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À La Une - Syrie

Les forces de sécurité donnent l'assaut à la prison de Hama

"Il y a des évanouissements et des cas de suffocation", selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les forces de sécurité syriennes ont donné l'assaut vendredi en fin de journée à la prison de Hama, dans le centre du pays, afin de mater une mutinerie. Photo d'archives AFP

Les forces de sécurité syriennes ont donné l'assaut vendredi en fin de journée à la prison de Hama, dans le centre du pays, afin de mater une mutinerie qui avait commencé lundi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Elles ont tiré des grenades lacrymogènes à l'intérieur de la prison, après avoir arrêté des proches de détenus qui s'étaient rassemblés autour du bâtiment, inquiets du sort des prisonniers", a précisé l'OSDH.

Une vidéo de l'intérieur de la prison partagée par des militants sur les réseaux sociaux montre un long couloir sombre, des flammes et de la fumée tandis qu'un détenu parle de "cas de suffocation aigus" et dit qu'il se trouve dans la prison de Hama et que ce sont des images prises ce 6 mai.
On y entend aussi des tirs, des prisonniers qui scandent "Dieu est le plus grand" et d'autres qui toussent.
"Il y a des évanouissements et des cas de suffocation", selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

La mutinerie a éclaté lundi, les détenus prenant en otage une dizaine de gardes pour empêcher le transfèrement de prisonniers vers la prison de Saydnaya, près de Damas, où de nombreuses mises à mort de détenus ont été recensées. Les autorités ont depuis le début de la mutinerie relâché 46 prisonniers, selon l'OSDH.

Les Comités locaux de coordination (LCC), un important réseau de militants syriens, avaient indiqué plus tôt dans l'après-midi que les forces de sécurité encerclaient la prison depuis quelques jours et que 800 détenus protestaient contre les conditions de détention ainsi que les peines de mort visant plusieurs dizaines de prisonniers.

 

 

Les détenus réclamaient des procès et l'abandon du transfèrement à la prison militaire de Saydnaya, explique M. Abdel Rahmane. Il a expliqué que l'assaut avait été donné après l'échec des négociations entre les autorités et les détenus. Vendredi, l'eau et le courant électrique étaient toujours coupés mais les autorités de la prison ont permis l'entrée de nourriture, a-t-il ajouté.

Le Haut comité des négociations (HCN), réunissant les principaux groupes rebelles et de l'opposition, avait appelé tôt vendredi les organisations internationales "à intervenir pour empêcher un massacre imminent" des détenus dans la prison. Le HCN a aussi exhorté la communauté internationale à "assumer ses responsabilités et empêcher des représailles du régime à l'encontre des détenus".

La France a fait part de son inquiétude et mis en garde contre le risque de "représailles meurtrières de la part du régime" pour mettre fin à une révolte de détenus. Un grand nombre d'entre eux sont des prisonniers politiques appartenant aux groupes d'opposition, selon le Quai d'Orsay, qui appelle les alliés de Damas à faire pression "pour éviter un nouveau massacre en Syrie".
L'ONU a également fait part de sa préoccupation concernant la situation dans la prison de Hama.

Plus de 200.000 personnes ont été détenues dans les prisons du régime depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, selon l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau d'informateurs à travers le pays.
Plusieurs dizaines de milliers de prisonniers politiques seraient morts sous la torture, 14.000 cas ayant été répertoriés par l'OSDH.
Déclenché par la répression brutale de manifestations pro-démocratie en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 270.000 morts.

 

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