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Sport - Jeux olympiques - Rio 2016

À J -100, rien ne va plus au Brésil

Même si les stades sont prêts pour accueillir les dieux de l'Olympe, le CIO ne s'inquiète pas moins de la descente aux enfers (politique
et économique) du pays hôte des JO d'été.

À 100 jours du coup d'envoi des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, les stades sont prêts pour accueillir les dieux de l'Olympe, mais le Comité international olympique (CIO) s'inquiète de la descente aux enfers du Brésil, ébranlé par une gravissime crise politique et économique.
Les projecteurs sont braqués sur la capitale Brasilia. Et c'est dans l'indifférence générale que des milliers d'ouvriers s'affairent à Rio aux ultimes préparatifs des premiers JO de l'histoire en Amérique du Sud. Car le séisme politique qui secoue le Brésil a relégué au second plan les inquiétudes sur l'achèvement des travaux du métro, la menace du virus Zika ou la pollution de la baie carte postale de Rio.
Le roi du sprint mondial, Usain Bolt, décrochera-t-il les dernières médailles d'or de sa carrière sous la bénédiction de la statue du Christ Rédempteur? Les Brésiliens se demandent plutôt qui de l'impopulaire présidente Dilma Rousseff, au bord de la destitution, ou de son vice-président « conspirateur » Michel Temer déclarera les Jeux ouverts, le 5 août, au légendaire stade Maracana, devant des centaines de millions de téléspectateurs. L'instabilité politique, la crise économique, les imprévisibles développements de l'énorme scandale de corruption Petrobras et la mauvaise humeur des Brésiliens vont-ils ternir la grande fête planétaire du sport? Malgré les discours rassurants du CIO et des autorités, l'inquiétude est palpable.

Regrets en vue ?
Le 2 octobre 2009 à Copenhague, en élisant Rio, les délégués du CIO étaient loin d'imaginer que, sept ans plus tard, la jeune démocratie brésilienne traverserait sa pire crise politique depuis la fin de la dictature en 1985, sa plus grave récession économique depuis les années 1930. Le Brésil émergent, porté par le boom des matières premières, affichait une croissance économique insolente alors que les grandes puissances industrielles vacillaient, en pleine crise financière des subprimes.
Les JO de Rio, deux ans après le Mondial 2014, devaient marquer l'apothéose de l'avènement du Brésil au premier plan de la scène mondiale. «Vous ne le regretterez pas!» avait lancé aux délégués l'ouvrier-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarnation de la «success story» brésilienne. Lula est aujourd'hui soupçonné de corruption. Et son héritière politique Dilma Rousseff risque une humiliante destitution pour maquillage des comptes publics. Mi-mai, les sénateurs vont selon toute vraisemblance prononcer la mise en accusation de Mme Rousseff et l'écarter du pouvoir pour un maximum de six mois, en attendant un jugement final. Nul ne sait s'il interviendra avant ou après les Jeux olympiques.
Dans ce contexte explosif, le CIO s'efforce de faire bonne figure. «Ce sera le grand moment du Brésil et ce seront les Jeux du Brésil», a affirmé jeudi dernier son président Thomas Bach, lors de l'allumage de la flamme des Jeux de Rio sur le site antique d'Olympie en Grèce. La flamme «apporte le message que notre cher Brésil peut et va être uni», s'est aventuré le président du comité organisateur Rio 2016, Carlos Nuzmann, en l'absence notable de Mme Rousseff ce jour-là. Mais il a bien dû l'admettre: le Brésil navigue «dans les eaux les plus difficiles que le mouvement olympique ait connues».
Rio de Janeiro a pourtant rempli ses devoirs, hormis l'échec cuisant de la dépollution de la baie de Guanabara où se dérouleront les épreuves de voile, à l'ombre du Pain de sucre. Loin de la préparation chaotique du Mondial 2014, budgets et délais ont été tenus: les installations sportives sont prêtes à 98%. Reste à poser la piste d'athlétisme au stade olympique. Seuls réels motifs d'inquiétude pour les compétitions, les retards accumulés du vélodrome, dont le parquet n'a toujours pas été posé.

Métro en retard
Le gros point d'interrogation porte sur l'achèvement de la nouvelle Ligne 4 du métro, stratégique dans le plan de mobilité des JO. Cette ligne de 16 km doit permettre de relier en 13 minutes les plages de Copacabana et d'Ipanema (zone sud) au quartier moderne de Barra da Tijuca (zone ouest), centre névralgique des Jeux. Car il faut parfois plus de deux heures pour parcourir cette distance en voiture, au milieu de l'infernal embouteillage des heures de pointe... Or l'ouverture de la ligne n'est prévue qu'en juillet, à un mois des Jeux, et le percement complet du tunnel n'a eu lieu qu'en avril. «Je garantis que le métro sera opérationnel pour les Jeux», martèle pourtant le secrétaire aux Transports de l'État de Rio, Rodrigo Vieira.
Côté sécurité, plus de 80000 policiers et militaires – le double des JO 2012 de Londres – veilleront au bien-être des 10500 athlètes et 450000 visiteurs du monde entier. Malgré des progrès ces dernières années, Rio demeure une ville dangereuse, où narcotrafic et misère alimentent une criminalité élevée. Et si le Brésil n'a jamais été la cible d'une attaque terroriste, les attentats en Europe ont relevé le niveau d'alerte. Le service de renseignement Abin prend au sérieux la menace postée sur Twitter par l'activiste français de Daech Maxime Hauchard, le 16 novembre, trois jours après les attaques de Paris: «Brésil, vous êtes notre prochaine cible.»

(Source : AFP)

À 100 jours du coup d'envoi des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, les stades sont prêts pour accueillir les dieux de l'Olympe, mais le Comité international olympique (CIO) s'inquiète de la descente aux enfers du Brésil, ébranlé par une gravissime crise politique et économique.Les projecteurs sont braqués sur la capitale Brasilia. Et c'est dans l'indifférence générale que des milliers...

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