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Culture - Exposition

Elisabeth Tuythof, de Kahlo à Oum Kalsoum, en passant par Bardot...

L'artiste néerlandaise renoue avec ses racines libanaises en présentant sa toute première exposition à Beyrouth.

Oum Kalsoum, acrylique sur toile signée Elisabeth Tuythof.

Jusqu'au 28 avril, le palais de l'Unesco* offre ses cimaises à Elisabeth Tuythof, une artiste visuelle néerlandaise qui présente pour la première fois son travail au Liban, sous le parrainage de l'ambassade des Pays-Bas. Pourquoi le Liban ? « Parce que j'y suis née et que ma mère est libanaise », indique cette brune d'une cinquantaine d'années au large sourire, au physique très méditerranéen et qui baragouine un « chouia » d'arabe parlé entre deux phrases en anglais. « Ma mère est originaire de Jezzine et, même si je n'ai pas grandi ici, j'ai toujours été entourée de Libanaises : tantes, cousines, grand-mère... Toutes des femmes fortes. Cela a nourri une part de ce que je suis. En tant qu'artiste aussi. Car j'ai une propension naturelle à représenter des femmes fortes. De Frida Kahlo à Oum Kalsoum, en passant par Brigitte Bardot... »

Des figures iconiques que l'on retrouve d'ailleurs, avec Feyrouz (en couleurs sépia) ou encore la propre mère de l'artiste, dans cette exposition intitulée « Mon héritage ». « Cela fait 15 ans que je prépare cette exposition à laquelle je pense depuis 2001. Et pour laquelle j'ai pris soin de mettre de côté une ou deux peintures de chaque série réalisée tout au long de ces années », dit Elisabeth Tuythof. Un accrochage d'une trentaine de toiles à l'acrylique ou en techniques mixtes, mêlant paysages et portraits. Avec une prédilection certaine pour ces derniers, lui fait-on remarquer. « C'est vrai que j'aime représenter la figure humaine », reconnaît celle qui va même jusqu'à personnifier les villes et les pays où elle a vécu. En témoigne le trio de portraits, en noir et blanc, baptisé Paris, Téhéran et Amsterdam (incarnée par une version modernisée du célébrissime Jeune fille à la perle de Weermer). Ou encore la représentation de l'Europe, en mère avec son enfant sur fond d'étoiles du drapeau de l'UE.

Des tarbouches dans la prairie
Née à Beyrouth, ayant vécu au gré des déplacements de son père, employé dans une grande entreprise hollandaise, ses 7 premières années à Téhéran, puis en Hollande, ensuite à Caracas (Venezuela), à Curaçao (une île hollandaise) avant de retourner aux Pays-Bas... Cette artiste exprime dans son art, aux techniques et thèmes métissés, la diversité culturelle qui a façonné son regard.
Ses œuvres de facture assez inégale sont très colorées (sans doute son côté oriental) et composées d'une multiplicité de couches superposées, desquelles transparaissent parfois des scènes et des figures sous-jacentes. À l'instar de sa peinture d'Oum Kalsoum. Tout comme elle insère, par exemple, des silhouettes à tarbouche typiquement levantines dans des espaces verts éclatants évoquant les prairies hollandaises ou mélange, même, dans une audacieuse grande fresque sur toile libre (de 900x850 cm) les édifices patrimoniaux de différentes contrées du monde.

« Je crois en une planète sans frontières », justifie Elisabeth Tuythof, qui signe d'ailleurs certaines de ses œuvres en arabe. Comme cette reproduction picturale d'une ancienne vue de Beyrouth qui lui tient particulièrement à cœur, « parce qu'elle évoque tant de choses, qu'elle raconte tant d'histoires », confie-t-elle. « C'est ce que je cherche à faire à travers mon art : interpeller les visiteurs pas seulement par l'esthétique des formes et des couleurs mais par la narration visuelle qui s'en dégage... »

 

*Horaires d'ouverture : de 10h à 19h.

 

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