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Économie - Commerce

Liban : Les marchés de Noël, une session de rattrapage bienvenue pour les artisans

De plus en plus populaires, les marchés de Noël représentent un moyen pour les commerçants d'améliorer leurs ventes dans une conjoncture morose.

Les demandes d’expositions ont triplé pour la deuxième édition du Station Xmas Market. Photo DR

« Si je n'avais pas participé à Station Xmas Market, je crois que je n'aurais rien vendu de tout le mois de décembre au Liban. » Participant à un marché de Noël pour la première fois, la joaillière Roula Dfouni compte, comme nombre de ses concurrents, sur cette vitrine pour redynamiser ses ventes dans une conjoncture difficile. « Dans mon magasin à Kaslik, je n'ai même pas l'impression que c'est Noël. Les ventes ne décollent pas. Alors que dans un marché de Noël, je peux vendre en un jour ce que je vends en une semaine », confirme la joaillière Maggie Baroud. Après avoir participé au marché de Noël Afkart à Beirut Souks début décembre, elle se rend également au Beirut Christmas Village ce week-end. Un marché où expose aussi Lina Brax, jeune créatrice de sacs à main, qui réalise 60 % de ses ventes annuelles en Europe et profite de cette vitrine pour garder une visibilité locale. « Je n'ai pas de boutiques au Liban et la clientèle s'attend à retrouver ma marque dans ce type d'événements », précise-t-elle. Et même si les coûts de participation peuvent être élevés – environ 4 000 dollars pour 11 jours de marché (stand, vendeuse et installation inclus) – Lina Brax assure que cet investissement sera plus que rentable.

 

Tester des idées
Pour certains artisans qui exposent rarement leurs produits, les marchés de Noël constituent également une manière de tester de nouvelles idées auprès du grand public. Mohammad Khaled al-Hamra, héritier d'une longue tradition familiale de construction de bateaux de pêche à Tripoli, a ainsi été convaincu de créer des bateaux miniatures par les organisateurs du marché d'artisans de Noël à Saifi village, qui a démarré la semaine dernière. « Je n'avais jamais participé à un marché de Noël, et j'ai déjà vendu 50 pièces, entre 30 et 500 dollars chacune », se félicite-t-il. De son côté, Sahar Hafda, qui travaille dans le secteur de l'industrie alimentaire, a pour passe-temps de créer des objets de décoration à base de papier mâché et tâte encore le terrain. « J'ai vendu une quarantaine de mes boules de Noël, et j'ai même des commandes, mais, pour l'instant, mon ambition n'est pas d'ouvrir un magasin. Je veux continuer à travailler de chez moi. »
Pour toutes ces raisons, les commerçants se bousculent à la porte de certains marchés. Nabil Canaan organise Station Xmas Market pour la deuxième année consécutive, et a observé une demande de participation qui a triplé de la part des exposants, qui paient entre 800 et 1 200 dollars pour un stand sur 4 jours de marché. « Ils peuvent nouer des contacts et se font tous un profit », confirme-t-il. Sandra Gata, organisatrice de Beirut Christmas Village et de Christmas at the Villa Sursock, relève également un intérêt grandissant des clients : « L'année dernière, nous avons reçu 6 000 visiteurs à Sursock, et cette année 10 000. » Ceux qui se lancent pour la première fois notent déjà avec satisfaction un certain succès. « Nous étions pleins dès l'ouverture jusqu'à la nuit. Certaines familles ont passé la journée entière au marché », observe Nathalie Elmir, directrice artistique à Solidere, qui organise et finance le marché de Saifi village.


Maggie Baroud note toutefois que même si les marchés de Noël peuvent représenter une bouée de sauvetage, leur effet s'estompe. « À cause de la crise, mes ventes au Liban ont baissé de moitié sur les deux dernières années, et mes clients se situent aujourd'hui surtout dans le Golfe. À Afkart, j'ai vendu en majorité des bijoux entre 100 et 200 dollars à des clients de la région », explique-t-elle. Certains vétérans observent aussi un changement dans l'habitude des consommateurs sur le long terme. C'est le cas de Maha Masri, organisatrice du marché Afkart qui se tient depuis 2002 : « C'est difficile de comparer avec l'année dernière, comme nous étions dans un site plus vaste – le Biel – mais j'ai l'impression que les gens achètent surtout des produits moins onéreux et en moins grande quantité. Par exemple, des poupées en crochet faites à la main et vendues à 75 dollars la pièce se sont arrachées ! »

 

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