Marek Maitala : Mon objectif est de participer un jour aux Jeux olympiques

Le jeune cavalier Marek Maitala (20 ans) du Dbaye Country Club a réalisé un véritable exploit en remportant la médaille d'or à la grande finale du WJC qui s'est tenue il y a quelques jours à Rabat. Cette compétition réunit chaque année les cavaliers qui ont obtenu les meilleurs résultats parmi des pôles de cinq pays lors du concours du WJC qui se tient au préalable dans leurs pays respectifs. Nous avons tenu à poser quelques questions au champion qui a rapporté au Liban sa toute première médaille d'or dans cette discipline.

Raconte-nous comment est née ta passion pour l'équitation ?
Dès l'âge de 7 ans, je regardais ma cousine Jasmine Busson concourir à cheval avec succès et cela m'a donné envie de pratiquer ce sport.

Retrace-nous ton parcours.
J'ai donc commencé à 7 ans à monter à cheval, puis à 9 ans j'ai eu mon propre poney avec lequel j'ai fait mes premiers parcours dont un Children International en Syrie à 11 ans. Ainsi, j'ai remporté une des compétitions à cette occasion. Dès 12 ans, j'ai eu ma première jument belge « Valse De Vienne » qui m'a permis de gagner plusieurs parcours au Liban. À 16 ans, encouragé et accompagné par Jasmine, j'ai participé à un concours international « Horse and Dreams » à Hagen, en Allemagne, sur un cheval prêté par elle et j'ai remporté la 1re place de la finale 1,25 m alors qu'elle-même remportait celle de 1,35 m.
Par la suite, j'ai remporté trois années le WJC tenu au Liban, ce qui m'a qualifié pour trois finales, une au Venezuela où j'ai participé et suis arrivé en demi-finale, une en Afrique du Sud, où je n'ai pas pu m'y rendre, et cette dernière au Maroc.

Tu viens de signer un exploit à Rabat, quel sentiment cela t'a procuré ?
Pour être honnête, j'y suis allé avec l'objectif d'essayer d'arriver sur le podium, donc parmi les trois premiers, et lors du dernier round, le barrage, je n'avais en tête que l'idée de faire de mon mieux sans penser à l'enjeu. J'ai eu la chance d'avoir un bon cheval Lansquenet Du Bips bien que pas très jeune et avec lequel je me suis bien entendu. Mon seul souci était que ce cheval avait la réputation de ne pas être très rapide et il m'a fallu réfléchir avec mon entraîneur Toni Assaf à la meilleure façon de couper devant les obstacles pour gagner du temps dans le barrage où la vitesse est primordiale.
Tous les chevaux qui participaient avaient la possibilité de gagner et parmi les cavaliers, certains avaient beaucoup plus d'expérience que moi. Vingt-deux cavaliers (de 16 à 50 ans) de 18 nationalités différentes ont été qualifiés pour cette finale et ont représenté chacun cinq pays par région lors de trois compétitions successives avec une grande finale de deux rounds plus un barrage (parcours contre la montre) pour le podium. Un tirage au sort le premier jour a attribué à chaque cavalier un cheval prêté par le Maroc et ceci pour toute la durée de la compétition.
Je me suis classé second le premier jour dans la première compétition de qualification. Fort de ce succès, je signai alors le meilleur temps lors du second jour. Le dernier jour avec trois sans-faute, dont un barrage spectaculaire, je remportai cette finale sous les applaudissements nourris d'un public favorablement impressionné par ma prestation.
Évidemment, je vis un rêve et ceci m'a permis de réaliser que cette passion est toute ma vie et que je suis capable d'en faire mon métier et d'arriver à un niveau international.

Tu bénéficies du soutien de la FEL, du ministère, et qu'en est-il des sponsors ?
J'ai le soutien total de la FEL, mais pas sur le plan financier puisque malheureusement elle n'en a pas les moyens, et le ministère vient juste de se manifester en m'accueillant avec des félicitations. Quant aux sponsors, je n'en ai pas encore, mais pour pouvoir continuer à concourir à un niveau international et à représenter le Liban, avoir des sponsors est une nécessité absolue.
Jusqu'à présent, mes parents ont beaucoup sacrifié pour me permettre d'en arriver là, mais à ce stade, cela ne suffit plus. Par ailleurs, au Maroc, quelques représentants de fédérations m'ont invité à venir participer à des concours dans leurs pays.

Quels sont tes objectifs ?
Terminer mon diplôme à l'AUB (dernière année) et continuer à monter à cheval, à concourir ici et ailleurs, et pourquoi pas un jour les Olympiades si on m'en donne les moyens.

Un dernier mot ?
Je tiens avant tout à remercier mon entraîneur et ami Toni Assaf qui m'a accompagné à Rabat et qui m'a permis d'arriver à ce résultat. Lui-même est un cavalier hors pair et je souhaite un jour être à son niveau. Je tiens aussi à remercier Joe Abboud mon ami et propriétaire du DCC ainsi que Georges Abboud, vice-président de la FEL, pour avoir cru en moi, m'avoir soutenu et encouragé continuellement. Grâce à la confiance qu'ils m'ont accordée en me prêtant régulièrement des chevaux à monter et grâce à leur gérance du club et des chevaux, j'ai pu progresser et m'améliorer. Merci aussi à toute ma famille.