Saïda : bataille éminemment politique et pronostics en faveur de la liste appuyée par le Futur

Trois listes croisent le fer pour les municipales de demain, dimanche, à Saïda qui compte quelque 60 000 électeurs. La liste de l'actuel chef de la municipalité, Mohammad Saoudi, soutenue par le courant du Futur, est donnée grande favorite et pourrait rafler les sièges de la municipalité dans une bataille qui s'annonce toutefois ardue entre les différentes factions politiques représentées dans la ville.

M. Saoudi se présente cette année à la tête d'une liste qui compte des représentants du courant du Futur, de la Jamaa islamiya et des partisans de l'ancien chef de la municipalité Abdel Rahmane Bizri, ce dernier ayant décidé de rallier les rangs de Saoudi cette année. Cette liste bénéficie également du soutien du mouvement Amal et du Hezbollah. Ahmad Hariri, secrétaire général du courant du Futur, qui faisait partie des candidats de la liste, s'est finalement retiré au profit d'Ibrahim Hariri, un ingénieur membre de sa famille.
Cette équipe sera opposée à une autre appuyée par l'Organisation populaire nassérienne et présidée par Bilal Chaaban. Une troisième liste non complète et présidée par Ali Cheikh Ammar se présente comme une liste islamique qui tente de redonner à la ville son cachet islamique. Elle compte parmi ses membres des partisans du cheikh Ahmad al-Assir, actuellement incarcéré et jugé pour avoir combattu l'armée en 2013 à Abra, non loin de Saïda.

(Lire aussi : Au Liban-Sud, une crise de confiance entre le Hezbollah et l’électorat chiite)

La bataille se jouera principalement entre les deux premières listes, selon une source digne de foi qui ajoute que « les islamistes savent qu'ils ne vont pas gagner mais ils veulent juste faire entendre leur voix ». Et cette source d'ajouter que les candidats nassériens ont un discours, axé sur la lutte contre la corruption et le changement du régime, qui n'est pas adapté aux municipales. « Ce n'est pas la municipalité qui est responsable des problèmes relatifs à l'électricité par exemple », relève la même source.

Un taux de participation en baisse
Y aura-t-il un taux de participation satisfaisant ce dimanche ? La question semble inquiéter les candidats car un taux faible pourrait être interprété comme une perte de popularité. En 2010, près de 58 % des électeurs avaient effectivement voté mais ce chiffre semble être revu à la baisse cette année. « La véritable bataille sera celle du taux de participation. Tout recul dans ce taux sera néfaste pour tous les acteurs de ces élections », indique la source précitée à L'Orient-Le Jour. « Une participation élevée est dans l'intérêt de la liste appuyée par le courant du Futur, précise la source. La liste appuyée par les nassériens a intérêt à ce qu'il n'y ait pas beaucoup d'écart avec l'équipe de Saoudi. Leur but est d'amoindrir l'écart alors que celui du Futur est de le creuser, souligne-t-elle. Quant aux islamistes, ils seront chanceux s'ils arrivent à avoir mille voix. »

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