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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

« Nous sommes tous français », lance Obama à Hollande

À Washington, le président américain et son homologue français François Hollande ont affiché leur unité face à l'EI.

Le président français François Hollande et son homologue américain Barack Obama ont affiché leur unité hier à Washington dans la lutte contre l'État islamique (EI), suite aux attaques terroristes contre Paris, le 13 novembre dernier. À l'issue de la conférence de presse donnée par les deux chefs d'État, M. Obama a fermement réitéré sa position sur la Russie, « qui tant qu'elle ciblera les opposants de Bachar el-Assad et non Daech (acronyme arabe de l'EI) provoquera ce genre de troubles », en référence au chasseur-bombardier russe abattu par la Turquie hier à la frontière syrienne.

 

Le président Obama a réservé un accueil des plus chaleureux au président Hollande, accompagné des ministres français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et salué la « plus ancienne alliée » des États-Unis, allant jusqu'à dire, en français, « nous sommes tous français ». Mais les résultats sont restés dans le cadre de la stratégie obamienne de ne pas s'engager davantage pour mettre fin à la guerre en Syrie. Ainsi, le président américain a promis d'intensifier les attaques contre l'EI en Syrie et en Irak et de partager les renseignements américains avec la France. Il a aussi exhorté l'Union européenne à partager avec les États-Unis les informations relatives aux passagers du transport aérien et appelé à un méticuleux screening des réfugiés que l'on s'apprête à recevoir. De son côté, le président Hollande a martelé que la France n'interviendrait pas au sol, en Syrie ou en Irak, mais continuerait à « accompagner les forces locales ».

 

(Lire aussi : Les relations entre Paris et Riyad en question après les attentats)


Les efforts diplomatiques déployés par Paris pour mieux coordonner le combat contre l'EI risquent toutefois d'être durablement mis à mal par le crash d'un avion de combat russe, abattu hier à la frontière syrienne par la Turquie, pays membre de l'Otan. Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement russe aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, a provoqué la colère de Vladimir Poutine, qui a dénoncé un « coup de poignard dans le dos » porté par les « complices des terroristes ». À l'unisson, MM. Obama et Hollande ont appelé à éviter toute « escalade ». Le président français, qui doit rencontrer M. Poutine demain, a appelé ce dernier à reconsidérer son soutien à Bachar el-Assad, ce dernier n'ayant « pas sa place » dans une transition politique. « Dès lors qu'il a été le problème, il ne peut pas être la solution », a-t-il martelé. Tant qu'il n'y aura pas de « changement stratégique » de la part de M. Poutine sur ce point, la coopération sera « très difficile », a mis en garde, en écho, M. Obama.


« Si sa priorité est d'attaquer l'opposition modérée qui pourrait faire partie d'un futur gouvernement syrien, la Russie n'aura pas le soutien de notre coalition », a-t-il expliqué. Le président des États-Unis a également assuré que les Américains ne se laisseraient pas « terroriser », au lendemain d'une alerte mondiale lancée par le département d'État sur les risques de voyager à l'étranger pour ses ressortissants.
Poursuivant son offensive diplomatique, M. Hollande verra aujourd'hui à Paris la chancelière allemande Angela Merkel et demain à Moscou son homologue russe Vladimir Poutine. Il recevra dimanche le président chinois Xi Jinping.


Quatre jours avant le meeting de Washington, le président américain avait téléphoné au président français pour lui suggérer de maintenir sa politique vis-à-vis de la Russie afin de ne pas miner l'effort international d'isoler M. Poutine pour son agression contre l'Ukraine. Il a aussi exprimé son inquiétude sur la possibilité que M. Poutine intensifie ses frappes militaires contre Daech pour amener la France à soutenir la réduction ou même la levée des sanctions prises contre Moscou.

 

(Repère : Qui se bat contre l'EI en Irak et en Syrie)


Néanmoins, selon un expert américain de la politique de l'Hexagone, M. Hollande « va trouver que construire l'alliance qu'il voulait pour combattre Daech et le terrorisme, et qui pourrait ressembler à celle des alliés de la dernière guerre mondiale, est plus facile à dire qu'à réaliser ». M. « Hollande est motivé par deux buts, légitimes mais différents : le premier consiste à protéger la France contre un danger global, auquel elle n'est pas préparée à répondre toute seule, et le second, protéger la "France éternelle" contre la percée de l'extrême droite française », ajoute la même source.

 

Pour mémoire

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Le président français François Hollande et son homologue américain Barack Obama ont affiché leur unité hier à Washington dans la lutte contre l'État islamique (EI), suite aux attaques terroristes contre Paris, le 13 novembre dernier. À l'issue de la conférence de presse donnée par les deux chefs d'État, M. Obama a fermement réitéré sa position sur la Russie, « qui tant qu'elle...

commentaires (4)

Eh bien il y à peine une décade encore, ils étaient loin d'être français les américains... Les french fries étaient rebaptisées american fries, Chirac et Bush se boudaient sur le dossier irakien. Les conséquences aujourd'hui des plus grande amateurisme et naiveté politiques depuis la seconde grande guerre, sont là... Il faudrait rajouter à celà , la démocratie façon Levi's, dont ils cherchent à vêtir de force , dollars et baton à la main, toutes la nations émergentes...

LeRougeEtLeNoir

20 h 48, le 25 novembre 2015

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Commentaires (4)

  • Eh bien il y à peine une décade encore, ils étaient loin d'être français les américains... Les french fries étaient rebaptisées american fries, Chirac et Bush se boudaient sur le dossier irakien. Les conséquences aujourd'hui des plus grande amateurisme et naiveté politiques depuis la seconde grande guerre, sont là... Il faudrait rajouter à celà , la démocratie façon Levi's, dont ils cherchent à vêtir de force , dollars et baton à la main, toutes la nations émergentes...

    LeRougeEtLeNoir

    20 h 48, le 25 novembre 2015

  • C'est c'la, oui ! Comme pour "Charlie" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 07, le 25 novembre 2015

  • Le globe trotteur François Hollande n'arrête pas de voyager ... Pourquoi faire ? Elections 2017 !!!!

    FAKHOURI

    10 h 35, le 25 novembre 2015

  • Unité de façade...! pour journalistes pas curieux...en fait, c'est un rapport de seigneur à vassal...d'autant que sur le terrain, le capitaine de pédalo avec son seul porte avion est de plus en plus isolé ...

    M.V.

    10 h 14, le 25 novembre 2015

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