Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Mexique

Pas d’extradition d’« El Chapo » vers les États-Unis avant un an

Le baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman arrêté le 8 janvier à Mexico. Alfredo Estrella/AFP

Le processus d'extradition vers les États-Unis du trafiquant de drogue mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman prendra au moins un an, voire beaucoup plus si ses avocats utilisent tous les recours légaux, ont averti les autorités hier, faisant ressurgir la crainte d'une nouvelle évasion. « J'estime que le processus pourrait durer au moins un an », a déclaré hier sur la radio Radio Formula José Manuel Merino Madrid, directeur des relations internationales des services du procureur, indiquant se fonder sur des cas antérieurs de trafiquants de drogue. Cela pourrait être plus long encore : « Nous avons eu des procédures d'extradition qui nous ont pris entre 4 et 6 ans, en fonction des recours déposés par les avocats », a encore déclaré ce responsable. « Dans l'hypothèse où le ministère des Affaires étrangères considérerait qu'il y a suffisamment d'éléments pour donner son feu vert à l'extradition, il (El Chapo) pourrait encore déposer un recours » devant la justice, a-t-il expliqué. Après que les juges auront rendu leur décision sur l'extradition, et quand le ministère des Affaires étrangères mexicain aura pris une décision finale, Guzman pourra encore faire appel. L'avocat d'« El Chapo » s'est engagé à mener un combat juridique « dur », pouvant aller jusqu'à la Cour suprême, pour s'opposer à l'extradition du chef du cartel de Sinaloa vers les États-Unis, au motif qu'il risque là-bas la peine de mort.

Récentes évasions
Le Mexique, qui se refusait jusqu'à présent à cette mesure, a ouvert la voie ce week-end à l'extradition vers les États-Unis d'« El Chapo », arrêté vendredi à Los Mochis, dans l'État de Sinaloa (Nord-Ouest). Après la précédente arrestation de Guzman en février 2014, le président mexicain Enrique Pena Nieto avait refusé son transfert vers les États-Unis, promettant de le juger et de l'incarcérer au Mexique. Mais sa rocambolesque évasion en juillet dernier par un tunnel creusé sous sa cellule de la prison de haute sécurité d'Altiplano, près de Mexico, a porté un coup très dur à la crédibilité du gouvernement et a changé la donne. Le gouvernement ne peut cette fois prendre le risque d'une nouvelle évasion du puissant baron de la drogue, potentiellement désastreuse politiquement, estiment certains analystes. Avant même son arrestation, les autorités mexicaines ont préparé la voie, des juges émettant des mandats d'arrêt à fin d'extradition dès le mois d'août. Dimanche, des représentants d'Interpol se sont rendus à la prison d'Altiplano, où le baron de la drogue est de nouveau incarcéré, pour délivrer « deux mandats d'arrêt aux fins d'extradition », lançant formellement la procédure. Le chef du cartel de Sinaloa fait l'objet de poursuites dans plusieurs États américains : en Arizona, Californie, Texas, Illinois, New York ainsi qu'en Floride. Plusieurs hommes politiques américains ont appelé ce week-end le président Barack Obama à réclamer l'extradition de Guzman. « Étant donné qu'El Chapo s'est déjà évadé deux fois d'une prison mexicaine, cette troisième opportunité de le traîner devant la justice ne peut être gaspillée », a déclaré le sénateur américain et candidat républicain à la Maison-Blanche Marco Rubio. Mais pour le sénateur mexicain Miguel Barbosa, un des leaders du Parti révolutionnaire démocratique (PRD, gauche), « El Chapo » doit être jugé dans son pays. Extrader Guzman « serait choisir la facilité, et, une fois de plus, l'État mexicain montrerait qu'il n'a pas la force de punir sur son territoire ceux qui commettent des crimes », a-t-il déclaré. En parallèle, les autorités mexicaines cherchaient hier à interroger l'acteur américain Sean Penn et l'actrice mexicaine Kate del Castillo sur leur rencontre secrète en octobre avec le fugitif, notamment pour une interview publiée samedi par le magazine américain Rolling Stone.
(Source : AFP)

Le processus d'extradition vers les États-Unis du trafiquant de drogue mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman prendra au moins un an, voire beaucoup plus si ses avocats utilisent tous les recours légaux, ont averti les autorités hier, faisant ressurgir la crainte d'une nouvelle évasion. « J'estime que le processus pourrait durer au moins un an », a déclaré hier sur la radio Radio...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut