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Liban

Hariri explique les motivations de son soutien à Frangié

« Nous ne permettrons à personne d'entraîner le Liban dans une hostilité à l'égard de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe. Le Liban ne sera jamais un vilayet iranien », affirme le chef du courant du Futur.

Dans son discours, Saad Hariri a tiré à boulets rouges sur le Hezbollah. Photo Ibrahim Tawil

Devant une foule de personnalités politiques et religieuses, rassemblées au Biel pour la 11e commémoration de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, a lancé une violente diatribe contre l'Iran et le Hezbollah pour ensuite aborder le dossier de la présidentielle qu'il estime primordial.
Saad Hariri a annoncé la couleur en tirant d'emblée à boulets rouges sur la République islamique. « L'hégémonie iranienne ne réussira jamais à produire des dirigeants plus forts que ceux du Liban », a-t-il lancé.
« Personne n'est plus grand que son pays, personne ne pourra mettre la main sur la République libanaise ni par la contrebande d'armes ni par le boycott. Le Liban n'appartient ni à un groupe ni à une communauté, encore moins à un parti ou un leader », a affirmé l'ancien Premier ministre.
« Personne au monde n'œuvre à éteindre l'incendie (régional), mais ils font la course pour jeter de l'huile sur le feu. Il y a des personnes qui ont décidé de combattre là où il ne faut pas et sous de faux slogans », a-t-il encore dit dans une allusion on ne peut plus claire au Hezbollah, estimant que « le Liban paie au quotidien le prix de sa stabilité ». « Lorsqu'ils font du Liban une arène dans laquelle les armes illégales sont tolérées, les criminels et les hors-la-loi protégés, une sélection sur base sectaire et la violation des lois pratiquées, il devient facile pour eux de bloquer les institutions, de justifier la vacance présidentielle, d'invalider la déclaration de Baabda, de mépriser le sang des martyrs, de recruter des milliers de jeunes pour participer à la guerre syrienne et de se vanter du rôle des grandes puissances », a-t-il fulminé, avant de souligner que « le Liban paie tous les jours de son progrès et de sa stabilité le prix de l'improvisation politique, de l'intimidation militaire, du subterfuge diplomatique, de la confusion économique et sociale, de la précipitation irresponsable à mettre en danger les intérêts du Liban, en attaquant les "nations-sœurs" avec à leur tête l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, qui ne nous ont causé aucun tort ».
« Nous sommes des Arabes et nous ne laisserons personne entraîner le Liban dans une hostilité à l'égard de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe. Le Liban ne sera jamais un vilayet iranien, nous sommes arabes et nous resterons arabes », a lancé Saad Hariri.

« Le sort de la présidence est entre les mains des Libanais »
Le chef du courant du Futur a ensuite abordé le dossier de l'élection présidentielle libanaise. « La présidence est une priorité, et il est de l'intérêt du pays de mettre fin au blocage autour de la présidentielle et du gouvernement plutôt que de participer au siège de Madaya et d'autres villes syriennes », a-t-il ajouté.
Pour Saad Hariri, « le Liban doit en finir avec la vacance présidentielle ». « Le sort de la présidence est entre les mains des Libanais », a-t-il dit. Il est ensuite revenu sur le début des tractations visant à trouver un candidat à la présidence de la République, non sans avoir auparavant réaffirmé sa position de principe : « Nous avons le courage de prendre position et nous déclarons que nous ne craignons pas l'arrivée à la tête de l'État de n'importe quel partenaire, tant qu'il respecte l'accord de Taëf, la Constitution, la loi, la coexistence, et qu'il accorde la priorité à l'intérêt national et l'intégrité territoriale du Liban. »
Il a ensuite rappelé la réunion de Bkerké au cours de laquelle il avait été convenu que l'un des quatre dirigeants chrétiens, Amine Gemayel, Michel Aoun, Samir Geagea et Sleiman Frangié, serait candidat à la présidence. « Nous avions nommé Samir Geagea comme notre candidat et celui du 14 Mars, et nous avons assisté, sans succès, à chacune des 35 réunions électorales. Pendant ce temps, au sein du 14 Mars, une idée a germé : si le président Gemayel pouvait être accepté par le 8 Mars ou par une composante du 8 Mars, M. Geagea retirerait sa candidature en sa faveur, mais cela ne s'est pas produit et la vacance s'est poursuivie. Auparavant, nous avions entamé un dialogue avec le général Aoun, qui a conduit à la formation d'un nouveau gouvernement, mais pas à un accord quant à la présidentielle. Nous n'avions donc pas proposé la candidature du général Aoun, contrairement à ce que certains disent aujourd'hui. Nous ne lui avions même pas promis de soutenir sa candidature », a raconté M. Hariri en expliquant que, parmi les quatre candidats, le ministre Frangié était ainsi « le seul qui restait ». « Après un an et demi de vacance, et après que tous les partis, alliés et adversaires, eurent refusé un candidat consensuel hors du cadre des quatre personnes réunies à Bkerké, nous avons entamé un dialogue avec Sleiman Frangié. Je l'ai rencontré à Paris et nous sommes parvenus à une entente dont il a exposé les détails au cours de son interview télévisée sur la LBCI. L'objectif ? Mettre fin au blocage autour de la présidentielle, donner un coup d'arrêt à la dégringolade du Liban et améliorer la situation économique et sociale du pays. Où est l'erreur ? Pourquoi avez-vous été surpris ? »

La réconciliation CPL-FL
L'importance de cette initiative, a poursuivi le chef du courant du Futur, réside dans le fait qu'elle a « forcé tout le monde à se souvenir de la vacance présidentielle et la remettre en tête des priorités (...), conduit nos alliés, les Forces libanaises, à une réconciliation historique, 28 ans après, avec le Courant patriotique libre, M. Geagea ayant retiré sa candidature pour soutenir celle du général Aoun, comme candidat des Forces libanaises à la présidence. C'est son droit et celui du général Aoun, compte tenu de notre système démocratique et de notre Constitution ». S'adressant ensuite à M. Geagea, Saad Hariri a poursuivi : « Si seulement cette réconciliation avait eu lieu il y a longtemps, vous auriez tellement épargné les chrétiens et le Liban. » Le chef du Futur a aussi appelé les députés à se rendre au Parlement et élire un président de la République car « le boycott n'est pas un droit constitutionnel ».
M. Hariri a rejeté les accusations du CPL et du Hezbollah, selon lesquelles c'est le courant du Futur qui bloque l'élection d'un président. « Vous boycottez chaque session, bloquez le quorum, voulez connaître le résultat avant le vote et vous voulez nous tenir pour responsables ? Soit dit en passant, nous n'acceptons pas que quiconque nous dise que c'est son droit constitutionnel de boycotter les sessions parlementaires pour justifier son attitude, parce que le droit constitutionnel n'est pas l'apanage d'une partie, mais relève de la Loi fondamentale qui doit être respectée », a-t-il dit.
Sans jamais le nommer, Saad Hariri a repris, à la fin de son discours, sa violente critique contre le Hezbollah. « La véritable loyauté doit aller au Liban et non aux alliés. Nous n'avons aucun rôle dans le sang syrien, irakien ou yéménite. Nous sommes fiers de n'avoir aucun rôle régional, nous n'avons un rôle que dans le dialogue et la modération », a-t-il poursuivi.
Pour conclure, M. Hariri a assuré suivre les pas de son père « et des martyrs du 14 Mars ». « Nous avons un engagement envers nos martyrs, leur droit, leur parcours, le tribunal international et l'État. Nous resterons, nous sommes le projet d'une patrie et refusons de devenir un projet communautaire, a-t-il martelé. Le sort du Liban est entre nos mains, le Liban sera gouverné du Liban et non de Damas, de Téhéran ou d'ailleurs. »
« À chaque fois que je dois prendre une décision, je me demande ce que Rafic Hariri aurait fait à ma place. Aujourd'hui, j'aurais voulu qu'il soit devant vous », a-t-il conclu avant d'appeler les leaders du 14 Mars à le rejoindre sur l'estrade et prendre une photo avec lui « pour affirmer que le 14 Mars est encore là ».

Devant une foule de personnalités politiques et religieuses, rassemblées au Biel pour la 11e commémoration de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, a lancé une violente diatribe contre l'Iran et le Hezbollah pour ensuite aborder le dossier de la présidentielle qu'il estime primordial.Saad Hariri a annoncé la couleur en tirant...

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Un certain enfantillage dans la manière d'expliquer son initiative présidentielle et de traiter ses alliés et même les grandes figures de son courant. Notamment : 1)la boutade dirigée au chef des Forces libanaises sur la réconciliation chrétienne; 2)son rude et injustifiable commentaire, la veille, sur la position du ministre de la Justice Achraf Rifi en Conseil des ministres concernant le tranfgert de l'affaire Michel Samaha devant la Cour de justice.

Halim Abou Chacra

11 h 18, le 15 février 2016

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Commentaires (1)

  • Un certain enfantillage dans la manière d'expliquer son initiative présidentielle et de traiter ses alliés et même les grandes figures de son courant. Notamment : 1)la boutade dirigée au chef des Forces libanaises sur la réconciliation chrétienne; 2)son rude et injustifiable commentaire, la veille, sur la position du ministre de la Justice Achraf Rifi en Conseil des ministres concernant le tranfgert de l'affaire Michel Samaha devant la Cour de justice.

    Halim Abou Chacra

    11 h 18, le 15 février 2016

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