Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Syrie

La trêve menacée par une escalade des violences près d’Alep

Les USA s'inquiètent d'une offensive du régime dans le Nord ; l'Onu exprime sa frustration face à une situation humanitaire qui s'aggrave.

Un homme inspecte les dégâts occasionnés par un raid du régime syrien, dans le quartier rebelle alépin d’al-Maysar. Abderrahman Ismail/Reuters

Les combats qui vont crescendo près de la ville d'Alep dans le nord de la Syrie menaçaient hier le fragile cessez-le-feu dans ce pays en guerre et la reprise à Genève des négociations de paix intersyriennes.
Près de la capitale provinciale Alep, les forces prorégime affrontent en effet sur plusieurs fronts des jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, alliés à des rebelles. Avec l'appui aérien russe, elles mènent notamment une offensive au nord de la ville selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). D'après son directeur Rami Abdel Rahmane, les affrontements les plus intenses se concentrent autour du secteur de Handarat le long d'une route que le régime du président Bachar el-Assad cherche à couper afin « d'assiéger complètement les quartiers est » d'Alep. L'ancienne capitale économique de Syrie est en effet divisée en deux depuis 2012 : l'ouest tenu par le régime, l'est par des rebelles. D'après un correspondant de l'AFP dans la partie rebelle d'Alep, des raids aériens pouvaient être entendus depuis la ville mais aucun n'a frappé la cité. Selon lui, la peur d'un siège total du régime se répand dans la population.
À Washington, un haut responsable américain a déclaré sous couvert d'anonymat que son pays était « très préoccupé par les informations concernant une offensive du régime syrien près d'Alep et selon lesquelles des frappes russes soutiennent cette offensive » et avait exprimé ses « vives inquiétudes » à la Russie. Au sujet des combats impliquant les forces prorégime à Alep, le président russe Vladimir Poutine a pour sa part assuré que ces dernières ne cherchaient pas à gagner du terrain mais que « l'opposition (armée) tentait de reprendre le terrain perdu » dans cette province avant que la trêve soit décrétée. « La soi-disant opposition armée existe (à Alep) aux côtés d'al-Nosra, une organisation internationalement reconnue comme terroriste. Distinguer l'une de l'autre est très difficile », a aussi estimé M. Poutine, qui a dit « suivre de près » la montée des violences dans la région d'Alep.

L'EI prend plusieurs villages
La bande frontalière dans le nord de cette province est par ailleurs le lieu d'affrontements entre des rebelles et des jihadistes de l'EI, eux aussi exclus de la trêve. Après une récente progression des rebelles dans ce secteur, l'EI a repris la main et s'est emparé de « six villages » près de la Turquie, dont le plus important, Hiwar Kallis, est situé à seulement un kilomètre de la frontière, selon l'OSDH. D'après cette ONG, des raids aériens vraisemblablement menés par la coalition internationale conduite par les États-Unis ont visé des positions de l'EI dans le secteur.
Par ailleurs, un avion de l'armée de l'air syrienne a probablement été abattu hier par les jihadistes de l'EI près de la base aérienne de Khalkhala, au nord-est de la ville de Soueida, dans le Sud syrien, mais le pilote a pu être récupéré, a annoncé hier l'OSDH. Cet incident survient neuf jours après qu'un missile sol-air tiré par les rebelles eut détruit un avion de combat syrien près d'Alep. Le pilote est tombé aux mains d'al-Nosra.
Pendant ce temps, à Genève, où des représentants du régime et de l'opposition ont repris mercredi leurs discussions indirectes sous l'égide de l'Onu, Staffan de Mistura a indiqué que Damas mettait des restrictions à la livraison d'aides dans des localités assiégées de Syrie, malgré des résolutions du Conseil de sécurité sur l'accès à ces zones. Il a indiqué que Douma, Daraya et Harasta, trois localités assiégées par le régime, n'avaient toujours pas pu être atteintes par des convois humanitaires. Interrogé par l'AFP, un responsable humanitaire de l'Onu se disait lui aussi hier « extrêmement inquiet » de la situation globale dans la province d'Alep, où « il y a eu une augmentation significative des cas de violences qui continuent d'aggraver la situation humanitaire ».
Enfin, un porte-parole régional du département d'État américain a affirmé hier à la chaîne libanaise LBCI qu'il n'existe pas de solution militaire en Syrie, même si Bachar el-Assad engrange des victoires sur le terrain. Il a également précisé que le président syrien se devait de se joindre aux efforts effectués dans les négociations à Genève et que Washington soutient fermement l'unité territoriale de la Syrie.
(Sources : rédaction et agences)

Les combats qui vont crescendo près de la ville d'Alep dans le nord de la Syrie menaçaient hier le fragile cessez-le-feu dans ce pays en guerre et la reprise à Genève des négociations de paix intersyriennes.Près de la capitale provinciale Alep, les forces prorégime affrontent en effet sur plusieurs fronts des jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, alliés à des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut