Rechercher
Rechercher

À La Une - Révolte

La justice internationale doit se saisir du dossier syrien, estime l'ONU

Alep rattrapée par la violence : au moins 25 morts dans des attentats à la voiture piégée.

Des enfants manifestants contre Bachar el-Assad à Kfarnabel, dans la province d'Idleb. Raad Al Fareas/Handout/

Les auteurs ou commanditaires de crimes contre l'humanité en Syrie doivent être poursuivis devant la Cour pénale internationale (CPI), a jugé vendredi le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies. "Cela adresserait un message très très fort à ceux qui dirigent la manoeuvre", a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay.

 

Selon le dernier bilan fourni le 12 décembre par l’ONU, la répression par les forces de Bachar el-Assad du mouvement de contestation né en mars 2011 a fait au moins 5.000 morts. Les militants évoquent le chiffre de 6.000 morts.

 

Vendredi, au moins 25 personnes ont été tuées dans deux attentats à la voiture piégée à Alep, la deuxième ville de Syrie, a rapporté la télévision d’Etat syrienne. Les attaques visaient, selon les médias officiels, un siège des forces de l'ordre et un bâtiment des renseignements militaires. Cette double attaque a également fait 175 blessés, a indiqué le ministère syrien de la Santé.

 

Des images de la télévision syrienne ont montré des gravats sur le sol souillé de sang, ainsi que des débris de voitures, près d'un bâtiment de cinq étages éventré. Les secouristes ramassaient des restes de membres humains, l'un d'eux a sorti un bout de pied d'un sac en plastique noir.

"C'est ça la liberté qu'ils revendiquent", criait un secouriste en montrant un bras en lambeaux et en faisant référence aux protestataires syriens. "C'est la liberté que Erdogan et Hamad demandent", déclarait un autre témoin, en référence aux Premiers ministres turc et qatari.

 

Le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé vendredi des pays arabes et occidentaux de soutenir les auteurs des attentats d'Alep, dans des courriers adressés aux secrétaires généraux de l'ONU et de la Ligue arabe. Le ministère, qui ne cite pas de pays précisément, accuse les Etats visés de "mener une campagne hostile à la Syrie sous des prétextes humanitaires alors qu'ils accueillent dans le même temps les groupes terroristes et les hommes armés sur leur sol".

 

La commission générale de la Révolution syrienne (CGRS), un groupe d'opposition, a pour sa part  accusé le régime affirmant que les attaques à Alep sont "une nouvelle mise en scène réalisée par le régime". Le colonel Maher Nouaïmi, porte-parole de l'armée syrienne libre (ASL), qui regroupe les militaires dissidents, a également accusé le régime syrien d'avoir commandité les deux attentats d'Alep "pour détourner l'attention" de la répression, notamment à Homs.

 

Photo de la télévision d'Etat/AFP

 

Homs, la ville rebelle, était toujours, aujourd'hui, la cible d'une violente répression. Quatre civils y ont été tués vendredi par les tirs des forces de sécurité, ont indiqué des militants. Les chars sont également entrés dans le quartier de Inchaat, que les soldats ratissaient maison par maison, a indiqué l'OSDH, précisant que "les troupes étaient toujours sur place vendredi matin, près du quartier de Baba Amr", cible d'un bombardement intensif des troupes depuis samedi dernier.

Entre samedi et mercredi soir, au moins 450 civils ont été tués à Homs, selon le chef de l'OSDH.

Le pouvoir a confirmé une opération à Homs mais affirmé que ses forces y pourchassaient les "groupes terroristes".

 

Jeudi,le président américain Barack Obama a dénoncé le "bain de sang atroce", alors que le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé déplorait le "massacre quotidien" en Syrie. La Turquie ne peut pas "regarder les Syriens se faire tuer tous les jours" sans que la "communauté internationale" n'agisse, a estimé, pour sa part, Ahmet Davutoglu.

 

Par ailleurs, "quatre soldats dissidents ont été tués dans des affrontements avec l'armée régulière qui se sont déroulés vendredi matin", à Dmeir, au nord-est de Damas, a indiqué l'OSDH. Dans la région de Deraa (sud), un soldat au moins a été tué dans des affrontements avec des déserteurs à Inkhel, selon la même source. Des combats similaires se sont déroulés dans la ville de Zabadani, à 40 km au nord de Damas, "toujours pilonnée" par l'armée syrienne, a ajouté l'OSDH.

Les forces de l'ordre poursuivaient dans le même temps leurs opérations dans plusieurs localités de la banlieue de Damas, comme à Daraya où elles étaient massivement déployées.

 

Du côté des protestataires, l’on entendait, en ce nouveau vendredi de manifestation, dénoncer le soutien de Moscou au régime syrien et son veto à une résolution onusienne, samedi dernier à l'ONU. "La Russie tue nos enfants, pouvait-on lire sur leur page Facebook "Syrian Revolution 2011".

A Riyad, le roi Abdallah a affirmé vendredi que la confiance dans l'ONU a été "ébranlée" après le veto russo-chinois. "Nous traversons des temps inquiétants et malheureusement ce qui s'est passé aux Nations unies est absolument regrettable", a dit le souverain saoudien dans une courte allocution télévisée. Mardi, les six monarchies du Golfe ont décidé d'expulser les ambassadeurs de Syrie et de retirer les leurs de Damas pour dénoncer le "massacre collectif" commis par le régime baasiste.

 

Le Conseil national syrien (CNS), la principale instance de représentation de l'opposition syrienne, a, pour sa part, dit espérer une reconnaissance par plusieurs pays arabes dans les tout prochains jours. Actuellement réuni au Qatar sous la présidence de Burhan Ghalioun, le CNS attend beaucoup des réunions dimanche au Caire de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

 

Les réunions du CNS à Doha doivent également se pencher sur les moyens de "renforcer le soutien aux jeunes révolutionnaires et à l'ASL", selon des membres de l'opposition.

 

Les auteurs ou commanditaires de crimes contre l'humanité en Syrie doivent être poursuivis devant la Cour pénale internationale (CPI), a jugé vendredi le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies. "Cela adresserait un message très très fort à ceux qui dirigent la manoeuvre", a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l'homme, Navi...

commentaires (8)

Cet attentat n'a rien à voir avec la révolution Ceci "pue" la 5e colonne et un attentat fait par des agents douteux qui voudraient tuer sans raison Tout comme les crimes commis par les taliban, la Elkaeda, ce sont des assassinats qui n'ont rien à voir avec la liberté. Je suis sûr qu'aucune des 2 parties présentes sur le terrain se combattant (cad Le parti Baas vs le peuple syrien) n'ont à voir quoique ce soit avec cet attentat. Pq Assad accuse t il "des agents étrangers" d'avoir commis l'attentat contre Moughnieh en plein Damas et n'accuse t il pas aussi des agents étrangers dans cet attentat?

Jean-Pierre EL KHOURY

10 h 40, le 10 février 2012

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Cet attentat n'a rien à voir avec la révolution Ceci "pue" la 5e colonne et un attentat fait par des agents douteux qui voudraient tuer sans raison Tout comme les crimes commis par les taliban, la Elkaeda, ce sont des assassinats qui n'ont rien à voir avec la liberté. Je suis sûr qu'aucune des 2 parties présentes sur le terrain se combattant (cad Le parti Baas vs le peuple syrien) n'ont à voir quoique ce soit avec cet attentat. Pq Assad accuse t il "des agents étrangers" d'avoir commis l'attentat contre Moughnieh en plein Damas et n'accuse t il pas aussi des agents étrangers dans cet attentat?

    Jean-Pierre EL KHOURY

    10 h 40, le 10 février 2012

  • Ils vont essuyer le Sol avec ; Ce "Baassdiot" ! Comme Kadhafi. Et sur l'esplanade de la grande Mosquée d'Alep !La veuve chrétienne alépine de Michel Seurat aura ainsi eue sa revanche.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    10 h 10, le 10 février 2012

  • Des "suggestions" n'est-ce pas, ne pouvant être "dignes" que de zélés "Kapos" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    08 h 37, le 10 février 2012

  • Alep : le glas a sonné ! c'est bien la fin et des despotes et de leurs valets.

    SAKR LEBNAN

    08 h 37, le 10 février 2012

  • - - Le Modus Operandi utilisé par ces terroristes pour tuer un maximum de personnes innocentes est désormais connu et reconnu du monde entier , reste à les éradiquer avec leurs commanditaires de la carte du monde , ce temps est arrivé et leur extinction ou extermination à commencé .

    JABBOUR André

    07 h 17, le 10 février 2012

  • Avec Alep à présent, la donne a changé ! C'est le véritable début de la FIN. Merci la Turquie !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    07 h 13, le 10 février 2012

  • L'Occident, en soutenant toujours les opposants ne trouve pas une solution pacifique au conflit syrien qui risque de tourner en une longue guerre civile d'extermination . Encourager le dialogue ne serait -il pas le plus court chemin ? Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 25, le 10 février 2012

  • - - Voilà ce que font ces terroristes qui utilisent des méthodes fanatiques importées d'Afghanistan , du Pakistan et de bien d'autres endroits de la planète , qui se trouvent encouragés , équipés et financés par quelques valets d'ICI et d'ailleurs avec une couverture médiatique bien ciblée au nom d'Allah , acceptée et cautionnée malheureusement par un occident qui porte des oeillères aux couleurs vertes pétrolières de quelques régimes fanatiques camouflés et déguisés en soutanes désertiques et souvent en cols blancs pour la parade hypocrite ..

    JABBOUR André

    05 h 01, le 10 février 2012

Retour en haut