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À La Une - Scandale Karachi

Le Franco-Libanais Ziad Takieddine contre-attaque

"Bouc émissaire d'une tentative d'élimination politique, je réagis et je témoigne", écrit-il dans "L'ami encombrant".

Dans "L'ami encombrant", Ziad Takieddine règle ses comptes avec le monde politico-judiciaire français. Photo AFP    

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, personnage central de l'affaire Karachi, contre-attaque dans "L'ami encombrant", ouvrage à paraître jeudi, y clamant son innocence et prévenant qu'il refusait d'en devenir "le bouc émissaire".


"Bouc émissaire d'une tentative d'élimination politique, je réagis et je témoigne", se justifie-t-il dans un livre dans lequel il s'en prend notamment au juge Renaud Van Ruymbeke qui l'a mis en examen à l'automne.

Il explique aussi refuser d'être "un dommage collatéral d'une lutte implacable pour le pouvoir et les parts de marché".


Dans le livre, l'homme d'affaires se défend à nouveau d'avoir joué un rôle dans le contrat d'armement Agosta (portant sur la vente de sous-marins) en 1994, avec le Pakistan, dont la justice cherche à établir si des rétrocommissions auraient pu contribuer au financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

 

L'ouvrage de Takieddine


Ziad Takieddine admet en revanche volontiers son intervention, décisive selon lui, dans le contrat Sawari II, avec l'Arabie Saoudite (portant sur la livraison de frégates). C'est dans ce contexte qu'il avait renoué avec François Léotard, alors ministre de la Défense, et rencontré Renaud Donnedieu de Vabres et Nicolas Bazire, également mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi.
Mais "je n'ai pas touché un centime de la France, j'ai été rémunéré uniquement par l'Arabie Saoudite", répète-t-il en niant toute participation à un éventuel financement de la campagne Balladur.

La véritable affaire débute selon lui juste après, avec la victoire de Jacques Chirac et le "détournement illégal des commissions", plus de 1,5 milliard de francs, vers d'autres destinataires. Il pointe du doigt les réseaux chiraquiens.

Les juges ont récemment obtenu d'étendre leur enquête à l'après-1995.
"Voilà l'affaire d'Etat que tout le monde veut occulter", assène M. Takieddine.


Après Sawari II, d'autres missions lui sont confiées, raconte-t-il : toujours avec l'Arabie Saoudite, la Colombie, la Syrie, la Libye, avec notamment la libération des infirmières bulgares, au lendemain de la présidentielle de 2007.
"C'est moi qui ai suggéré le nom de Cécilia Sarkozy", affirme-t-il au sujet des infirmières, que l'ex épouse de Nicolas Sarkozy était allée chercher en Libye. Les tractations menées avec Claude Guéant aboutissent, après quelques revirements et une garantie de 135 millions de dollars demandée à la dernière minute, finalement endossée par le Qatar.


Ziad Takieddine raconte aussi ses rencontres avec Brice Hortefeux et Jean-François Copé, qui datent de 2002. Mais "je n'ai jamais reconnu quiconque comme ami. Ce sont des accointances intéressées", écrit-il. Mais s'il concède avoir été généreux, il n'a "rien demandé en échange".


Sa rencontre avec Claude Guéant date de 2003. C'est Ziad Takieddine qui contacte le bras droit de Nicolas Sarkozy pour travailler sur le contrat Miksa de surveillance des frontières en Arabie Saoudite, un projet qui ne verra pas le jour, tué dans l'oeuf selon lui par la guerre entre sarkozystes et chiraquiens.

 

(L'ami encombrant, Ed. du Moment, 204 pages, 14,50 euros)



 

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