Des travaux à Ramlet el-Baïda remettent la plage au cœur du débat

C'est à l'aide de bulldozers qu'ont été démolis hier un petit café situé sur la plage de Ramlet el-Baïda, à même le sable, ainsi qu'un petit escalier, tous deux construits par la municipalité. Les faits ont été déplorés hier par plusieurs défenseurs de l'environnement sur les réseaux sociaux, et des photos ont été prises par plusieurs témoins.
Il semble que les « propriétaires » d'une partie de la plage veulent faire le vide dans cet endroit. Serait-ce dans l'objectif de le vendre ?
Ce n'est pas la première fois que cette plage défraie la chronique : à la veille des élections municipales, en avril, l'ancien conseil municipal avait annoncé sa volonté d'acheter « trois parcelles de terrain privé » sur la plage pour la somme de 4 300 dollars le mètre, donc quelque 120 millions de dollars. Cela avait provoqué un grand tollé et la colère de militants de la société civile qui considèrent que le sable ne peut être un terrain privé, suivant la loi qui régit le littoral datant de 1925. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Ghazi Zeaïter, avait alors demandé au mohafez Ziad Chbib de refuser l'achat de ces parcelles.
Interrogé hier en soirée, le militant Raja Noujaim déplore ce qui s'est passé hier, notamment la démolition de l'escalier et d'une petite installation en bois construits par la municipalité elle-même. « Le président du conseil municipal Jamal Itani est passé par l'endroit durant l'après-midi, après la fin de la démolition, poursuit-il. Il a assuré que le conseil municipal construira un autre escalier » pour le peuple, « sans dire à quel niveau ! De qui se moque-t-il ? Pourquoi ne s'est-il pas déplacé avant pour empêcher ce nouvel abus, ainsi que le mohafez ? »
Nous n'avons pas encore pu sonder M. Itani pour un commentaire.