fini par avaliser l'élection de Michel Sleiman, à la suite des événements du 7 mais 2008 et de la conférence de Doha qui avait opté pour la candidature consensuelle de Sleiman.
Nassib Lahoud était l'un des principaux ténors de la vie politique...
commentaires (9)
Allah yerhamo. C'était un super monsieur. Digne et honnête.
Jean-Pierre EL KHOURY
15 h 55, le 02 février 2012