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Liban - L’éclairage

Le Hezbollah en plein débat : poursuivre la confrontation régionale ou retourner sous l’ombrelle des institutions

Une nouvelle fois, le Hezbollah, qui tient en mains la carte de l'échéance présidentielle, prouve qu'il ne veut pas de président de la République à l'heure actuelle. C'est pourquoi il continue de se réfugier derrière les positions du général Michel Aoun, qui refuse de se rendre à la Chambre s'il n'y est pas plébiscité. Un haut responsable du parti chiite affirme ainsi, concernant l'échéance présidentielle, que rien n'est encore prêt au Liban, dont la crise est partie pour durer longtemps. Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a d'ailleurs parfaitement exprimé ce cas de figure, en précisant que la crise présidentielle sera longue, sans pour autant expliciter les causes d'une telle prédiction.
En fait, le Hezbollah chercherait une nouvelle fois à montrer à travers cette position que l'échéance présidentielle est inextricablement liée aux dossiers de la région et qu'il ne saurait y avoir la moindre éclaircie à l'horizon concernant l'élection, avant le règlement des grandes crises du Moyen-Orient, notamment au Yémen et en Syrie. Le parti chiite œuvrerait ainsi en fonction d'un agenda iranien et Téhéran ne serait toujours pas disposé à desserrer son étau sur la présidentielle. C'est en tout cas la conclusion commune qu'auraient tirée aussi bien l'émissaire français du Quai d'Orsay, Jérôme Bonnafont, que celui du Kremlin, Mikhaïl Bogdanov, au terme de leurs contacts avec l'Iran. M. Bogdanov aurait ainsi informé le président russe Vladimir Poutine que Téhéran refuse de discuter de ce dossier, qu'il considère comme étant une affaire libanaise, du ressort exclusif du Hezbollah. De plus, les responsables iraniens affirment que l'on ne saurait leur demander d'intercéder auprès du parti chiite – ou de faire pression sur lui, naturellement – pour faciliter l'élection présidentielle au Liban à l'heure où il est la cible d'une succession de sanctions arabes et internationales.
Selon un diplomate bien informé, la position iranienne s'explique par le fait que Téhéran pourrait réclamer un troc entre le déblocage de la présidentielle et la levée des sanctions régionales contre le Hezbollah, le retrait de son nom de la liste des organisations terroristes et la fin des poursuites contre ses collaborateurs au sein des pays arabes. D'autant que le contrôle sur l'application des sanctions devrait redoubler d'intensité à partir de juin, après la fin de l'année scolaire, lorsque le temps sera venu pour les personnes désormais indésirables dans le Golfe de lever l'ancre et de retourner au Liban. Or les pays arabes refusent d'emblée un tel marchandage, puisqu'il est désormais de notoriété publique que le pays et ses institutions sont sous la coupe du parti chiite et que n'importe quel président élu devra, in fine, se soumettra à cet état de fait.
Pour un diplomate occidental, l'échéance présidentielle reste la responsabilité des différents leaders libanais, qui ne devraient pas s'en dédouaner et la rejeter sur les autres. « Nous pouvons aider et soutenir les différents efforts, mais nous ne pouvons pas nous substituer aux Libanais et mener à bon port les échéances constitutionnelles à leur place », souligne ce diplomate.
Une autre source diplomatique, elle, ne cache pas sa surprise de voir certains responsables libanais privilégier les intérêts de l'extérieur à ceux du Liban. Selon cette source, l'Iran cherche à servir ses intérêts et son projet, d'où une incompréhension du fait que certains au Liban puissent approuver et appuyer cette tendance aux dépens de l'intérêt national. Un diplomate occidental aurait d'ailleurs défendu ce point de vue devant des chefs politiques rencontrés en marge de la visite du président français François Hollande à Beyrouth, en réponse à la thèse selon laquelle le président français n'aurait proposé aucune initiative pour accélérer le processus de l'échéance présidentielle. Pour les diplomates occidentaux, il est clair que c'est le Hezbollah et le Courant patriotique libre qui assument la responsabilité du blocage, mais aussi l'Iran lui-même.
Les sanctions de l'administration américaine faisant suite à la décision du Congrès de tarir les sources de financement du Hezbollah devraient commencer à entrer en application début mai. Le parti chiite pourrait considérablement en souffrir, selon un responsable sécuritaire. Un débat aurait lieu à l'intérieur du parti concernant l'étape à venir et les moyens de garantir le retour des troupes qui se battent actuellement sur le territoire syrien sans que cela ne se répercute sur la situation interne du parti. Deux tendances s'opposeraient au sein de la formation chiite : ceux qui veulent poursuivre l'escalade et rester en phase avec la posture régionale de l'Iran et ceux qui réclament un rappel dans les plus brefs délais des combattants au Liban et le retour, en phase avec l'appel lancé par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, sous l'ombrelle des institutions étatiques pour se protéger de l'attaque globale qui vise le parti. Partant, le débat à l'intérieur du parti tournerait aussi, cohérence oblige en cas de retour à la logique institutionnelle, sur la nécessité d'élire au plus vite un président, dans la mesure où le vide aura des répercussions sur le Hezb. Il ne serait donc plus de mise d'attendre le rapprochement irano-saoudien pour que l'élection ait lieu, parce qu'il pourrait tarder : les négociations sur le Yémen en sont encore à leur début et le règlement syrien n'aura pas lieu de sitôt.
Selon un ancien ministre, le Hezbollah serait désormais prêt à redynamiser le dialogue bilatéral avec le courant du Futur pour discuter enfin de la présidentielle, la pression des sanctions faisant déjà son effet...

Une nouvelle fois, le Hezbollah, qui tient en mains la carte de l'échéance présidentielle, prouve qu'il ne veut pas de président de la République à l'heure actuelle. C'est pourquoi il continue de se réfugier derrière les positions du général Michel Aoun, qui refuse de se rendre à la Chambre s'il n'y est pas plébiscité. Un haut responsable du parti chiite affirme ainsi, concernant...

commentaires (9)

Le Hezbollah ne rendra ses armes que sous deux des conditions suivantes: 1-Il a prit le pouvoir total du pays. 2-Il a subit une défaite politique et militaire cuisante et irreversible. Sinon il n'est pas prêt de négocier quoi que se soit... Maintenant il appartient a l'autre bord de decider s'il se soumet ou se bat... La est la question. Le moment venu de trancher nous le saurons...

Pierre Hadjigeorgiou

12 h 57, le 27 avril 2016

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Commentaires (9)

  • Le Hezbollah ne rendra ses armes que sous deux des conditions suivantes: 1-Il a prit le pouvoir total du pays. 2-Il a subit une défaite politique et militaire cuisante et irreversible. Sinon il n'est pas prêt de négocier quoi que se soit... Maintenant il appartient a l'autre bord de decider s'il se soumet ou se bat... La est la question. Le moment venu de trancher nous le saurons...

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 57, le 27 avril 2016

  • croyez vous que le Hezbollah est en état de participer à un débat ? Jusqu'à ce jour, dans les discours de HN, dans le comportement du Hezbollah depuis sa création, je n'ai pas souvenir de la recherche d'un débat à l'intérieur du Liban Les Ayatollah décident, le Hezbollah dispose Arrêtons de croire à une indépendance de décision de la part de cette milice aux ordres d'un état étranger et insouciant des problèmes soulevés dans le propre pays de cette milice

    FAKHOURI

    00 h 43, le 27 avril 2016

  • "La Résistance Islamique au Liban" qui tue des musulmans islamiques en Syrie.

    Achkar Carlos

    17 h 53, le 26 avril 2016

  • LA PLUS PETITE DES JUGEOTTES MONTRE LE VRAI CHEMIN A SUIVRE... MAIS FAUT-IL AUSSI QU,IL Y AIT MATIERE GRISE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 08, le 26 avril 2016

  • On se console comme ou peut ou comment faire de la méthode coué un coup perdant à tous les coups .lol..

    FRIK-A-FRAK

    12 h 41, le 26 avril 2016

  • Téhéran prétend que le dossier de la présidentielle est "une affaire libanaise, du ressort exclusif du Hezbollah". il y a là une contradiction évidente: s'il est "du ressort exclusif du Hezbollah", comment peut-il être "une affaire libanaise"?

    Yves Prevost

    06 h 51, le 26 avril 2016

  • Partant, le débat à l'intérieur du parti tournerait aussi, cohérence oblige en cas de retour à la logique institutionnelle, sur la nécessité d'élire au plus vite un président, dans la mesure où le vide aura des répercussions sur le Hezb QUELLES ONT CES "REPERCUSSIONS" QUE LE VIDE AURAIT SUR LE HEZB? VIDE OU "REMPLI" BILLATI AHSSAN ,LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE RESTERA LE SYMBOLE DE LA VACUITEE ET DE LA FATUITEE INSTITUTIONNELLES A L'OMBRE DU FUSIL DIVIN. A PREUVES LES GENEROS LAHOUUS SLEIMANE ET DEMAIN LE GENERAL ORANGE A 2 SOUS?

    Henrik Yowakim

    03 h 41, le 26 avril 2016

  • Le Hezbollah en plein débat : poursuivre la confrontation régionale ou retourner sous l’ombrelle des institutions REVENIR SOUS L'OMBRELLE DES INSTITUTIONS SIGNIFIERAIT POUR LE HEZBOLLAH SIGNER SON SUICIDE POLITIQUE SI LA RESOLUTION 17O1 LUI INTERDIT D'ENVOYER DES KATIOUCHAA VERS ISRAEL, SON RENONCEMENT A LA RESISTANCE ISLAMIQUE CHIITE CONTRE LES MOUVEMENT ISLAMIQUES SUNNITES EN SYRIE ET SES INVASIONS CONTRE BEYROUTH OU LHESSA , EN FERAIT UN CHOMEUR EN INSTANCE DE CLOCHARDISATION POLITIQUE.

    Henrik Yowakim

    03 h 35, le 26 avril 2016

  • MERCI MR ABI AAKL POUR CETTE ARTICLE .. qui prouve ce que je disais il y a qlq mois seulement !!

    Bery tus

    01 h 56, le 26 avril 2016

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