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Moyen Orient et Monde - Loi sur le travail

Le Parlement français en quête de compromis

Hollande défend un « texte de progrès » ; la contestation se poursuit.

Hier à Toulouse, les opposants à la loi sur le travail ont tenu une énième manifestation. Rémy Gabalda/AFP

Le président français François Hollande a défendu hier la réforme du droit du travail, contestée dans la rue et qui arrive au Parlement à la recherche d'un difficile compromis. Cette réforme est « un compromis dynamique et juste (...). C'est un texte de progrès », a déclaré M. Hollande, alors que les opposants s'exprimaient à nouveau lors de défilés et de rassemblements dans toute la France. À Paris, une soixantaine de manifestants ont organisé un sit-in dès hier matin près de l'Assemblée nationale pour interpeller à leur arrivée les députés, eux-mêmes très divisés sur ce texte. À la mi-journée, d'autres manifestants plus nombreux convergeaient vers l'esplanade des Invalides, non loin de l'Assemblée.
À un an de la prochaine élection présidentielle, le projet de loi est probablement le dernier texte d'envergure du quinquennat de M. Hollande, mais il est aussi celui qui aura fait descendre le plus de Français de gauche dans la rue. Depuis le 9 mars, plusieurs syndicats de salariés et d'étudiants ont organisé une demi-douzaine de manifestations nationales, dont plusieurs ont été entachées de violences. La mobilisation, à son comble le 31 mars avec 390 000 manifestants dans toute la France selon les autorités, a également débouché sur le mouvement citoyen Nuit debout qui campe, chaque soir depuis un mois, sur la place de la République, dans le centre de Paris.
La réforme vise à donner plus de souplesse aux entreprises, notamment en matière d'aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles de licenciement économique. Mais ses détracteurs jugent qu'elle risque d'aggraver la précarité pour les salariés, notamment les jeunes. Pour les entreprises, ce texte « va procurer lisibilité et adaptation. Elles en ont besoin et notamment pour embaucher », a argumenté M. Hollande. Et les salariés « vont pouvoir disposer à travers leurs organisations syndicales d'une capacité accrue d'agir dans le cadre de la négociation collective ».
Face à la grogne, le gouvernement a déjà lâché du lest, notamment en renonçant à fixer un plafond pour les indemnités à verser en cas de licenciements abusifs. Les syndicats réformistes estiment que le texte va maintenant dans le bon sens, mais le patronat exhorte les députés à revenir à « l'esprit initial » du texte.

Baisse des impôts
Outre les communistes ou certains écologistes, plusieurs députés socialistes menacent de ne pas voter le projet de loi en l'état. À l'heure actuelle, « il manque près de 40 voix pour obtenir une majorité et voter la loi », a estimé le rapporteur du texte, le député Christophe Sirugue. Pour rallier des soutiens, le projet devrait être encore amendé lors des dix jours d'examen en séance plénière, avant un vote solennel des députés le 17 mai. En dernier recours, le gouvernement pourrait recourir à une arme constitutionnelle dont il a déjà fait usage pour obtenir le passage d'une autre réforme économique contestée en 2015. Mais, y avoir recours risquerait de froisser encore plus une partie des électeurs de gauche qui, selon les sondages, sont largement insatisfaits du bilan de M. Hollande.
Malgré une impopularité record (environ 15 % d'opinions favorables seulement), le chef de l'État, qui n'a pas officiellement déclaré ses intentions pour le scrutin de 2017, semble se préparer à une nouvelle candidature et soigne son électorat. M. Hollande a ainsi promis hier une « baisse » des impôts pour les « plus modestes » en 2017. Et après une revalorisation des salaires des fonctionnaires, son gouvernement doit annoncer une prime pour les instituteurs.
(Source : AFP)

Le président français François Hollande a défendu hier la réforme du droit du travail, contestée dans la rue et qui arrive au Parlement à la recherche d'un difficile compromis. Cette réforme est « un compromis dynamique et juste (...). C'est un texte de progrès », a déclaré M. Hollande, alors que les opposants s'exprimaient à nouveau lors de défilés et de rassemblements dans...
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