Lorsque les 12 (acteurs) apôtres entrent (en scène) dans la Cène immortalisée par Léonard de Vinci et prennent place autour du Christ, figeant, en une fraction de seconde, leurs gestes et leurs expressions dans les (mêmes) postures que leur a donné le célébrissime artiste italien, le public est parcouru d'un frisson d'émotion. Que l'on soit croyant ou athée, ou simplement superblasé, on ne peut qu'être troublé par cette performance, reconstitution artistico-théâtrale à 2 000 ans d'intervalle d'une des scènes fondatrices de la religion catholique. Idem pour la poignante incarnation sur les planches de la Pietà de Michel-Ange sur la musique de Jean-Sébastien Bach interprétée par les musiciens à cordes de l'Orchestre philharmonique national.
Faire découvrir 12 chefs-d'œuvre de l'art religieux en les portant sur scène. En faisant poser, immobiles, des hommes, des femmes et même des enfants, maquillés et déguisés en personnages de ces peintures ou sculptures reconstituées dans leurs moindre détails en 3D. Et raconter ainsi les principales étapes de la vie du Christ au moyen de ces « tableaux vivants ». Voilà l'ambition de Glory of Easter, un spectacle multidisciplinaire de 75 minutes, mêlant théâtre, performance, musique et narration signée Nabil Melki. Et produit par Heart For Lebanon, organisation à but non lucratif qui œuvre à la réhabilitation sociale des personnes marginalisées et rejetées.
Vous l'aurez compris, cette œuvre scénique ne dissimule pas sa vocation éducative et missionnaire. Une double initiation à l'art et à la religion fort louable qui pèche cependant par son côté trop paroissial – dans la mise en scène surtout.
La passion d'un homme, le bénévolat de 120 autres
Il faut dire que cette entreprise d'envergure, née de la passion et de la détermination d'une seule personne, en l'occurrence le chef d'orchestre et de chorale Nabil Melki, a été quasi entièrement réalisée par des bénévoles. Depuis sa participation en 2007 à l'un des traditionnels Master Pageant, festival annuel de tableaux vivants en Californie, le musicien libanais rêvait d'introduire cet art au pays du Cèdre. Un art qui fait appel à de multiples disciplines depuis la sculpture et la peinture des décors, à la musique orchestrale qui accompagne les différents tableaux, en passant bien entendu à la narration, le jeu de comédien, la performance de modèles qui tiennent la pause de longues minutes et le maquillage artistique qui leur revêt parfois tout le corps.
Un projet qu'il a pu concrétiser en collaboration avec l'ONG Heart For Lebanon et ses nombreux bénévoles qui ont mobilisé leurs différentes ressources pour monter ce spectacle, dont l'élaboration à nécessité la contribution de 120 personnes. Le chantier des décors et reproductions des œuvres grandeur nature a été entamé en août 2015. Les répétitions de chant et théâtre se sont succédé tout au long des derniers mois. Et la contribution de 24 musiciens professionnels de l'Orchestre symphonique national libanais (conduit par Nabil Melki) est venue envelopper cette « narration catéchèse » d'une belle musique, tirée aussi bien du répertoire religieux de Bach, classique d'Erik Satie ou encore contemporain de Robert Sheldon.
Tout cela fait de ce spectacle familial, malgré ses inégalités, un vecteur d'espoir... En ces temps de pré-Pâques orthodoxe.
*Dbayé, billets en vente dans toutes les branches du Virgin Megastore et sur le site web du Ticketing Box Office. Au bénéfice de « Heart For Lebanon ».
Pour mémoire
Dix-neuf éclats de Dieu
commentaires (3)
QUELQUE CHOSE CLOCHE DANS CE REPORTAGE... JE NE VEUX PAS L,Y INDIQUER POUR NE PAS ETRE ACCUSE DE FANATISME INTER-CHRETIEN... LISEZ BIEN ET VOUS COMPRENDREZ !
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 53, le 25 avril 2016