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Moyen Orient et Monde - Golfe

Bahreïn sous le feu des critiques après la déchéance de nationalité d’un chef chiite

Riyad assure le royaume de « sa solidarité » ; sit-in devant la résidence du cheikh Issa Qassem.

Des partisans du cheikh chiite Issa Qassem faisant un sit-in devant sa maison, dans le village de Diraz. Hamad I. Mohammad/Reuters

Le royaume de Bahreïn était hier sous le feu des critiques au lendemain du retrait de la nationalité du plus haut dignitaire chiite du pays. Cheikh Issa Qassem, 75 ans, chef spirituel de la majorité chiite et critique du pouvoir sunnite à Bahreïn, a été déchu hier de sa nationalité par le ministère de l'Intérieur qui l'accuse d'« encourager le confessionnalisme » et de « servir des intérêts étrangers », en allusion à l'Iran.
À Téhéran, le général Qassem Soleimani, haut responsable des gardiens de la révolution, a prévenu que Manama « sait sûrement que l'agression contre l'ayatollah Issa Qassem est une ligne rouge qui, une fois franchie, va enflammer Bahreïn et toute la région ». Le régime de Manama « devrait (aussi) savoir qu'insulter l'ayatollah Issa Qassem et poursuivre une pression intense sur le peuple de Bahreïn va marquer le début d'une sanglante intifada (insurrection) », a-t-il ajouté.

États-Unis « troublés »
Parallèlement à l'Iran, les États-Unis ont vivement dénoncé la décision des autorités bahreïnies. « Nous demeurons profondément troublés par cette pratique du gouvernement bahreïni qui consiste à arbitrairement déchoir de leur nationalité ses citoyens », a déclaré John Kirby, le porte-parole du département d'État, en s'inquiétant du risque de rendre des dissidents apatrides.
À Genève, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme s'est dit « très préoccupé par l'intensification de la répression des libertés d'expression et d'association, ainsi que du droit à la nationalité ». « Nous demandons aux autorités bahreïnies de désamorcer la situation au lieu de prendre des mesures dommageables », a déclaré une porte-parole du haut-commissariat, Ravina Shamdasanin, appelant à « la libération de tous ceux qui ont été détenus pour l'exercice de leurs droits humains ».
Des organisations de défense des droits de l'homme reprochent au pouvoir dirigé par une dynastie sunnite d'alimenter lui-même la violence en réprimant la contestation animée par la majorité chiite qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle. Les autorités cherchent à « faire taire toute forme de critique », a estimé le Bahrain Center for Human Rights (BCHR). Pour cette ONG locale proche de l'opposition, la révocation de la nationalité de cheikh Issa Qassem s'inscrit « dans le cadre d'une répression croissante des libertés ».
En revanche, l'Arabie saoudite a assuré Bahreïn de « sa solidarité » et défendu les mesures prises pour « préserver sa sécurité et sa stabilité », dans un communiqué de son Conseil des ministres hier.

Tension montée d'un cran
La tension, déjà vive à Bahreïn où la majorité chiite s'estime victime d'une répression systématique, est montée d'un cran après l'annonce de la mesure contre cheikh Issa Qassem. Des milliers de personnes ont manifesté à Diraz, le village natal du cheikh à l'ouest de la capitale Manama, malgré un déploiement massif des forces de sécurité. Après cette manifestation, ponctuée par des slogans hostiles au roi Hamad ben Issa al-Khalifa, des dizaines de protestataires ont entamé un sit-in devant la résidence d'Issa Qassem.
La tension était montée ces derniers jours, notamment après l'arrestation le 14 juin de l'opposant et militant des droits de l'homme, Nabil Rajab, pour propagation de fausses nouvelles. Sa garde à vue a été prolongée hier « de huit jours », a indiqué une source judiciaire.

(Sources : agences)

Le royaume de Bahreïn était hier sous le feu des critiques au lendemain du retrait de la nationalité du plus haut dignitaire chiite du pays. Cheikh Issa Qassem, 75 ans, chef spirituel de la majorité chiite et critique du pouvoir sunnite à Bahreïn, a été déchu hier de sa nationalité par le ministère de l'Intérieur qui l'accuse d'« encourager le confessionnalisme » et de « servir...

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