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Moyen Orient et Monde - Syrie

Une partie de l’opposition claque la porte des négociations de Genève

Au moins 44 civils ont été tués hier dans des frappes aériennes sur deux marchés dans la province d'Idleb.

À Maaret el-Noomane, dans la province d’Idleb, un marché a été la cible d’un bombardement aérien. Ammar Abdullah/Reuters

Alors que l'actualité syrienne, sur le terrain, était marquée par des bombardements meurtriers dans la province d'Idleb, les principaux responsables de l'opposition ont commencé à quitter Genève en ne laissant sur place qu'une équipe « technique », a annoncé hier le coordinateur général du HCN (Haut-Comité des négociations qui représente l'opposition à Genève), Riad Hijab. « Certains collègues, experts en questions juridiques, vont rester ici », a-t-il précisé, alors que ce deuxième round de négociations, qui a débuté le 13 avril, devait en principe s'achever vendredi.
M. Hijab a par ailleurs demandé au Conseil de sécurité de « reconsidérer » l'accord de trêve. « Il faut qu'il y ait des observateurs internationaux sur le terrain et que l'Onu constate les violations et demande des comptes aux coupables », a-t-il dit. Il a également reproché aux Américains d'avoir stoppé les livraisons d'armes aux rebelles alors que les Russes ont, eux, continué à soutenir l'armée syrienne.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a, pour sa part, fustigé le comportement « capricieux » du HCN, estimant que les négociations n'étaient « pas gelées » malgré le départ de représentants de l'opposition. « Il y a (...) des protagonistes sur la scène internationale qui rêvent de renverser le régime par la force, qui font tout, y compris en sapant les négociations de Genève. Il me semble que les États-Unis, la France sont résolument opposés à ces tentatives », a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue français Jean-Marc Ayrault.

 

(Lire aussi : Daraya la martyre verra-t-elle enfin le bout du tunnel ?)

 

« Écran de fumée »
Pour Karim Bitar, directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), « l'opposition semble être parvenue à la conclusion que ces négociations n'étaient qu'un écran de fumée permettant au régime de continuer à consolider son assise ». « Les Russes et les Américains continuent de coordonner leurs efforts et de pousser au respect de la trêve, mais même les grandes puissances se trouvent aujourd'hui parfois impuissantes face à l'imbroglio syrien où s'enchevêtrent tant de contradictions locales, régionales et internationales », soutient M. Bitar.
De son côté, le régime s'est dit prêt à discuter de la création d'un gouvernement de coalition avec l'opposition mais pas du sort du président Bachar el-Assad, a déclaré hier à l'AFP Bachar el-Jaafari, le négociateur en chef de Damas. « Ce n'est pas dans nos compétences, ni dans nos prérogatives, de discuter du sort du président Bachar el-Assad », a-t-il martelé.
Le sort du président syrien reste la principale pierre d'achoppement dans les négociations. L'opposition insiste pour la constitution d'un « organisme de transition » doté des pouvoirs exécutifs et dont serait exclu Bachar el-Assad, tandis que le régime veut un « gouvernement de coalition » avec l'opposition sous l'autorité du président.

 

« Massacres » sur le terrain
Dans ce contexte de blocage des négociations, au moins 44 civils ont été tués hier dans des frappes aériennes sur deux marchés dans le nord-ouest de la Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les frappes ont été vraisemblablement menées par l'aviation syrienne sur deux marchés dans la province d'Idleb, contrôlée par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, qui est exclu, comme le groupe État islamique (EI), de la trêve entrée en vigueur fin février entre régime et rebelles. Au moins 37 civils ont été tués dans des frappes sur un marché à Maaret el-Noomane, et au moins sept autres ont péri dans des raids sur un autre marché à Kfarnebel, d'après la même source.
Réagissant à ces attaques, parmi les plus sanglantes depuis le début du cessez-le-feu, l'opposition a condamné des « massacres ». « Viser des marchés populaires bondés de civils représente une escalade dangereuse », a-t-elle affirmé dans un communiqué. Il s'agit d'une « preuve supplémentaire du bien-fondé (...) du choix du HCN de suspendre sa participation aux pourparlers » de Genève, a-t-elle ajouté.
L'opposition syrienne avait annoncé la veille à l'émissaire spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura qu'elle suspendait sa participation « formelle » aux pourparlers, jugeant « inacceptable » de les poursuivre alors que le régime continue de « bombarder et d'affamer les civils ».

 

 

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Alors que l'actualité syrienne, sur le terrain, était marquée par des bombardements meurtriers dans la province d'Idleb, les principaux responsables de l'opposition ont commencé à quitter Genève en ne laissant sur place qu'une équipe « technique », a annoncé hier le coordinateur général du HCN (Haut-Comité des négociations qui représente l'opposition à Genève), Riad Hijab....

commentaires (2)

Pour ceux qui ont mis une bouteille de champs au frigo depuis 5 ans et 2 mois qui attendent de la déboucher toutes les 2 semaines le jour où le régime légitime du héros bashar s'en ira, je leur conseille vivement de la changer, pour éviter de boire du vinaigre. Alep sera libérée de la présence de toute trace de bactéries qu'elles soient pures ou diluées. Palmyre n'était qu'une manoeuvre d'entraînement militaire. Take it or leave it but do not ignore it.

FRIK-A-FRAK

10 h 14, le 20 avril 2016

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Commentaires (2)

  • Pour ceux qui ont mis une bouteille de champs au frigo depuis 5 ans et 2 mois qui attendent de la déboucher toutes les 2 semaines le jour où le régime légitime du héros bashar s'en ira, je leur conseille vivement de la changer, pour éviter de boire du vinaigre. Alep sera libérée de la présence de toute trace de bactéries qu'elles soient pures ou diluées. Palmyre n'était qu'une manoeuvre d'entraînement militaire. Take it or leave it but do not ignore it.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 14, le 20 avril 2016

  • SI LES NEGOCIATIONS ECHOUENT PAR FAUTE DU REGIME QUI REVE ENCORE DE CHANGER LA DEMOGRAPHIE DU PAYS EN POUSSANT PAR SES ACTES BARBARES A LA FUITE DE L,ELEMENT SUNNITE... LE PLAN °B° LUI S,ORGANISE... ET LA CHUTE DES TYRANS EST INEVITABLE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 36, le 20 avril 2016

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