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Liban - Décryptage

D’un discours à l’autre, l’impasse présidentielle reste la même

Les milieux politiques attendaient la réponse du secrétaire général du Hezbollah au discours du chef du courant du Futur après les attaques directes lancées contre sa formation. Mais Hassan Nasrallah a parlé pendant près d'une heure, mardi soir, sans évoquer ni de près ni de loin le dossier présidentiel et encore moins les accusations de Saad Hariri à l'égard de son parti. Comme le silence est aussi un message, les interprétations ont commencé à se multiplier.

 

Si le Hezbollah refuse de faire officiellement des commentaires, ses proches, eux, se livrent à une lecture précise de l'attitude de Hassan Nasrallah. Selon ses proches, le leader chiite a d'abord voulu concentrer son discours sur le dossier régional, puisqu'il s'agissait de rendre hommage à la mémoire des martyrs et notamment des dirigeants du parti tombés dans la confrontation avec Israël. Entrer dans les dédales de la politique libanaise aurait signifié réduire la portée de cette commémoration et ternir en quelque sorte l'image des « chefs martyrs ». Toujours selon ses proches, Hassan Nasrallah a aussi voulu montrer que son parti est désormais un acteur régional et que sa dimension dépasse les considérations purement internes et les petites manœuvres et zizanies entre les différents protagonistes libanais. Enfin, le secrétaire général du Hezbollah considère qu'il a suffisamment évoqué le dossier présidentiel au cours de son précédent discours et, en ce qui concerne le parti, il n'y aurait donc pas d'élément nouveau qui justifierait de revenir sur cette échéance. Le Hezbollah estime ainsi avoir délivré un message clair à ce sujet en proposant de renoncer au compromis global si cela peut pousser les autres protagonistes à se rendre au Parlement pour élire le candidat qu'il appuie, à savoir le général Michel Aoun. Mais en même temps, il ne faut pas compter sur lui pour exiger de Sleiman Frangié le retrait de sa candidature ou pour obliger le président de la Chambre à adopter la candidature de Aoun.

 

Cette attitude est d'ailleurs largement critiquée par les composantes du 14 Mars qui considèrent qu'elle est le signe qui prouve que le Hezbollah appuie du bout des lèvres la candidature du chef du CPL, puisqu'il ne fait rien de concret pour que ce dernier soit élu à la présidence. Le Hezbollah a déjà répondu à ces critiques en précisant que ses relations avec ses alliés ne sont pas celles d'un supérieur avec ses subordonnés et qu'il avait, à maintes reprises, affirmé que toute la force dont il est fier lorsqu'il affronte ses ennemis, à savoir les Israéliens ou les terroristes takfiristes, ne compte pas dans l'équation interne puisque le Liban est un pays de compromis où il faut tenir compte des différents protagonistes dans un sensible et fragile équilibre des forces. Les armes du Hezbollah ne peuvent donc pas servir à imposer un candidat à la présidence sachant que la tension entre les sunnites et les chiites dans la région et au Liban pourrait provoquer des frictions qui affaibliraient le Hezbollah et le frapperaient en son flanc fragile. Ce serait pour lui d'autant plus risqué qu'il y a actuellement au Liban plus d'un million et demi de réfugiés syriens et palestiniens qui constituent un facteur d'instabilité et une bombe à retardement.

 

Dans son discours, Hassan Nasrallah a donc occulté le retour de Saad Hariri et son violent discours contre le Hezbollah et l'Iran. Les proches du parti assurent qu'il s'agit d'une attitude délibérée pour montrer à ceux qui cherchent à le coincer dans le dossier de la présidentielle que ces petites tactiques ne le touchent pas et ne changent rien à ses positions. Pourtant, le Hezbollah avait conseillé au chef du courant des Marada de demander à Saad Hariri une annonce officielle de l'adoption de sa candidature, ajoutant qu'il ne se sent pas obligé de prendre position tant que cette annonce n'a pas été officialisée. Or, depuis la visite de Saad Hariri au chef du parti Kataëb, c'est chose faite, et pourtant le Hezbollah continue à faire la sourde oreille.

 

Dans les milieux proches du courant du Futur, on annonce même une séance parlementaire cruciale le 2 mars, puisque Saad Hariri a promis de se rendre en personne au Parlement et, avec l'aide du président de la Chambre et du chef du PSP, le quorum pourrait bien être assuré et aboutir finalement à l'élection de Sleiman Frangié à la présidence. Les contacts actuellement effectués par le chef du courant du Futur et ses émissaires auprès des différentes parties s'inscriraient dans ce cadre. La course au pointage battrait donc son plein, dans un scénario qui exclurait en quelque sorte le bloc du Changement et de la Réforme (même amputé de certains de ses membres) et le Hezbollah, les Forces libanaises ayant annoncé à plusieurs reprises que leurs députés ne devraient pas boycotter la séance. Au sein du 14 Mars, on murmure déjà que le Hezbollah s'inclinerait devant un tel scénario, puisqu'au fond, il n'a jamais sérieusement travaillé en faveur de la candidature du général Aoun. Mais les sources proches du Hezbollah continuent d'affirmer que ces interprétations visent à semer la discorde entre ce parti et son allié. Elles ajoutent que le Hezbollah est plus que jamais attaché à la candidature de ce dernier et que ceux qui la rejettent aujourd'hui pourraient bien changer d'attitude dans un proche avenir. Bref, d'un discours à l'autre, l'impasse reste la même...

Les milieux politiques attendaient la réponse du secrétaire général du Hezbollah au discours du chef du courant du Futur après les attaques directes lancées contre sa formation. Mais Hassan Nasrallah a parlé pendant près d'une heure, mardi soir, sans évoquer ni de près ni de loin le dossier présidentiel et encore moins les accusations de Saad Hariri à l'égard de son parti....

commentaires (9)

J'ai écouté l'oracle et me suis instruit, Lol.

Christine KHALIL

21 h 23, le 18 février 2016

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • J'ai écouté l'oracle et me suis instruit, Lol.

    Christine KHALIL

    21 h 23, le 18 février 2016

  • D'où vient le titre "chef des martyres" que l'on attribue à tort et à travers ? Le martyr est celui qui meurt pour sa foi. Le chrétien qui tue un chrétien est un assassin et ainsi pour toutes les autres religions. Le kamikaze est une personne téméraire qui se suicide. Cqfd

    Un Libanais

    18 h 33, le 18 février 2016

  • Les "milieux politiques n’attendent Rien des banalités du sec(ré)taire de ce héZébbb, comme "réponse" au discours du Président HARIRI. Nabääâh 1er a parlé 1 heure pour ne Rien dire ! Mais, comme ses sé(yy)ides "croient!" que ce silence serait aussi un message, leurs interprétations tarabiscotées se sont alors multipliées ! Ses affidés se sont donc livrés à toutes sortes de spé cul ations sur l'attitude de leur l’haSSine. Selon ces larbins, Nabääâh n’arrive + à se concentrer sur le "régional?", tant il y a plein de martyrs déjà ; notamment des dirigeants de son héZébbb ; tombés dans la confrontation avec les Révolutionnaires Sains Syriens ! Il est - c a r r é m e n t - dans les vaps, avec ou sans fatwas…. Per(s)cées ou pas ! Évoquer ce sujet, aurait signifié ternir encore + l'image de son héZébbb déjà ternie ! En fait, il cherche, le Niais, à se donner de l’importance, alors qu’il n’est qu’un simple nombre insignifiant parmi tous ces protagonistes importants sur la scène syrienne. En ce qui conCerne la "présidentielle?", l’effarouché ; ici aussi ; n’a + Rien à dire parce que, d’un côté, le Pâmé, il croit encore qu’en renonçant au compromis global cela pousserait le président HARIRI à élire son candidat à lui : boSSfaïr ! Et que, d’un autre côté, il croit, le Puîné, qu’on ne pourra pas exiger de lui de retirer la candidature de l’Amer bigaradier au profit de l’enfant gâté Frânejéh, ou pour obliger La Figue à Béret à retirer son appui à celle de ce même enfant gâté !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 56, le 18 février 2016

  • Les aSSadiques jetteront les armes, et on verra encore ces imbéciles d'ici continuer encore les comBats ! Plus aSSadiques que l'aSSadique ! Et plus abrutis que ça tu meurs !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 36, le 18 février 2016

  • Que dire de plus , quand Scarlett explique , on écoute et on s'instruit . Comment certains huluberlus peuvent croire une seconde qu'on arrivera à dissocier le hezb résistant de ses alliés du 8 Mars ? C'est ça qui me fait rire , le même rire que celui que j'émet depuis 5 ans vis à vis des fameux 2 semainistes !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 19, le 18 février 2016

  • D'un article à l'autre, l'antienne de certaine chroniqueuse reste la même, mortifère....

    Christine KHALIL

    09 h 47, le 18 février 2016

  • - LE SILENCE... TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD, N,EST PAS UN MESSAGE... C,EST UN CAMOUFLAGE ! - PUIS VOUS NOUS DITES QU,IL EST DE DIMENSION REGIONALE... CAD BIEN PLUS GRAND QUE L,ETAT... AVEC VOS SOUS ENTENDUS... - NOUS SOMMES HABITUES A LIRE DE TELS BARATINS... QUI NOUS FONT BIEN RIRE... ET NOUS VOUS EN REMERCIONS DE TOUT COEUR... LE RIRE AUJOUD,HUI ETANT UNE RARETE DANS CE PAUVRE PAYS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 23, le 18 février 2016

  • "D'un discours à l'autre, l'impasse reste la même". Le profond dégoùt du peuple de toute cette classe politique pourrie et irresponsable également.

    Halim Abou Chacra

    06 h 23, le 18 février 2016

  • "Les milieux politiques attendaient la réponse du secrétaire général du Hezbollah au discours du chef du courant du Futur après les attaques directes lancées contre sa formation" dites moi madame vous etes sure que c'est seulement a cette reponse que hariri attendait? deja en partant on sent la direction que vas prendre l'article !! car ce ne sont pas les reponses aux attaques qu'il attendait que nous attendions tous, seulement juste le fait de ne pas en y avoir donner et de faire passer les pbs de la region avant ceux des libanais prouve que quelque part il y a probleme !!

    Bery tus

    03 h 31, le 18 février 2016

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