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Moyen Orient et Monde - Crise de migrants

Turquie et Grèce promettent de coopérer pour le nouveau plan, déjà critiqué

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras et son homologue turc, Ahmet Davutoglu, hier à Izmir. Reuters/Umit Bektas

La Turquie et la Grèce ont promis, hier, de coopérer pour mettre en œuvre le nouveau plan d'action dévoilé la veille à Bruxelles pour « changer la donne » dans la crise des migrants qui affluent vers l'Europe. Sur les côtes de la mer Egée, d'où continuent à s'élancer chaque jour des centaines de candidats à l'exil vers l'Union européenne (UE), les Premiers ministres turc Ahmet Davutoglu et grec Alexis Tsipras ont affiché leur « approche commune » sur ce dossier. « Dans les décisions qui ont été prises hier (lundi), la coopération entre la Turquie et la Grèce est vitale », a souligné M. Davutoglu devant la presse. « Nous avons signé aujourd'hui un accord très important sur les réfugiés et la réadmission des réfugiés, il y a une volonté claire de résoudre nos problèmes mutuels », s'est réjoui de son côté M. Tsipras. « Nous voulons lutter contre l'immigration illégale », a-t-il réaffirmé.
Après des tractations laborieuses à Bruxelles, les dirigeants européens se sont séparés dans la nuit sans accord définitif mais avec en main des propositions turques nouvelles et inattendues, qu'ils se sont promis d'étudier et de finaliser d'ici à dix jours et un prochain sommet prévu les 17 et 18 mars dans la capitale belge. Aux termes de l'offre la plus importante, Ankara accepterait la réadmission sur son territoire de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens qui fuient la guerre dans leur pays, à condition que les Européens s'engagent, pour chacun d'entre eux, à transférer un réfugié « légal » depuis la Turquie vers le territoire de l'UE. L'objectif est de lancer un message à tous les candidats au voyage vers l'Europe : les migrants économiques seront renvoyés et les demandeurs d'asile ont tout intérêt à déposer leur requête en Turquie pour espérer un transfert sans danger vers l'UE.

« Monnaie d'échange »
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a voulu y voir un net progrès. « Le temps des migrations irrégulières en Europe est révolu », s'est-il félicité. Mais le haut-commissaire aux Réfugiés de l'Onu, Filippo Grandi, s'est déjà dit « profondément préoccupé par tout arrangement qui impliquerait le retour indiscriminé de gens d'un pays à un autre, qui ne détaillerait pas les garanties de protection des réfugiés en vertu du droit international ». Amnesty International a jugé la proposition turque « déshumanisante » et un responsable de Human Rights Watch, Bill Frelick, a estimé que les réfugiés ne devaient pas être traités « comme une monnaie d'échange ». En contrepartie de sa proposition « choc », la Turquie a promis d'accélérer la mise en œuvre d'un accord de « réadmission » datant de 2002, qui prévoyait qu'elle reprenne à partir de juin les migrants « économiques » pour les expulser vers leurs pays d'origine. Ankara et Athènes ont renouvelé, hier, par écrit cet engagement. À Bruxelles, Ankara a aussi exigé le doublement de 3 à 6 milliards d'euros de l'aide promise par l'Europe pour l'accueil des 2,7 millions de Syriens déjà sur son sol. Une première partie de ces fonds sera disponible « la semaine prochaine », selon M. Davutoglu.

« Non » de Chypre
Dans la perspective d'adhérer à l'UE, M. Davutoglu a également souhaité l'ouverture de cinq chapitres de négociations « aussi vite que possible ». Sans surprise, Chypre s'est dit, hier, opposée à cette accélération. Le chef du gouvernement turc a également sollicité la levée « d'ici à juin » des visas imposés par les pays de l'espace Schengen à ses citoyens.
En marge des discussions avec Ankara, une querelle a éclaté entre Européens autour de la route migratoire des Balkans, empruntée l'an dernier par plus de 850 000 migrants. Un projet de déclaration finale du sommet mentionnait que « cette route est désormais fermée », mais certains pays comme l'Allemagne ont émis de fortes réserves, conduisant à supprimer cette formulation.

(Source : AFP)

La Turquie et la Grèce ont promis, hier, de coopérer pour mettre en œuvre le nouveau plan d'action dévoilé la veille à Bruxelles pour « changer la donne » dans la crise des migrants qui affluent vers l'Europe. Sur les côtes de la mer Egée, d'où continuent à s'élancer chaque jour des centaines de candidats à l'exil vers l'Union européenne (UE), les Premiers ministres turc Ahmet...

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